Cathédrale Saint-Etienne
L’Eglise de Toulouse a été fondée au III° siècle par saint Saturnin, son premier évêque, qui subit le martyre vers l’an 250. Quant à la cathédrale, dédiée à saint Etienne, la première mention historique, actuellement connue, est fournie par une charte de Charles le Chauve donnée, en l’an 844, au profit des églises de la ville. A l’époque de la réforme grégorienne, en 1078, l’évêque Isarn édifia (ou reconstruisit) une nouvelle église située sur l’emplacement de la nef actuelle dite de Raimond VI. Magnifiquement adaptée pour la liturgie et la prédication, cette vaste construction, divisée actuellement en 3 travées, est recouverte d’une voûte aux puissantes croisées d’ogives de section carrée.
Haut et large de plus de 19 mètres, l’ouvrage est la première grande manifestation unissant les tendances locales aux formes du répertoire français. Le dépouillement des parois de brique, la beauté et la puissance des lignes, évoquent les constructions de l’ordre cistercien, alors représenté sur le siège épiscopal toulousain par l’évêque Foulques. Les rares sculptures sont les clefs de voûtes, l’une ornée de la croix de Toulouse, et les chapiteaux de l’arcature au revers de la façade. La grande rose, similaire dans le tracé à la rose occidentale de Notre-Dame de Paris, serait postérieure à 1229.
Le XIII° siècle engendra deux cathédrales : celle évoquée ci-dessus et une autre entreprise vers 1270, époque où le comte de Toulouse se trouva rattaché à la couronne de France. Bertrand de l’Isle Jourdain fut élu au siège épiscopal et décida d’édifier une église grandiose pour imiter les cathédrales du nord ou de l’Ile de France. Il s’adressa à Jean Deschamps, le maître d’oeuvre de la cathédrale de Narbonne et ayant travaillé aussi aux cathédrales de Clermont-Ferrand, Limoges et Rodez.
Après avoir fait raser le chevet de l’ancienne cathédrale, il commença d’entreprendre un immense choeur, deux fois plus large que la nef d’Isarn et aussi long qu’elle. son idée était de démolir l’une au-fur-et-à-mesure que l’autre avancerait. Si son projet avait été entièrement réalisé, nous aurions à Toulouse une cathédrale équivalente à celle de Reims ou d’Amiens. Le transept aurait été au niveau du choeur de la cathédrale d’Isarn et la veille nef aurait certainement été détruite.
Par la suite, divers travaux exécutés selon un plan différent, apportent la fantaisie de réalisations quelque peu énigmatiques. Ce sont, en autres, le portail de l’archevêque Denis Du Moulin (1447), le gros pilier et le clocher du cardinal Jean d’Orléans (XVI° siècle).
Un incendie, survenu en 1609, consuma la charpente provisoire et anéantit l’ensemble mobilier du choeur. Cette catastrophe eut pour conséquence l’abandon du projet d’un étage très élevé (40 m), qui fut remplacé par une voûte hâtivement dressée à 28 m.
A la suite de divers projets, restés heureusement dans les cartons, le XX° siècle a vu un inutile bras de transept réalisé au détriment d’une chapelle du XV° siècle.
D’autres éléments historiques sur la cathédrale ici
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