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Mon âme a soif de Toi! – homélie messe unitaire 2023

Mon âme a soif de Toi! – homélie messe unitaire 2023

Qu’est-ce que vous faites le matin en vous réveillant ?

Quel est le premier de vos reflex ?

Vous regardez votre téléphone avec inquiétude ou gourmandise ?

Vous éteignez votre réveil pour gagner 5 mn de sommeil ?

Vous faites vos étirements ?

Vous écoutez la radio, vous déversez son flot de mauvaises nouvelles et pourrir votre journée ?

Vous partez en courant parce que vous êtes déjà à la bourre ?

Ou bien comme le psalmiste vous vous tournez vers Dieu, tu es mon Dieu, je te cherche dès l’aube. »

Je te cherche dès l’aube.

Chercher Dieu.

Parfois on imagine que chercher Dieu nous ferait fuir le monde, que chercher Dieu serait un truc de curé ou de moines enfermés dans leurs abbayes, tellement loin des réalités du monde, tellement loin de ce qu’est notre vie mais La recherche de Dieu ne nous fait pas fuir le monde, bien au contraire elle oriente toute notre journée qui parfois s’éparpille, notre vie qui est parfois morcellée: il y a mon travail, mes amis, mes amours, mes emmerdes (comme dirait Aznavour) mes passions, mes peurs et tout ça nous tiraille, tout ça nous écartèle et nous passons de l’un à l’autre et nous terminons notre journée bien souvent épuisé.

Alors le psalmiste nous redit « Dieu, tu es mon Dieu, je te cherche dès l’aube. »

Je voudrais vous inviter la semaine prochaine à prendre chaque matin quelques minutes pour chercher Dieu dés l’aube c’est à dire vous lever 5mn plus tôt (ou 10 mn pour les plus valeureux) et lire l’évangile du jour pour y chercher Dieu, car c’est dans sa Parole que nous cherchons Dieu en premier et c’est dans sa parole qu’il se laisse trouver, lisez cet évangile puis restez en silence quelques minutes, pour chercher Dieu qui vous parle dans cet évangile, chercher Dieu pour orienter votre journée, pour l’aimanter.

« Dieu, tu es mon Dieu, je te cherche dès l’aube » et je vais te chercher tout au long du jour, je vais te chercher pour deux raisons, la première car tu es présent à chacune des réalités de ma journée :

Je vais te chercher dans mon travail, car toi aussi tu as travaillé dans l’atelier de Nazareth et par là tu as sanctifié le travail, car mon travail n’est pas le lieu d’une souffrance, (ce n’est pas non plus nécessairement le lieu de mon épanouissement, ce n’est pas ce que je lui demande.), mon travail est le lieu ou je transforme le monde en profondeur, ou je l’évangélise, c’est à dire je le rends plus évangélique plus conforme à ta parole

Je vais te chercher dans mes relations, car c’est dans ces relations que tu es présent ou en tout cas que tu veux être présent. Dans ce prochain que tu mets sur mon chemin aujourd’hui, un collègue, un élève, un client, un patient, un voisin, un ami, un inconnu peu importe ; chacune de ces relations est l’occasion de te rencontrer, car dans ce prochain que je peux aimer et servir, c’est toi que j’aime et que je sers. Et à ce prochain que j’ai aimé et servi, c’est toi que je peux annoncer, mais je ne pourrais pas t’annoncer si je n’ai pas commencé par l’aimer et le servir. Et à ce prochain que j’ai aimé et servi, c’est toi que je peux annoncer, mais je ne pourrais pas t’annoncer si je n’ai pas commencé par l’aimer et le servir. (c’est d’ailleurs ce que nous allons vous proposer comme démarche pour ce temps de l’avent qui vient, mais je ne voudrais pas déflorer la surprise, je laisse à Jean Gabriel le soin de vous en parler tout à l’heure à la fin de la messe)

Je vais te chercher présents dans les événements. Car les événements, c’est toi Seigneur.

Je vais te chercher dans mes joies et c’est certainement le plus simple, car ces joies elles viennent de toi Seigneur, encore faut il que j’apprenne à te rendre grace pour chacune de ces joies quotidiennes alors que j’ai plutôt tendances à être attentifs à ce qui ne va pas, alors que je me laisse plutôt aller à la critique, alors apprends moi à te chercher et te reconnaitre dans les joies quotidiennes.

