le père Michel Cathala, ancien curé de la cathédrale est décédé hier, ses obsèques seront célébrées par Mgr Le Gall samedi matin 10.00 à la cathédrale Saint Etienne.
« bon et fidèle serviteur entre dans la joie de ton maitre » Mt 25,21
Mot de présentation de la vie du chanoine Michel Cathala,
Prévôt émérite, ancien curé de la cathédrale Saint-Étienne
lors de ses obsèques célébrées à la cathédrale Saint-Étienne, le samedi 15 février 2020, à 10h
présidées par Mgr l’Archevêque
(inhumation à Carcassonne).
Il m’a été demandé de présenter la parcours parmi nous du chanoine Michel Cathala, prévôt du
chapitre cathédral, mon prédécesseur. Nous savons l’importance de cet acte de mémoire qui nous
remet en présence de sa vie pour la recueillir, et la présenter au Seigneur. Ces mots doivent
beaucoup à l’acte de mémoire même de Michel Cathala lui-même, des dates qui ont jalonné sa vie,
dates qu’il a laissées avec son testament spirituel, événements de grâce au long de ces 85 années
écoulées. Les témoignages de quelques confrères proches, membres du chapitre métropolitain, sont
autant de prismes de la Lumière du Seigneur sur sa vie et d’une mémoire partagée.
Le chanoine Michel Cathala est né à Carcassonne le 11 août 1934, d’une famille audoise. Son frère
aîné est décédé il y a dix ans. Michel Cathala a toujours été attaché aux siens, à ses neveux et nièce, à
ses origines. Il a été baptisé à la cathédrale de Carcassonne le 8 septembre 1934. Il vient à Toulouse
en 1948 lorsque son père fonctionnaire des finances est muté dans la ville rose. Il a alors 14 ans. Il est
l’élève des jésuites au Caousou jusqu’en 1952. Lorsqu’il sera curé de la cathédrale il aura pour illustre
voisin, un condisciple d’alors, devenu président d’une collectivité territoriale départementale.
Après le bac, il était censé enter en faculté de droit, mais il opte pour le Séminaire à la suite d’un
événement douloureux, retrouvant le désir d’être prêtre qui avait germé en lui à l’âge de 10 ans. Il
entre au Séminaire Universitaire Pie XI. Il y nouera des amitiés fidèles, notamment avec Mgr Mario
Chioetto – qui fut vicaire général, et le chanoine Marcel Baurier. Il y aura le long temps du service
militaire de 27 mois en Algérie.
L’abbé Michel Cathala est ordonné prêtre le 5 mars 1961 en la basilique Saint-Sernin des mains de
Mgr Gabriel-Marie Garrone. Il est nommé vicaire à la paroisse Saint-Joseph au Pont des Demoiselles
de 1961 à 1964 auprès du curé Henri Grabié. Après quoi l’abbé Michel Cathala est nommé aumônier
de l’enseignement technique de 1964 à 1969. Ce ministère sera particulièrement éprouvant pour lui
selon son propre aveu, ne correspondant guère à ce qui l’avait façonné et le caractérisait. C’est
d’ailleurs dans cette même période qu’il sera contemporain des bouillonnements et des grandes
épreuves qui marquèrent la vie de l’Église de France et de notre diocèse. Comme aumônier au lycée
technique Déodat de Séverac, il est rattaché à l’équipe de la Croix de Pierre, comme on disait alors,
qui comptait à ce moment 8 prêtres collaborant ensemble dans des ministères variés. En 1969-1970
il est vicaire à la paroisse Saint-Jean Baptiste des Sept-Deniers auprès de l’abbé Jacques Despierre,
nommé alors curé de cette paroisse, futur évêque de Carcassonne.
