Il y a un truc énervant, c’est quand vous êtes sur votre ordinateur qui a planté, vous vous acharnez depuis deux heures vous avez tout essayé, vous avez revu tous les branchements, vous avez passé en revue toutes les options du panneau de configuration, vous ne saviez même pas qu’il y avait autant de trucs ! Mais là, à bout de nerfs, vous êtes prêts à le jeter par la fenêtre ! Et c’est à cet instant précis que vous avez un ami plutôt bien intentionné qui arrive chez vous (Mais lui, il ne sait pas que vous êtes à bout de nerfs, il ne sait pas que ça fait deux heures que vous vous excitez, il ne sait pas que vous avez déjà détruit deux souris avec vos clics rageurs, il ne sait pas… Mais il arrive la bouche en cœur.) et il vous dit « mais t’es sûr que ce n’est pas juste… ». Et là, vous étiez déjà en surchauffe, vous explosez !! « Oui, je suis sur je connais mon boulot, c’est moi le geek, j’ai fait IUT génie informatique, tu comprends il y a marqué « génie » alors ce n’est pas un pauvre juriste comme toi qui n’y connaît rien en informatique qui va me faire la leçon !! » (oui, quand on est énervé bien souvent nos mots dépasse notre pensée et meilleur ami ou pas, il ne faut pas être dans les parages.)
Sur ton ordre
Eh, ben là, c’est un peu pareil avec Jésus et Simon. Pauvre Pierre qui vient de passer la nuit avec ses potes à pécher du poisson et rien, pas même 500 grammes de goujons histoire de se faire une friture en rentrant. Il avait de quoi être un peu énervé ou pour le moins découragé. Et Jésus qui lui dit « Avance au large, et jette les filets pour prendre du poisson. » Là le gars normalement constitué, il explose, mais en version Pierre de l’évangile ça donne : « Maître, nous avons peiné toute la nuit sans rien prendre » et intérieurement Pierre qui devrait ajouter « tu nous prends pour des buses ou quoi !! » Mais là, Pierre ajoute : « Mais, sur ton ordre, je vais jeter les filets. » Et c’est ça qui change tout « sur ton ordre », parce que j’ai confiance en toi Seigneur, je vais faire ce que tu me proposes.
la confiance change tout
C’est cette confiance, cette obéissance qui va tout changer dans la vie de Pierre, c’est cette confiance cette obéissance à Jésus-Christ qui pourra tout changer dans votre vie, vous avez le choix entre l’énervement, la révolte stérile sur votre ordinateur ou devant n’importe quel échec, ou n’importe quelle situation qui vous semble être une impasse, la révolte stérile ou l’obéissance, l’obéissance féconde. Alors je vous invite à vous mettre un instant dans la peau de Pierre, montez dans sa barque avec Jésus et contemplez la scène, entrez dans cette obéissance, c’est ce chemin que le Seigneur vous propose ce matin, un chemin de confiance.
Avance au large
1 étape : « Avance au large, et jetez les filets pour prendre du poisson » Pierre aurait du envoyer bouler Jésus, il y connaît rien en pèche, c’est un charpentier ! Il ne connaît pas le métier, mais au contraire pierre obéit, parce qu’il a confiance, il ne comprend certainement pas tout, mais il a confiance ; parfois, le Christ nous demande des choses qui nous semblent impossibles, raisonnablement impossibles, des choses qui semblent tellement à contre-courant : pardonner à ceux qui nous ont offensé, partager avec celui qui n’a rien, tendre la joue quand on nous a frappé, aimer son ennemi, être artisan de paix quand tout parle de violence, annoncer son Evangile alors qu’on vous impose une neutralité laïque, aimer la vérité quand le mensonge règne et qu’il pourrait vous rapporter, alors vous avez le choix vous révolter contre son invitation, vous avez le choix de vous dire que vous avez raison ou plutôt que le monde a raison, que parfois il faut bien mentir, que parfois il vaut mieux répondre à la violence par la violence, que souvent il vaut mieux se taire et ne pas dire que nous sommes catholiques, plutôt que de passer pour un naif ou pour ne plus être estimé de son patron ou de ses petits camarades de classes, vous pouvez vous révolter ou bien obéir
l’obéissance féconde
