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Misez sur le vainqueur – homélie 1er dimanche de carême

Misez sur le vainqueur – homélie 1er dimanche de carême

La grosse cote de ce we c’était la victoire de la section paloise sur l’UBB ; 7.75 !!

Bordeaux s’est rétamé, enfin rétamé? C’était l’occasion de faire un gros coup pour ceux qui avait misé sur Pau, il faut toujours se méfier des béarnais.il y avait aussi moyen de tirer quelques centimes sur Toulouse qui battrait Oyonnax; par contre c’est marrant j’ai eu beau chercher sur tous les sites de paris en ligne, je n’ai rien vu sur le match Jésus Christ contre le démon, c’était un match a domicile pour le démon : dans le désert, pourtant c’était une belle affiche de cette journée de championnat : premier dimanche du carême, Jésus contre satan, c’est une sorte de classico, un évènement récurrent, chaque année on a le même affrontement et chaque année le démon il  y croit, il croit qu’il a une chance, c’est là qu’on voit qu’il n’est pas futfut le démon.

Grosse cote que de parier sur le démon, là ce n’est pas du 7.75 contre un, là c’est du 666 contre 1, ça fait rêver non? Vous misez un euros et si le démon gagne son combat contre Jésus vous touchez non pas trente deniers mais 666 deniers, pas mal non? Et le démon il y croit (enfin c’est une manière de parler de dire que le démon y croit, le démon il ne croit qu’en lui et de fait il va être très déçu, il est complètement aveugle) oui parce que si j’ai un conseil à vous donner (conseil de bookmaker), c’est de ne surtout pas parier sur le démon, même s’il a une grosse cote. pourquoi? parce que le démon il a perdu, il a déjà perdu, il ne le sait peut être pas encore, mais il est mort, il va se faire écraser par jésus christ, en fait il n’a jamais eu aucune chance dans ce combat. Alors il attend Jésus avec ses petits doigts fourchus en sautillant  partout, autour de lui, comme un vulgaire roquet qui tente de lui mordiller les mollets et Jésus s’avance souverain, royal, paisible, sur de sa victoire.

Et là, saint Marc est exemplaire de brièveté : trois versets; trois versets pour une victoire, il ne s’embarrasse même pas de nous montrer le déroulement du combat, comme chez saint Luc et saint Matthieu, eux ils décrivent le combat, les trois rounds, les différentes tentations, non chez saint Marc ça ne fait pas un pli, il vient, il gagne et il s’en va. Mais alors pourquoi est ce que Jésus va au désert si il sait qu’il a déjà gagné, est ce que c’est pour humilier le démon? non pas tant, il n’y va pas pour lui, il y va pour nous , s’il va au désert affronter le démon c’est pour nous enseigner, parce que le Christ est notre pédagogue, notre enseignant, notre coach, c’est lui qui nous dit comment combattre.  oui parce qu’il y a quelque chose qui a échappé au démon, à l’esprit malin (et tordu), quelque chose qui lui échappe toujours d’ailleurs, c’est que jésus va au désert poussé par l’Esprit et que quand l’Esprit saint fait quelque chose il ne se trompe jamais, ou plutôt quand vous faites quelque chose poussé par l’Esprit Saint vous êtes certain de bien faire.

Si Jésus va au désert c’est pour nous instruire des techniques de combat parce qu’il faut bien avouer que nous en face du démon et de ses tentations on n’est quand même moins vaillant que Jésus et que bien souvent il nous arrive de perdre, c’est d’ailleurs ce qui nous décourage, peut être justement parce que nous prêtons trop d’attention à nos défauts à nos faiblesses et pas assez d’attention à la victoire de Jésus.

Alors, aujourd’hui premier dimanche du carême concentrons nous sur la victoire, vous allez voir ça fait du bien. 

4 points 

  • Jesus ne part pas au combat seul, il y va poussé par l’Esprit, vous non plus ne croyez pas que vous pourriez remporter le moindre combat contre la tentation avec vos bonnes résolutions et vos petits efforts de carême, non le combat c’est d’abord l’affaire de Dieu et l’Esprit vous arme, ses armes qui sont vos armes c’est la prière et les sacrements, pendant ce carême nourrissez vous de Dieu, si vous jeunez simplement comme un exploit contre vous-même, si vous ne vous nourrissez ni de la Parole, ni des sacrements vous n’arriverez à rien, au mieux à gonfler votre orgueil (en cas de fausse victoire) ou votre désespoir (en cas de petite défaite) 

 

  • Ensuite Jésus a un but: annoncer la Bonne Nouvelle, c’est pour cela qu’il est venu. C’est son but, ce qui oriente toute sa vie et qui lui permet de dire non à toutes les tentations qui se présenteront au long de l’évangile, et il y en aura d’autres, regardez, saint Pierre lui même tentera de réprimander Jésus quand il lui annonce sa passion, il voudra même l’empêcher d’avancer, de monter à Jérusalem et Jésus le rembarrera « passe derrière moi Satan »: il a bien compris que c’était lui et pas Pierre qui voulait le détourner. Pour nous il en va de même, soyez fidèle à ce que vous êtes, soyez fidèle à ce que vous croyez, soyez fidèle à ce qui vous tient à cœur, et apprenez à dire non avec vigueur , chaque fois que le démon cherchera à vous détourner de votre but, de ce en quoi vous croyez, de ce qui a de l’importance pour vous. Et vous avez vu, que le démon qui est le menteur sais se déguiser (comme avec Pierre) pour vous faire tomber, pour vous empêcher d’avancer. 

 

  • Profitez de ce carême pour découvrir qui vous êtes vraiment, pas qui on vous dit que vous devez être, pas les masques que vous enfilez successivement avec vos amis, vos collègues, vos parents ou même vos ennemis. Abandonnez ces oripeaux que vous revêtez selon les circonstances et qui ne sont pas vous, laissez le Seigneur vous regarder tel que vous êtes, laissez-le faire la lumière sur vous, laissez-le vous convertir. Profitez de ce carême pour éloigner toutes les idoles  et découvrir qui vous êtes, « pour mettre le feu au monde » comme disait sainte Catherine de Sienne. Qui nous sommes. Nous le découvrons dans ce face à face silencieux avec Dieu dans le désert, nous l’approfondissons dans l’écoute de la Parole.

 

  • Enfin comme Jésus, nous ne voulons pas fuir le combat, à sa suite nous voulons nous y engager, nous savons qu’il se présentera à nous si nous sommes disciples de Jésus. bien sûr nous avons prié pour obtenir la victoire, mais est-ce très conséquent de demander la victoire et de refuser de se battre? La liberté, notre liberté est au prix de ce combat. 

Chaque fois que nous aurons un combat à mener pendant ce carême souvenons-nous qu’il est déjà gagné, il a été gagné une fois pour toute par Jésus Christ, la victoire est acquise, notre chef  l’a remportée mais il nous reste deux choses à faire : choisir le bon camp, le bon étendard celui du Christ victorieux et nous battre.

 

Abbé Simon d’Artigue