En route vers Jérusalem !
Les Médiévaux distinguaient 4 sens de l’Écriture, les sens littéral, allégorique, moral et anagogique. « La lettre enseigne les faits, l’allégorie ce qu’on doit croire, le sens moral ce qu’on doit faire, et l’anagogie ce qu’on doit viser. » Ainsi, « Jérusalem » désigne la ville au sens littéral, mais allégoriquement l’Église. Au sens moral, elle désigne l’âme et l’anagogie, la Jérusalem céleste.
La Jérusalem céleste est la communion ultime et plénière avec le Seigneur « qui sera tout en tous. » Elle est notre espérance que cette année jubilaire nous permet de raviver.
Notre Jérusalem personnelle est la vie morale où nous agissons selon le bien en recherchant la justice et la paix. Elle est le lieu irremplaçable de notre alliance vécue avec le Christ.
L’Église est la Jérusalem nouvelle où le Christ nous offre sa présence, où Il fait résonner sa parole et rayonner sa grâce. Nous sommes présents à l’Église par notre baptême (et déjà par le chemin qui y mène). Cette Jérusalem est peuplée de frères et de sœurs qui partagent avec nous la joie de connaitre et suivre le Christ.
La ville de Jérusalem est le témoin de l’histoire concrète de Dieu avec les hommes. Elle nous rappelle que la foi chrétienne n’est pas une vague spiritualité ou une idéologie mais une Alliance qui s’enracine dans le temps et l’espace, l’histoire et la société, la culture et la cité.
Le pèlerinage de Jérusalem, que P. Simon accomplit, nous renvoie à ce concret historique et devient le signe et l’invitation à avancer vers les « autres » Jérusalem.
Notre route vers la Jérusalem céleste réclame de nous le souci de servir et pratiquer la justice et la paix dans notre quotidien. L’Église est le havre où nous faisons l’expérience de l’amour du Christ pour grandir dans la fraternité qu’Il nous offre.
Que cette nouvelle étape de notre vie de communauté nous aide à découvrir et accomplir notre pèlerinage terrestre.
Père Vincent Gallois

