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Le secret de la joie – Homélie 3ème dimanche de l’avent 2023

Le secret de la joie – Homélie 3ème dimanche de l’avent 2023

On vous a dit que la joie, elle était dans la victoire du stade ? On vous a menti.

On vous a dit que la joie, elle était chez le gros père Noël ? On vous a menti.

On vous a dit que la joie, elle était dans la grasse matinée, on vous a menti.

On vous a dit que la joie, elle était dans la réussite professionnelle ? On vous a menti.

On vous a dit que la joie, elle était dans un corps parfait ? On vous a menti.

On vous a dit que la joie, c’était de mettre la misère à la belote à votre adversaire, on vous a menti.

On vous a dit que la joie, elle était dans la réussite de vos enfants ? On vous a menti.

On vous a dit que la joie, c’était de manger 5 fruits et légumes par jour, on vous a menti.

On vous a dit que la joie, c’était d’être en bonne santé, on vous a menti.

On vous a dit que la joie, c’était de réussir vos examens, on vous a menti.

On vous a dit que la joie, c’était d’avoir plein de followers, on vous a menti.

On vous a dit que la joie, elle était dans un spectacle de Florence Foresti ? On vous a menti.

Et le pire, c’est que bien souvent, nous y croyons à ces vendeurs de joie, à ces menteurs en joie

Nous croyons que nous pouvons trouver la joie dans ces illusions, mais c’est un mensonge.

Peut-être le plus gros des mensonges, car il ne faut pas jouer avec la joie !

Nos cœurs sont assoiffés de joie, ils désirent la joie, ils sont fait pour la joie et on ne peut pas les tromper en leur vendant de la camelote. D’ailleurs, la joie ne se vend pas, la joie ne se conquiert pas non plus, la joie se reçoit la joie s’accueille et les textes de ce jour nous mettent sur la piste de la joie, tous nous parlent de la joie d’ailleurs, ils nous indiquent les 4 guides qui nous conduisent vers la vraie joie : saint Paul, la Vierge Marie, Isaïe et Jean Baptiste, écoutons-les.

Saint Paul, le premier, « soyez toujours dans la joie, priez sans relâche, rendez grâce en toute circonstance. »

La première étape pour accueillir la joie c’est la prière, la prière sans relâche, cette prière qui oriente notre coeur vers Dieu en tout temps, en toutes circonstances, orienter votre coeur vers Dieu plutôt que de se laisser taper par les soucis, les inquiétudes, les peurs, vous les connaissez ces ennemis qui parfois occupent toute notre journée, qui absorbent toute notre attention. Et bien la prière nous en détourne pour nous tourner vers Dieu, la prière matinale bien sur, mais la prière ce n’est pas seulement ce temps que vous prenez chaque matin (j’en suis certain.) pour vous tourner vers Dieu, la prière « sans relache » c’est ce cadeau que Dieu nous fait de le trouver à chaque instant de notre journée, dans mon travail, dans mes voisins, dans mes collègues, dans mes patients ou mes élèves (même dans leurs parents) dans mes joies, comme dans mes épreuves, dans mes réussîtes comme dans mes échecs; chaque fois, je le rencontrerai différemment, une fois, ce sera pour m’émerveiller de sa présence, de sa prévenance ou de sa patience, une autre fois, ce sera par l’acte de charité ou d’espérance qu’il suscitera dans mon cœur face à une situation qui, sans Lui, m’aurait énervée ou inquiétée. C’est cette disposition du cœur qui me permet, comme dit saint Paul, de « rendre grâce en toute circonstance », ce n’est pas une espèce de méthode Coué, c’est cette clarté du regard qui me donne de reconnaître l’action de Dieu dans ma vie… Et de m’en émerveiller.

Le deuxième témoin de la joie, c’est Marie : « Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu mon sauveur, il s’est penché sur son humble servante… Le Puissant fit pour moi des merveilles ; saint est son nom ! Sa miséricorde s’étend d’âge en âge » Marie est témoin de la joie, son magnificat, c’est un chant de joie, un chant que l’Église vous donne de chanter aujourd’hui, pas seulement en chantant le psaume, mais en adoptant les mêmes dispositions que le coeur de marie: accueillir humblement la miséricorde de Dieu et pour ça je ne peux que vous inviter à vous confesser avant Noël, oui, je sais vous résistez, et même pour certains ça vous énerve que je vous en parle et pourtant, il est là le chemin de la joie, il passe par l’humilité et le pardon : la miséricorde (pas pour Marie qui n’en avait pas besoin) mais pour nous qui en avons un besoin vital, nous avons besoin de l’humilité et de la miséricorde, nous avons besoin du pardon qui nous fait déjà goûter à la joie de Dieu.

Le troisième témoin de la joie, c’est Isaïe : « Je tressaille de joie dans le Seigneur, mon âme exulte en mon Dieu. Car il m’a vêtue des vêtements du salut, il m’a couvert du manteau de la justice » la raison de sa joie, c’est ce vêtement dont il est revêtu : ce manteau de la justice. Ce manteau c’est la robe de votre baptême, c’est l’aube que nous pourrions tous revêtir quand nous venons à la messe, oui, nous pourrions tous venir vêtus de blanc à la messe et pour nous le rappeler, le prêtre, les servants d’autel, les servantes de l’assemblée la portent cette aube, ce vêtement du salut, ce manteau de la justice, cette robe des fils de Dieu, de ceux qui ont été sauvés par Dieu. Car c’est certainement là le plus grand motif de notre joie : nous sommes fils et filles de Dieu !

Le quatrième témoin, le dernier témoin, car après lui il n’y en aura plus d’autres, c’est Jean-Baptiste : « Cet homme n’était pas la Lumière, mais il était là pour rendre témoignage à la Lumière. »

Tous les autres Paul, Marie, Isaïe nous indiquaient des moyens pour parvenir à la joie, des moyens très surs: la prière, la gratitude, l’humilité, la miséricorde, mais seulement des moyens. Jean Baptiste, lui, nous indique la joie elle-même, Jean-Baptiste nous indique le Christ, il pointe son doigt vers Jésus, car c’est lui notre joie. Nous n’avons pas à aller la chercher ailleurs, nous n’avons pas à nous épuiser à écumer le marché de Noël ou les grandes surfaces, il nous faut juste nous approcher de la crèche. Et si l’église nous offre ce temps de l’avent chaque année, c’est pour nous préparer à accueillir la joie qui vient,

Car la joie, elle n’est pas au bout de nos efforts,

La joie, elle ne s’achète pas,

La joie, elle ne se mérite pas, elle ne se conquiert pas,

La joie, nous ne pouvons que la recevoir dans nos mains vides,

La joie, nous ne pouvons que l’accueillir dans nos cœurs de pauvres,

La joie, c’est Jésus qui vient.

Abbé Simon d’Artigue