La révolte stérile ou l’obéissance féconde : et c’est la deuxième étape : ils jetèrent les filets, « et ils prirent une telle quantité de poissons que leurs filets se déchiraient » fais confiance à Jésus-Christ ! C’est peut-être un piètre pécheur, mais c’est notre sauveur, il ne sait pas pêcher, mais il sait que pierre est un professionnel, il ne veut pas lui faire la leçon, il voulait simplement qu’il lui fasse confiance, « pierre fait ton boulot de pécheur, fais le bien et laisse moi faire mon boulot, ait confiance en moi ». Et il a eu raison Pierre, il a eu raison de mettre sa confiance en Jésus-Christ, et vous ?? Vous pouvez baisser les bras, vous pouvez abandonner devant l’adversité, vous pouvez suivre la cohorte de ceux qui vous disent que ça ne sert à rien, que vous avez bien tort de vous donner tant de mal à essayer de suivre le Christ, tous les apôtres du « à quoi bon ? »
Ou bien, vous pouvez avancer au large sur l’ordre du Christ. et l’obéissance paie, et l’audace paie, elle est féconde. ce ne sont pas vos efforts seuls qui portent du fruit, pas plus que le Christ seul n’aurait pu jeter les filets ou les remonter seul, il avait besoin de Pierre ou de Paul d’ailleurs : « Je me suis donné de la peine plus que tous les autres ; à vrai dire, ce n’est pas moi, c’est la grâce de Dieu avec moi. » Ni Pierre seul, ni Dieu seul, mais la grâce de Dieu avec moi, la grâce de Dieu avec vous, la grâce de Dieu qui vous donne de porter du fruit, là où a vue humaine, vous auriez dû abandonner, là où tous vous disaient de baisser les bras. mais vous comme Pierre vous avez écouté Jésus-Christ, vous lui avez obéit et vous avez porté du fruit. Ayez confiance et n’abandonnez jamais. Parce qu’on fait toujours plus en mettant notre confiance en Dieu et avec sa grâce que sans Lui.
je suis un homme pécheur
Mais le chemin n’est pas terminé, Pierre n’est pas au bout de ce pèlerinage de confiance « Seigneur, éloigne-toi de moi, car je suis un homme pécheur. »
Simon tombe aux pieds de Jésus et il reconnaît sa misère, il n’en fallait pas plus pour que Dieu lui confie sa mission, Dieu ne veut pas des fiers-à-bras, des gars qui se la joue, il veut des pauvres pécheurs, des hommes qui ont éprouvés leurs pauvretés, leurs limites et qui attendent tout de lui comme dit saint Paul « l’avorton que je suis. Car moi, je suis le plus petit des Apôtres, je ne suis pas digne d’être appelé Apôtre » la grâce de Dieu éclate dans la pauvreté de l’homme, votre pauvreté acceptée et transfigurée par la grâce, enrichie par le Christ.
sois sans crainte
Et Jésus, dit à Simon : « Sois sans crainte » le Christ relève pierre, il le rassure. bien entendu l’échec nous rend timide, il nous fait nous recroqueviller, il nous fait perdre confiance, en nous et dans les autres et si devant l’échec on vous en remet une couche, si on vous dit que vous etes vraiment nul, « non décidément je peux pas avoir confiance en toi, qu’est ce que tu vas devenir mon pauvre ! » Alors on vous enfonce définitivement, mais le Christ nous relève, il nous dit « sois sans crainte, n’ai pas peur » et en effet avec le Christ nous n’avons plus peur de rien, cette confiance que vous avez mis dans le Christ, il vous la rend il vous fait confiance et il vous donne une mission.
ils le suivirent…
Et c’est la dernière étape de ce pèlerinage : « Laissant tout ils le suivirent » les mêmes qui étaient penauds avec leur filets vident, les mêmes qui rentraient la tête basse appesantie par l’échec, Pierre, André, Jacques et jean, qui réparaient leur filets au bords du lac, qui ont prêtés leur barques à Jésus pour s’éloigner un peu (un peu, mais pas trop) qui ont été au large sur l’ordre de jésus, ce sont les même qui là laissent tout pour suivre jésus, pour le suivre où ? Ils ne savent pas ! Ils ne savent même pas où ça les mènera cette aventure, ils ne savent pas et ils s’en moquent, parce qu’avec jésus ils sont prêts à aller au bout du monde, ils sont prêt à tout donner pour le suivre parce qu’ils ont confiance. Et il est là le vrai miracle de cette page d’Évangile, il n’est pas tant dans les poissons qui font couler la barque que dans la transformation du cœur de l’homme.
Par ce passage de l’abattement à l’audace,
De la stérilité à l’abondance,
De la peur à la joie,
Du petit confort à la grande aventure,
Oui la confiance en Dieu fait des miracles.
abbé Simon d’Artigue