J’ai passé 40 ans de ma vie dans une foi un peu froide. Mes grands-parents et parents m’ont appris le chant liturgique et tout un précieux système de valeurs. Nous allions à la messe tous les dimanches, nous étions au service actif de la paroisse par le chant ou le service de l’autel. Nous avons vécu tous les sacrements générant de belles réunions de famille.
Mais nous n’avons jamais réussi à prier en famille, et je n’avais jamais prié jusqu’en 2024. Peut-être par pudeur. Malgré mon écoute du dimanche, je n’avais jamais lu la Bible par moi-même. Sûrement par suffisance.
Dans ces conditions, je faisais silence, mais je ne savais pas prier. J’avais tout pour être heureux, mais l’étais-je vraiment ?
En 2024, j’ai fait un burn-out après avoir très fortement « tiré sur la corde » au travail.
J’ai donc eu pas mal de temps de repos et le père Simon m’a invité à devenir Ananie, c’est à dire un catéchiste pour adultes. Ananie de Damas est chargé d’enseigner à Saül, qui remplit de l’Esprit-Saint deviendra Paul. La barre est haute. J’ai accepté la mission, non sans douter fortement de mes compétences…
J’ai d’abord appris à prier, afin de guider la prière de groupe. J’ai appris ensuite à lire le missel tous les jours, au début comme un devoir pour être crédible, aujourd’hui comme un besoin pour être apaisé, simplement heureux.
J’ai alors découvert le feu intérieur qui fait pleurer de joie, à la messe, à la ville ou dans la nature.
Je sais maintenant que je n’aurais jamais pu ressentir ces grâces sans ces trois étapes :
– le sacrement de réconciliation
– la lecture quotidienne du missel
– le don de son temps pour les autres
Ainsi après 40 ans de pratique tous les dimanches, me voilà converti par des catéchumènes !!
Ils nous obligent, et nous font naturellement passer de la foi extérieure froide, à la foi intérieure enflammée.
Qu’ils soient remerciés, ainsi que toutes les personnes qui ont été sur mon chemin de guérison.
« Car c’est en donnant qu’on reçoit » – Saint François d’Assise.
Benoît Vignon