Après cela l’abbé Cathala exercera la charge curiale dans quatre paroisses : à Villeneuve-Tolosane de
1970 à 1975, à Sainte Germaine (av de l’URSS) durant 7 ans, puis en 1982 à N-D la Dalbade (durant 12
ans), et enfin à la cathédrale, en 1994, où il restera 15 ans, jusqu’en 2009. Autorisé à se retirer, il est
nommé aumônier de Ma maison, établissement tenu par les Petites sœurs des pauvres. Il le restera
jusqu’en 2014 (lui succède M. l’abbé Jean Gaillard). Alors il devient un résident, connaissant la
faiblesse de l’âge, puis l’affaiblissement. Il bénéficiera des soins dévoués des religieuses, du
personnel et des bénévoles de Ma maison, qui ont contribué à alléger les souffrances dues à son
invalidité.
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Michel Cathala appartenait à une génération de prêtres diocésains dont plusieurs portaient le
prénom de Michel. L’archange saint Michel est d’ailleurs le patron de la cathédrale de Carcassonne.
On ne saurait oublier les charges ou les ministères particuliers qui ont compté pour lui : doyen par
trois fois, d’abord comme doyen du doyenné Sainte Germaine (1975-1982), puis comme doyen de
Toulouse Saint-Etienne (1989-1994) et à nouveau comme doyen du doyenné Toulouse Centre en
1998.
Il a été aussi secrétaire du conseil presbytéral. Ses comptes rendus des réunions étaient attendus
pour leur écriture savoureuse. Il avouait qu’il était plus à l’aise pour écrire que pour parler.
Il a comme beaucoup de prêtres accompagné une équipe Notre-Dame. Il a accompagné aussi une
équipe de laïques de spiritualité salésienne. Il a été également aumônier diocésain de l’association
des parents de prêtres, de religieux et de religieuses. Il a été encore accompagnateur ecclésiastique
de la commanderie Saint-Sernin de l’Ordre du Saint-Sépulcre. Autant de facettes qui disent la
présence attentive et l’humble service.
Il a été créé chanoine du chapitre cathédral en 1995 (seulement précédé d’un an par le chanoine
Joseph Pradier, venant de fêter ses 99 ans). Le chanoine Cathala est élu prévôt du chapitre en 2000,
succédant à Mgr Aimé-Georges Martimort. Il demandera à être relevé de cette charge fin 2016.
Ce que garde un grand nombre de ceux qui l’ont côtoyé c’est d’abord une grande finesse d’esprit ou
encore plus précisément une finesse spirituelle. Il est un homme d’esprit et de réflexion. Ses
paroissiens appréciaient ses homélies, nourrissantes et remarquables.
C’était quelqu’un de réservé par tempérament et sans doute aussi par choix évangélique en ne
recherchant pas le sensationnel. Au-delà de quelques traits d’humeur, il était plein d’humour, trait de
cette finesse d’esprit, disponible et attentif aux situations et aux personnes. Ses confrères prêtres
appartenant aux ordinations des années 1955 et 1956 l’intégreront dans leur groupe et apprécieront
son esprit fraternel. De grands moments ont été partagés, notamment lors de son jubilé d’or
d’ordination.
Il a aimé faire confiance aux laïcs dans leur responsabilité. Dans son testament spirituel il écrit ceci :
« merci aux laïcs chrétiens qui m’ont accueilli et que je me suis efforcé de responsabiliser selon
l’orientation apostolique de Vatican II. ». Bien des personnes l’ont apprécié dans son ministère et lui
ont gardé un profond et fidèle attachement.
En décembre 2016 en délaissant la charge de prévôt du chapitre, le chanoine Cathala a continué de
venir à nos rencontres avant de s’en trouver empêché. Nous l’avions rejoint à Ma Maison au début
de cette année, célébrant ensemble l’eucharistie et partageant le repas. Outre les chanoines Pradier
et d’Arailh absents en raison de leur état de santé, les chanoines Baurier et Miquel m’ont demandé
de présenter leur regret de ne pouvoir être là ce matin auprès de Michel.
Nous savons que, quand les derniers événements se sont précipités ces derniers jours, lucidement, le
père Michel Cathala s’est disposé à vivre cette ultime Pâques.
Seigneur, que brille maintenant sur notre frère ta lumière sans déclin.
Chanoine Christian Teysseyre, prévôt du chapitre cathédral.