Quand, né dans une famille pratiquante, se signer, prier, s’agenouiller sur un banc d’église nous est aussi naturel que de respirer parce que ce qui nous est donné de vivre, plus âgé, comme autant d’actes de foi nous a d’abord été transmis en héritage, on ignore ce qu’est de se sentir appelé au point d’avoir un jour la force de pousser la porte d’une église et d’y demander le baptême.
Cet appel, les catéchumènes que nous accompagnons l’ont reçu.
Pas nous qui les accompagnons.
D’une certaine façon, ils et elles ont quelque chose que nous n’avons pas et n’aurons jamais : l’expérience de cette grâce qui leur est faite et qui m’émeut et m’oblige au point que témoigner de ma foi – exercice qui m’est peu familier – me deviendrait presque facile.
La mission qui nous est confiée n’est pas de former, au sens strict, ces futurs baptisés (nous ne sommes ni ministres ordonnés ni professeurs de théologie) mais de les inviter à fréquenter avec nous, en église, l’Évangile, d’en démystifier l’approche en mettant commun ce en quoi les passages que nous partageons nous sont, individuellement, comme pour la petite assemblée que nous constituons, une bonne nouvelle.
La Parole, parce qu’elle est vivante, fait le reste.
Jean-Baptiste Guieu