N’y a-t-il pas un certain humour à MONTER vers Pâques, véritable sommet liturgique de l’année par le mercredi des cendres (DESCENDRE) ?
C’est par ce geste d’humilité qui nous rappelle le caractère éphémère de notre passage sur terre et le devenir matériel visible de notre corps “de chair”, que nous entrerons en carême. N’oublions pas que ces quarante jours sont orientés avant tout vers la préparation de la fête de Pâques et ne sont pas juste un moment d’effort, de privation, de partage. Derrière le côté quelque peu “funèbre” des cendres, il s’agit de dépouiller “le vieil homme” mais pour mieux accueillir la joie de la Résurrection “de la chair” de Jésus – vrai homme avec un corps comme le nôtre – qui annonce celle de notre propre chair, celle de l’homme nouveau.
Le Très-Haut est DESCENDU jusqu’à nous en prenant corps dans le sein de la Vierge Marie pour nous ELEVER jusqu’à la participation à la gloire de sa divinité. “Pour nous et pour notre salut il DESCENDIT du Ciel pour que, une fois ELEVE de terre sur la Croix, il attire à lui toute l’humanité” (Jean, 12, 32).
N’hésitons pas à imiter cette descente de Jésus, “qui n’a pas retenu jalousement le rang qui l’égalait à Dieu” (Philippiens 2,6), encouragés par ces phrases des préfaces du Carême :
“Tu accueilles nos pénitences comme un offrande à Ta gloire car nos privations, tout en ABAISSANT notre orgueil, nous invitent à imiter ta miséricorde, et à partager avec ceux qui ont faim.” (3° préface du carême).
“Car Tu veux, par notre jeûne et nos privations, réprimer nos penchants mauvais, ELEVER nos esprits.” (4° préface du carême).
“ Tu veux qu’ils se libèrent de leurs égoïsmes, afin qu’en travaillant à ce monde qui passe, ils s’attachent surtout aux choses qui ne passent pas.” (2° préface du carême.)
“Chaque année, Tu accordes aux chrétiens de se préparer aux fêtes pascales dans la JOIE d’un cœur purifié, de sorte qu’en se donnant davantage à la prière – surtout en cette année 2024, préparation au jubilé de 2025 – en témoignant plus d’amour pour le prochain, fidèles aux sacrements qui les ont fait renaître – n’oublions pas de remettre à neuf notre baptême en recevant le sacrement de réconciliation – ils soient comblés de Ta grâce”. (1°préface du Carême).
Donc, joyeux et fécond carême !
Père Jean-Jacques Rouchi