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De nouveaux prêtres dans nos paroisses

Chers amis,

Quand je fus nommé curé de ce nouvel ensemble paroissial (auquel s’ajoutait Notre-Dame la Daurade) en septembre 2015, chaque dimanche un prêtre différent célébrait la messe. A l’écoute du souhait de stabilité exprimé tant par les communautés que par les prêtres, j’ai choisi qu’un prêtre serait plus particulièrement attaché à célébrer la messe dominicale dans une paroisse.

Ainsi, depuis deux ans, le père Jean-Jacques Rouchi célébrait trois dimanches par mois à Saint Aubin, le Père Michel Dagras à Notre Dame la Daurade, le père Anaclet Mfuamba à Notre Dame de la Dalbade ; les pères Henri Papin et Emmanuel Cazanave rendaient de précieux services, et moi, votre curé, tournais de paroisse en paroisse (en ayant une présence un peu plus forte à la cathédrale).

J’avais proposé que cette solution soit expérimentée une année et, au terme de cette première année, il nous a semblé que nous pouvions poursuivre l’expérience une deuxième année.

Cette manière de faire visait à donner à chaque paroisse une forme de stabilité et une figure de prêtre connue chaque dimanche. J’ai bien conscience qu’elle pouvait aussi laisser croire que, finalement, nous avions toujours un curé par paroisse et empêcher l’évolution nécessaire de nos manières de faire et de nos mentalités. Or, aucun de ces trois prêtres n’est curé :

  • le père Anaclet travaillant son doctorat se doit d’abord aux études pour lesquelles il a été envoyé à Toulouse,
  • le père Rouchi est engagé comme professeur à l’Institut Catholique et chargé des relations œcuméniques et inter-religieuses
  • et le père Dagras rend encore, à 84 ans, de précieux services dans le diocèse et dans nos paroisses mais il n’aspire pas à la charge de curé.

Vous le savez certainement, le rôle du curé ne se cantonne pas à la célébration de la messe, tout comme la vie d’une paroisse ne se résume pas à la messe dominicale : il y a aussi le catéchisme, la pastorale des jeunes collégiens et lycéens, la préparation au sacrement de mariage, de baptême, l’accompagnement des familles en deuil, le soin des personnes âgées et isolées de nos paroisses, la gestion des bâtiments, le catéchuménat, toute les questions économiques, les relations avec la mairie, la communication, les liens avec tous les mouvements qui font la richesse de nos paroisses, la préparation des retraites, des temps forts, le lien avec les écoles catholiques, les maisons de retraite de notre secteur, l’accueil dans les paroisses, les visites… et tant d’autres choses où les baptisés sont généreusement impliqués.

Lors des consultations, j’ai beaucoup entendu la crainte exprimée par plusieurs de voir partir un prêtre auquel ils se sont attachés. Il est bon d’entendre cet attachement à vos prêtres et l’amitié que vous avez pour chacun. C’est bon pour nous de se savoir attendu, souhaité, c’est certainement ce qui fera naitre des vocations de prêtres dans nos communautés.

Depuis plusieurs mois nous avons entrepris une réflexion avec l’Equipe d’Animation Pastorale : nous avons consulté les équipes paroissiales et les prêtres et il nous a semblé bon de faire évoluer cette pratique à partir de la rentrée prochaine. Ainsi nous avons décidé que, dans chaque paroisse, un « prêtre référent » célébrerait deux fois par mois, un autre prêtre le troisième dimanche et moi le quatrième. Ce prêtre référent continuera à être une figure de stabilité pour la communauté, l’autre prêtre nous rappellera la richesse et la variété de notre église et, comme curé, je signifierai l’unité de cet ensemble paroissial constitué de nos 4 paroisses. Cet engagement sera pour deux années ; au bout de deux ans les prêtres tourneront à nouveau.

Les prêtres référents (ce terme n’est peut-être pas le plus adéquat, je suis preneur de vos idées) célèbrent la messe dominicale deux fois par mois, particulièrement pour les grandes fêtes liturgiques ; ils sont aussi présents auprès de l’équipe paroissiale (chargé de l’animation de la vie communautaire) et assurent ce ministère de proximité à l’écoute des paroissiens.

Le ministère de chaque prêtre ne se résume pas à la célébration de la messe, chacun selon son charisme a développé une manière d’être à vos côtés, en accompagnant tel ou tel groupe, en visitant les malades, en nouant des relations d’amitié, de proximité. Ceci ne changera pas.

Je ne vous cache pas que ce schéma est fragile car je ne sais pas de combien de prêtres nous disposerons l’an prochain (et dans les prochaines années), et, à cette heure, je ne peux pas encore vous dire quel prêtre sera affecté à quelle paroisse à partir de la rentrée. Mais, quel qu’il soit, je sais que vous l’accueillerez comme une richesse pour la croissance de votre paroisse dans le Christ.

Certains pourront trouver ce système bien compliqué. Nous avons pris cette décision avec le souci de chercher le bien des communautés, le bien des prêtres, le bien de notre ensemble paroissial (nous voulions avoir un régime identique dans nos quatre paroisses) et de répondre à l’urgence de la mission.

Notre monde a changé, et ne cesse de changer ; notre Eglise change, elle aussi, elle a besoin de constamment s’adapter pour annoncer le Christ à Toulouse. Nous pouvons regarder ces changements avec l’impression que tout s’écroule, que nous n’avons plus notre curé dans notre paroisse; nous pouvons nous affliger en pensant au passé, toujours doré, et redouter un avenir sombre et inquiétant; ou bien, nous pouvons croire que l’Esprit Saint ne manque jamais à son Eglise, que nos paroisses sont riches de leurs baptisés, que nous avons la chance immense d’avoir des prêtres à notre service, de croire comme le dit le pape François que « La pastorale en terme missionnaire exige d’abandonner le confortable critère pastoral du “on a toujours fait ainsi”. J’invite chacun à être audacieux et créatif dans ce devoir de repenser les objectifs, les structures, le style et les méthodes évangélisatrices de leurs propres communautés. » (Evangelii gaudium 33).

Je redis mon immense reconnaissance à tous ces prêtres mes frères, aux pères Michel, Jean-Jacques, Anaclet, Henri, Vincent et Emmanuel, ainsi qu’à Dominique et Anson qui m’aident et sans qui je serai bien incapable de remplir la tâche qui m’a été confiée; ils m’accompagnent, me conseillent, me supportent, m’encouragent.

Tout changement entraine des inquiétudes, je les entends, les mesure. Je vous invite à ne pas les laisser vous ronger. Ne vous repliez pas sur vos peurs, invoquons l’Esprit Saint pour garder confiance et ainsi développer une attitude positive et constructive.

 

Je prie pour chacun de vous

que l’Esprit fasse son œuvre de souplesse et d’audace en nous, qu’il nous guide et renouvelle la face de la terre,

que nous gardions les yeux fixés sur le Christ,

que nous mettions notre confiance en Dieu seul.

Priez pour votre curé et pour chacun de vos prêtres.

en Lui notre joie

 

Abbé Simon d’Artigue

en accord avec les membres de l’Equipe d’Animation Pastorale et les prêtres référents.