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Lumière des nations – homélie chandeleur 2025

Lumière des nations – homélie chandeleur 2025

Ça sert à quoi une religieuse ? Ça sert à rien ! Oui parce qu’aujourd’hui, on mesure de l’utilité de quelqu’un a ce qu’il rapporte et ce qu’il rapporte ça se mesure plutôt en euros, donc autant vous dire mes sœurs qu’aux yeux du monde vous ne valez rien et vous ne servez à rien (comme moi d’ailleurs)

Et encore vous mes sœurs, vu que vous vivez dans le monde, vous servez un peu, vous avez une utilité sociale : Vous faites le catéchisme, vous servez les pauvres, vous accompagnez les mourants que des choses qui ne rapportent pas un centime, c’est bien la preuve que vous ne servez pas à grand chose ; mais les contemplatives (nos sœurs du Carmel de muret ou les clarisses de la cote pavée) celles qui ne peuvent pas sortir de leur monastère, celles qui sont enfermées, celles qui ne font que prier jour et nuit, alors elles, elles ne servent vraiment à rien ! Elles sont les vrais parasites. 

Dans un monde qui compte

Dans un monde qui calcule

Dans un monde qui veut tout maîtriser 

Dans un monde qui veut que tout, soit efficace

Dans un monde qui court après la réussite 

Vous êtes les témoins de la gratuité d’une vie chrétienne, vous nous apprenez ce que c’est qu’une vie qui accueille la grâce, qui se laisse transformer par la grâce et là nous somme tous concerné.

Et votre modèle, notre modèle, c’est ce vieillard Siméon, ce vieil homme que l’Évangile nous donne de contempler et qui aujourd’hui fait quatre choses, quatre actions qui résument la vie des baptisés, la vie religieuse, la vie chrétienne : 

Se laisser conduire par l’Esprit

Syméon va au temple sous l’action de l’Esprit saint : être chrétien, c’est se laisser guider par le saint Esprit, celui qui habite en nous depuis le jour de notre baptême et qui veut devenir le pilote de notre vie. L’Esprit Saint nous oriente toujours vers le lieu de la rencontre avec Jésus et jésus n’est pas toujours dans le temple de Jérusalem, il l’a été pour le vieillard Siméon, mais pour chacun de nous il est ailleurs, c’est une erreur de croire que Jésus ne serait que dans le temple, qu’on ne rencontrerait jésus qu’à l’église, l’Esprit saint nous apprend à le reconnaitre présent dans chacune de nos journée, dans nos maisons, dans nos chambres, dans nos bureau, dans nos rues, dans nos ateliers…

Comment est-ce que nous nous laissons guider par l’Esprit-saint comme Syméon ? De trois manières : 

En posant un acte de foi, en croyant qu’il est présent et agissant en moi

En apprenant à l’écouter, à reconnaître sa voix : sa voix qui résonne dans la bible et qui demande le silence du cœur pour l’entendre. 

Et ensuite en lui obéissant, à lui plutôt qu’à tous les autres esprits qui vont chercher à nous perdre, à nous détourner, à nous éparpiller, à nous tirailler. L’esprit saint nous unifie car il oriente toute notre vie vers Jésus. 

Recevoir Jésus dans nos bras

C’est ce qu’a vécu Syméon quand il reçoit l’enfant dans ses bras, et c’est la deuxième caractéristique de la vie chrétienne, prendre Jésus dans nos bras, le prendre avec nous, au plus prés de nous.  Pour cela il faut que nos bras soient libres et il faut parfois que nous apprenions à nous désencombrer de tout ce que nous avons dans les bras, de tout ce qui nous encombre, de ce que nous avons amassé depuis des années, ou bien de ce qui cherche à prendre la place de Jésus, attention je ne dis pas qu’il ne faut que jésus dans nos vies, qu’il faudrait tout quitter pour le suivre (ça, c’est vrai pour vous mes sœurs et pour moi) mais pour la plupart d’entre vous, vous pouvez garder des choses dans vos poches, dans vos sacs ou dans vos besaces, mais vos bras ils sont pour jésus, la meilleure place elle est pour Lui. 

Le prendre dans nos bras, c’est le coller contre notre cœur pour apprendre de son cœur, c’est aussi coller notre oreille à sa bouche pour l’entendre nous parler 

Le prendre dans nos bras, c’est aussi pouvoir lui dire seigneur, je t’aime. Dans nos poches, nous avons notre argent, notre téléphone à qui nous ne disons pas seigneur, je t’aime, dans notre sac, nous avons notre ordinateur de travail, nous ne lui disons pas, je t’aime. 

Nos bras sont pour lui. 

Bénir Dieu

L’enfant dans les bras, il bénit Dieu et c’est le troisième enseignement de Syméon, une vie chrétienne, c’est une vie de bénédiction : Syméon bénit Dieu, puis il bénit Marie et Joseph, la bénédiction, c’est de dire le bien que je vois, « car mes yeux ont vu le salut » dit Syméon.

D’où vient la bénédiction : elle vient de ce que Syméon a reconnu en Jésus le sauveur, jésus est la source de toute bénédiction, il est le béni, qui nous bénit pour que nous répandions la bénédiction comme un fleuve et que cette bénédiction irrigue tous les cœurs qui s’approchent de nous. Imaginez un instant qu’ai lieu de répandre des paroles piquantes, des paroles de jugements, des paroles dures ou blessantes chacun de nous, nous répandions cette semaine des paroles de bénédiction. Parce que dans quelques instants nous nous approcherons de l’autel du Seigneur, c’est-à-dire que comme Syméon nous aussi nous monterons au temple, tout à l’heure nous aussi nous tiendrons Jésus dans nos mains, tout à l’heure nous aussi nous le déposerons sur nos lèvres, nous le recevrons et il nous bénira, il bénira nos lèvres pour que nous bénissions. 

Le Christ est la lumière du monde

Le quatrième enseignement de Syméon, c’est cette chandelle que j’ai bénie au début de cette messe de la chandeleur « Car mes yeux ont vu le salut que tu préparais à la face des peuples : lumière qui se révèle aux nations » Syméon a vu Jésus, il a vu la lumière. Il l’a vu un instant puisque nous dit l’évangile « Lorsqu’ils eurent achevé
tout ce que prescrivait la loi du Seigneur, ils retournèrent en Galilée, dans leur ville de Nazareth. » A priori Syméon n’a plus jamais vu Jésus, mais cette  rencontre, qui a illuminé son cœur, a suffi pour éclairer toute sa vie.  Il peut arriver dans nos vies que nous traversions des périodes de nuit, il peut arriver dans nos vies que nous nous sentions perdu, il peut arriver que nous oubliions la rencontre lumineuse avec Jésus et pourtant elle a eu lieu, elle est réelle et si je venais a en douter seigneur mets sur mon chemin un témoin de cette lumière, mets sur mon chemin quelqu’un qui a été illuminé par la lumière du Christ et qui peut m’en témoigner, qui aujourd’hui peut être pour moi un reflet de cette lumière , dans le temple de Jérusalem avec Syméon il y avait « une femme prophète, Anne, fille de Phanuel, de la tribu d’Aser…. Elle proclamait les louanges de Dieu et parlait de l’enfant à tous ceux qui attendaient la délivrance de Jérusalem. » 

Seigneur si un jour, je suis dans la nuit, met sur mon chemin Anne qui me parlera de l’enfant

met sur mon chemin  Syméon qui m’annoncera la lumière qui se révèle aux nations 

met sur mon chemin un frère qui me témoignera de Jésus sauveur. 

Abbé Simon d’Artigue