Close

Le vrai Noël – Homélie de Noël 2019

Cette semaine, j’ai eu tellement de bonnes nouvelles dans ma boite aux lettres :

– Remise de 30 % sur tout l’informatique à la Fnac

– Le black Friday est étendu jusqu’au 25 décembre

– Grande braderie de Noël chez GIFI, tout doit disparaitre

– Il reste des billets sur le TGV paris Toulouse le 23 décembre

– Amazon livrera vos colis de Noël avant le 24 décembre

– Les dindes sont grasses et de bonnes qualités cette année

– Et il n’y a pas de rupture de stock de bûches chez comté

Mais c’est marrant ces bonnes nouvelles ne m’ont pas complètement comblé, attention, c’était des bonnes nouvelles, mais des bonnes nouvelles qui concernaient essentiellement mon estomac et mon portefeuille, des bonnes nouvelles qui n’atteignaient pas le cœur de ma vie, qui ne venaient pas au plus profond, or nous attendons tous une bonne nouvelle, mais une autre bonne nouvelle, comme si toutes ces bonnes nouvelles commerciales étaient insuffisantes pour me combler.

Car il y a de fausses bonnes nouvelles et une vraie bonne nouvelle, comme il y a un faux Noël et un vrai Noël

Mais alors c’est quoi une vraie bonne nouvelle ?

Une vraie bonne nouvelle, c’est une nouvelle qui donne la joie, une joie qui dure, une joie qui transforme, une joie qui ne passe pas, une joie qui ne m’épuise pas, une joie qui ne me ruine pas, une joie qui change ma vie

Et bien cette vraie bonne nouvelle elle est tout prêt de vous ce soir, vous l’avez entendu « Ne craignez pas, car voici que je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera une grande joie pour tout le peuple : Aujourd’hui, dans la ville de David, vous est né un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur »

La vraie bonne nouvelle de Noël, c’est Jésus !

Mais enlevez Jésus à Noël et il ne reste rien ou plutôt si, il reste la fête, les lumières de Noël qui vous invitent à entrer dans les magasins pour toujours plus consommer, il reste le décorum, l’apparence de la fête mais il manque le cœur, le sens de la fête.

Enlevez Jésus de vos vies il ne reste rien ou plutôt si, il reste le décorum, l’apparence, la superficie, mais il manque l’essentiel, sans lui nous risquons de perdre le sens, le sens profond de la vie.

Alors, vous êtes au bon endroit ce soir, vous auriez pu rester devant votre télé pour regarder les programme exaltants de Noël, vous auriez pu vous retrouver devant une grosse dinde truffée aux marrons (peut-être viendra-t-elle d’ailleurs) mais elle ne vous apportera pas d’autres joies que la joie des papilles ; peut-être auriez-vous pu rester devant vos cadeaux (et ils viendront certainement) mais vous avez choisi de venir à l’église, de vous réunir autour de la crèche à Noël, autour de Jésus et vous êtes au bon endroit, vous êtes au cœur de Noël. Mais il vous reste encore un pas à faire, un petit pas pour accueillir cette joie, pour accueillir cette bonne nouvelle. Ce pas, c’est le pas de la foi. Pourquoi êtes-vous venu ce soir ? Est-ce par habitude ? Est-ce parque le programme télé était pourri ? Est-ce par tradition ? Parce que la dinde n’était pas encore cuite ou bien est-ce parce que vous croyez que Jésus est votre sauveur ? « Aujourd’hui, dans la ville de David, vous est né un Sauveur qui est le Christ » c’est ça la bonne nouvelle non seulement que Jésus est né mais qu’il est le sauveur, qu’il est mon sauveur !

Et cette bonne nouvelle pour l’accueillir elle demande la foi.

Pas besoin de la foi pour croire aux bonnes nouvelles d’Amazon, juste votre CB.

Il faut la foi pour croire en cette bonne nouvelle.

Il faut la foi pour croire que ce petit enfant est capable de sauver le monde, de me sauver.

La vraie bonne nouvelle ce soir, c’est que Jésus est notre sauveur.

Et que, dans cette cathédrale, ce soir, nous avons tous besoin d’être sauvé, peut-être vous dites-vous que vous n’avez pas besoin d’être sauvé ?

De quoi avons-nous besoin d’être sauvé ?

De la peur qui paralyse,

Du quand dira-t-on qui fait que je ne suis jamais moi-même, mais que je vis tout le temps caché derrière un masque, tellement dépendant du regard des autres,

De la colère qui me gagne et m’attriste,

Des soucis qui m’accablent et m’obsèdent,

De cette dureté de cœur qui m’empêche d’aimer et de pardonner,

De la division dans laquelle je me suis enfermée depuis si longtemps et dont j’ai perdu la clé,

Du jugement terrible que je pose sur moi et sur les autres,

Du contrôle absolu que je voudrai sur ma vie,

Du désir de réussir qui frise la perfection tyrannique et qui trouve toujours une place dans mon cœur…

Chacun de nous avons besoin d’être sauvé

Alors il nous faut un sauveur !

Et il y en a des tas de sauveurs qui se présentent à nous,

Mais ils sont décevants :

Macron et tous ceux qui l’ont précédé (et ceux qui le suivront) qui voudraient sauver la France

Notre médecin ou notre Kiné qui voudrait sauver notre dos

Mme Conté qui avec son saint honoré voudrait sauver votre réveillon

Notre psy ou notre coach qui voudrait sauver notre couple ou votre carrière

Ugo Mola ou Antoine Kombouaré qui voudrait sauver la saison

Attention je ne dis pas que ces personnes n’ont aucune utilité (je crois même que Mola pourrait nous offrir le doublé cette année, j’ai un peu plus de doute sur Kombouare…)

Ils sont des réparateurs, des coachs mais pas des sauveurs car Il n’y a qu’un seul sauveur : Jésus, ce petit enfant

Et comment fait-il pour nous sauver ?

Il n’emploie pas de grands moyens, des trucs qui claquent, qui impressionnent : il vient dans une crèche

Il vient dans la pauvreté de la crèche car il sait que c’est lui la vraie richesse

Il vient fragile comme un enfant, car ce sont nos fragilités qu’il veut fortifier

Il vient vulnérable car il ne nous demande pas quelles sont nos forces mais quelles sont nos faiblesses.

Il vient dans la simplicité car il sait que notre cœur a besoin de cette simplicité.

Il vient dans le silence car il sait que le bruit ne fait pas de bien et que le bien ne fait pas de bruit.

Il vient dans la paix car il sait que notre monde bruisse de violence et que rien de grand ne se fait violemment.

Il vient se faire tout proche de nous, car Dieu ne nous sauve pas de loin.

Alors, ce soir, approchez-vous de la crèche, approchez-vous de Jésus, approchez-vous de Dieu qui se fait proche et dites-lui: « Jésus j’ai confiance en toi, Jésus j’ai besoin de toi, Jésus je crois que tu es mon sauveur ». Il vous répondra « alors viens à la crèche, approche-toi de moi, invite moi chez toi ce soir, c’est Noël, le vrai Noël ».

Abbé Simon d’Artigue