Mais je vais aussi te chercher dans mes tracas, mes difficultés, car tu ne les fuis pas Seigneur, tu les as vécus toi aussi, et tu y es présent avec moi. Tu étais présent dans la barque quand les apôtres étaient morts de trouille dans la tempête, tu étais présent aux cotés des disciples quand ils se disputaient, tu étais présent auprès de Marie Madeleine quand tous l’accusaient, tu étais présent auprès du malade pour le réconforter et le relever, tu étais présent auprès de bartimée qu’on avait laissé au bord du chemin, alors apprends moi à te chercher même là ou je crois que tu es absent, car tu ne m’abandonnes jamais.

Je vais te chercher tout au long du jour sinon je risque de me perdre à chercher autre chose que toi.

je risque de me blesser à chercher querelle,

Je risque de m’épuiser à chercher le succès.

Je risque de désespérer à chercher la reconnaissance,

Alors donne-moi de te chercher dès l’aube !

Il y a donc cette première raison de chercher Dieu dès l’aube, parce qu’il ordonne toute notre vie, parce que cette quête unifie notre vie, mais il y a une deuxième raison que nous livre le psalmiste : je te cherche parce que « mon âme a soif de toi. »

Et nous qu’est ce que nous lui donnons ?

Qu’est-ce que vous donnez à votre âme ?

Le ventre, on voit bien sa nourriture et d’ailleurs, vous ne manquez jamais de vous nourrir ou si vous vous négligiez assez vite vous le sentiriez.

Notre intelligence, on voit bien quelle est sa nourriture et on voit bien les effets si nous venons à ne plus la nourrir, on finit débile à scroller sur Instagram en croyant tout ce que nous vendent les influenceurs de Dubaï.

Mais notre âme ?

Notre âme a besoin de Dieu, sa nourriture, c’est Dieu « mon âme à soif de toi. »

Sans Dieu, elle dépérit, sans Dieu, elle meurt !

Et alors ! Est ce qu’elle a vraiment une utilité l’âme, ça sert à quoi l’âme au fait ?

Est ce qu’elle n’est pas un peu superflue dans un monde vendu au marché, dans un monde ou tout s’achète et tout se vend, dans un monde ou tout se mesure à l’aune de l’efficacité ?

Notre âme, elle nous sert, oh, à presque rien, notre âme, elle nous sert à croire, à espérer et à aimer.

Comme l’œil est l’organe de la vue,

L’oreille l’organe de l’audition,

Le pieds l’organe de la marche,

L’âme est l’organe de la foi, de l’espérance et de la charité.

Notre monde a rejeté Dieu et en le rejetant, il a cru devenir adulte, mais « notre âme a soif de Dieu » et petit à petit, coupé de la source, il dépérit.

Il ne croit plus (ou plutôt il croit en un peu n’importe quoi, oui parce que quand on cesse de croire en Dieu, ce n’est pas pour croire en rien, c’est pour croire en n’importe quoi.), il n’espère plus (Ou plutôt il a mis son espérance en des horizons limités et décevant, toujours décevant : la science, la technique, la politique, la révolution qui nous décevront toujours, qui ne sauve pas en tout cas),

Il n’aime plus (Ou plutôt il aime mal, il se contente d’aimer ceux qui lui ressemblent, sa communauté ou bien, il ne sait plus vraiment ce que c’est qu’aimer et il se replie dans un individualisme mortel.

Nos contemporains crèvent de soif ! Car leur âme a soif, mais ils ne savent pas de quoi elle a soif, elle a soif de Dieu !

«Dieu, tu es mon Dieu, je te cherche dès l’aube : mon âme a soif de toi.»

C’est à nous mes frères, à nous qui nous sommes abreuvés à la source de sa Parole, à nous qui dans quelques minutes allons abreuver nos âmes à la source de son corps et de son sang, c’est à nous d’aller leur dire que Jésus est la source d’eau vive, la source qui étanche toute soif!

 

abbé d’Artigue