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Après les émeutes qui apportera la paix en France? homélie 14ème dimanche TO A 2023

Après les émeutes qui apportera la paix en France? homélie 14ème dimanche TO A 2023

Notre pays vient de connaître une semaine de violence et… tout est retombé, nous pouvons tourner la page et retourner à nos affaires, tranquillement, comme si rien ne s’était passé ?

Et depuis quelques jours, chaque politique, chaque commentateur y va de son analyse, de sa solution

C’est la faute de l’urbanisme.

de l’absence de mixité sociale.

des jeux vidéos et desréseaux sociaux.

C’est la faute de l’immigration,

ou de l’intégration

ou des dealers

Ou de la pauvreté

ou de l’école 

ou de la famille 

ou de l’autorité des parents

Et nous catholiques nous regardons, passifs, abattus, au mieux nous nous fendons d’une intention de prière universelle. 

Mais nous n’avons pas plus de solutions, ou alors nos solutions sont immédiatement politique, à la ramasse de nos politiques un peu perdus ou bien trop surs d’eux. 

Et puis, avons-nous le droit de proposer une solution politique ? Comme citoyen peut-être, mais comme catholique ?

Ne devons-nous pas nous contenter de prier pour le monde en le regardant se détruire, en regardant la violence gagner et embraser ?

Non seulement, nous pouvons proposer une solution au nom de notre foi, mais nous devons le faire, car le Christ est venu dans le monde pour le sauver de la haine, de la violence et de la guerre, conséquences du péché.

L’Évangile est politique ! Nous ne pouvons pas regarder le monde sans rien faire.

Nous ne pouvons pas regarder notre société en nous contentant d’intentions de prières universelles molles.

L’évangile est politique ! L’évangile transforme le monde en profondeur.

Et c’est peut-être parce que notre pays a oublié l’Evangile, c’est peut-être parce qu’il ne lit plus, c’est peut-être parce que nous en avons chassé Dieu qu’il est aujourd’hui dans cet état.

Mais nous ce matin nous avons ouvert l’Ecriture et nous avons entendu la Parole de Dieu

Cette parole vielle de 3 000 ans.

Cette parole toujours nouvelle, 

toujours actuelle,

Cette parole qui est pour notre monde, pour la France aujourd’hui.

« Voici ton roi qui vient à toi : il est juste et victorieux, pauvre et monté sur un âne, un ânon, le petit d’une ânesse. Ce roi fera disparaître d’Éphraïm les chars de guerre, et de Jérusalem les chevaux de combat ; il brisera l’arc de guerre, et il proclamera la paix aux nations. Sa domination s’étendra d’une mer à l’autre » Za 9,10

« Il proclamera la paix aux nations » il proclamera la paix pour notre pays, la paix pour la France et c’est ce que notre pays désire, ce à quoi il aspire : la paix. Alors bien sûr il y a toutes les solutions politiques, mais il en est une antécédente, une qui les précèdent toutes, une qu’aucun de nos politiques ne proclamera, il en est une que seul un catholique pourra affirmer : « Voici ton roi qui vient à toi : il est juste et victorieux. » Le roi qui porte la paix, c’est le Christ que le prophète Zacharie annonce. Les Juifs ne le savaient pas à l’époque, ils attendaient le messie, et nos contemporains non plus ne le savent pas. Ils ne savent pas que Jésus est le prince de la paix, le seul qui puisse procurer la paix réelle et comment le saurait-il si nous nous taisons ? Comment le saurait-il si nous n’annonçons pas le seul qui porte la paix ? Si nous laissons croire que c’est M. Darmanin ou les millions d’un plan banlieue qui apportent la paix. C’est notre devoir de fils de Dieu et de Français d’annoncer à tous nos concitoyens qu’il n’y aura pas de paix véritable sans le Christ.

Cette paix que le Christ apporte, elle suppose trois étapes, trois étapes pour l’accueillir, trois étapes que nous indiquent les lectures de ce jour

La première, c’est Saint-Paul qui nous la révèle: «  si, par l’Esprit qui habite en vous, vous tuez les agissements de l’homme pécheur, vous vivrez. » Pour répandre la paix, il faut commencer par accueillir la paix, et ce qui nous met dans le trouble, ce qui mène le combat en nous pour nous détruire, c’est le péché. Il y a donc ce premier combat à mener avec le saint Esprit, renoncer au péché.

Mais nous savons que c’est épuisant et bien souvent peine perdue, nous savons d’expérience que si nous envisageons notre vie chrétienne comme un combat contre le péché d’abord ce n’est pas très stimulant et ensuite ça risque de nous durcir, de nous désespérer si d’aventure, nous échouions ou nous gonfler d’orgueil, si nous avions quelques succès. C’est pour cela que Jésus nous donne ce deuxième conseil : « Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos… Car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos pour votre âme. » Il est là le véritable repos, s’approcher de Jésus, reposer sur son cœur doux et humble. Ce n’est pas un combat, c’est une amitié, l’amitié de Jésus qui est venu pour ceux qui sont dans la peine, ceux qui sont épuisés, pour nous. La paix, c’est un don, un don de Dieu, un don que Jésus fait à tous ceux qui s’approchent de lui et qui viennent reposer sur son cœur.

Mais il y a une dernière étape, une dernière condition que Jésus pose, certainement la plus délicate, celle à laquelle nous résistons : « Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples », c’est-à-dire, acceptez de m’obéir.

Obéir à Jésus, c’est ça prendre sur nous son joug, c’est accepter de nous atteler avec lui afin qu’il guide notre vie, afin que Jésus soit le maître de ma vie, que jésus soit le roi comme le prophétisait Zacharie, mon roi.

Obéir à jésus. Nous savons combien nous avons du mal à obéir, car nous sommes des hommes libres, ou du moins nous le croyons, nous ne voulons obéir à personne si ce n’est à nous, mais nous nous mentons, nous découvrons comme nous le disait saint paul qu’il y a en nous des tyrans qui règnent et que nous laissons régner, des tyrans a qui nous nous sommes soumis, ce sont tous ces péchés que nous acceptons et nous refusons pourtant que le christ règne, qu’il soit ce roi de paix, ce roi qui porte la paix.

Obéir à Jésus doux et humble de cœur, car son autorité est la source de toutes les autorités. L’effondrement de l’autorité du maître, de l’autorité du père et de la mère, de l’autorité du chef de l’état, vient de ce que nous avons renié l’autorité de Dieu, celui de qui vient toute autorité affirme Saint-Paul dans l’épître aux Romains. En retrouvant la source de l’autorité, nous irriguerons toutes les autres, elles retrouveront leur source et elles seront ajustées à la seule autorité légitime, celle qui ne s’impose pas, mais que nous choisissons librement, que nous acceptons en prenant sur nous son joug.

Ce qui portera la paix dans notre pays, c’est Jésus-Christ,

Quand chaque Français l’aura accueilli comme sauveur,

Quand chaque Français ce sera approché de son cœur doux et humble

Quand chaque Français aura reconnu son autorité sur sa vie

Quand chaque Français aura pris sur lui son joug

Quand chaque Français marchera comme disciple à sa suite

Alors la paix, la seule paix qui vaille, la paix du Christ régnera dans nos cœurs, dans notre pays.  

Abbé Simon d’Artigue