Qui d’entre vous n’a jamais douté?
Je crois que ça n’existe pas une vie sans doute.
À un moment de nos vies le doute vient toujours.
Que l’on doute de soi devant un échec ou bien parce que l’on nous a trop dit que nous étions nul.
Que l’on doute de l’autre qui nous a déçu ou pire qui nous a trahi.
Que l’on doute de Dieu qui ne nous répond pas, qui ne nous sert à rien, que nous n’avons jamais vu….
À un moment de nos vies le doute vient et le problème c’est que si nous le laissons s’installer il fait son oeuvre de destruction. Car le doute ne produit rien de bon (attention je ne parle pas là du doute scientifique ou du doute méthodique de Descarte, celui qui concerne notre intelligence qui cherche à comprendre, celui là est bon et nécessaire) non je parle du doute existentiel, celui qui concerne notre coeur, celui qui touche au coeur de notre vie.
Le doute ne produit rien de bon, bien au contraire il est destructeur et ça nous en avons tous fait l’amère expérience dans nos vies:
le doute produit la méfiance
Le doute produit le mensonge
Le doute produit le repli sur soi, la frilosité
Le doute produit la crédulité
Le doute produit le trouble
Le doute produit le complotisme
Le doute produit la tristesse
Le doute produit l’incertitude, l’instabilité
Le doute empêche de bâtir
Le doute empêche d’avancer
Le doute paralyse
Le doute détruit
Alors ne faisons pas du doute une vertu, il est une arme du diable pour nous détruire. C’est pour cela que Jésus vient lever le doute dans le coeur de Thomas, car il veut pour Thomas comme pour chacun de nous la vie « cesse d’être incrédule, soit croyant » il ne veut pas que nous nous laissions enfermer par le doute qui ronge « car les portes étaient verrouillées » nous dit l’évangile et c’est ce verrou, c’est cet enfermement qui est la stratégie du démon. Il agit toujours ainsi, il nous enferme dans le doute, il nous isole pour que nous nous croyons abandonné, seul, isolé mais le christ ressuscité ne se laisse arrêter par aucun verrou, il ne se laisse arrêter par aucune porte fermée, il sait ouvrir les portes, les portes de nos coeurs pour nous faire respirer.
Parfois il ouvre les portes lui même, il sait s’introduire, par un interstice (qui est souvent l’interstice de notre blessure, de notre fragilité) car vous avez entendu aucune porte fermée ne lui résiste.
Parfois il se sert d’un frère qui par sa sollicitude, par son conseil, par sa prière, par son exemple, en un mot par son amitié, sa charité, va nous aider à nous ouvrir à la grâce du Christ
Parfois il attend que nous lui ouvrions nous même la porte. Les deux grands lieux de cette ouverture sont la prière et la confession, tout ceux qui ont vécus l’école d’oraison proposée pendant ce temps de carême pourraient en témoigner, cette ouverture du coeur dans le silence de la prière nourrit profondément la foi, tout ceux qui ont vécu le sacrement du pardon ces dernières semaines pourraient aussi témoigner de la puissance du Christ dans les coeurs qui s’ouvrent à sa grace.
Cette ouverture du coeur c’est le secret de la foi
La foi produit la confiance
La foi produit la joie
La foi produit l’audace
La foi produit la solidité
La foi stimule l’amour de la vérité
La foi installe dans la paix
La foi permet d’avancer, meme dans la tempête ou la nuit
La foi permet de bâtir votre vie sur le roc
Mais alors comment faire pour ne pas laisser le doute grandir et s’installer, comment faire pour faire grandir la foi? Vous savez certainement que le moyen de combattre un vice (ici le doute) ce n’est pas de l’attaquer de face, c’est épuisant de combattre nos vices et bien souvent c’est assez stérile. Le moyen le plus efficace de combattre un vice c’est de faire grandir la vertu opposée et la vertu opposée au doute c’est la foi. Si donc nous voulons sortir du doute il faut nourrir la foi et la lecture des actes des apôtres nous offre les 5 moyens par lesquels la foi grandit dans la première communauté chrétienne, les 5 moyens par lesquels la foi grandit dans nos coeurs si nous les empruntons
Le premier moyen c’est la prière: « ils étaient assidus à la fraction du pain et aux prières » la prière personnelle et communautaire. J’ai besoin de nourrir ma vie intérieure, j’ai besoin de me poser quotidiennement devant le Seigneur, de faire silence, il y a tant de moyen de prier: la forme la plus haute c’est la messe bien entendu mais à chacun ensuite de trouver celle qui nous correspond, celle qui nous nourrit: l’oraison (et l’école que nous avons proposée pendant le carême) l’adoration eucharistique, la lecture de l’Ecriture, le chapelet, j’allais dire peu importe, pourvu que vous priiez.
Le deuxième moyen c’est la fraternité « ils étaient assidus à la communion fraternelle » nous avons besoin pour nourrir notre foi de la vivre avec nos frères, de partager ensemble le témoignage de l’action de Dieu dans nos vies, et le lieu idéal pour cela ce n’est pas tant la messe dominicale que des petits groupes de 8 à 10 chretiens qui se réunissent régulièrement pour prier, partager sur la parole de Dieu, vivre la fraternité. Dans notre paroisse ce sont les fraternités missionnaires que je vous invite tous à rejoindre, je rêverai que chacun d’entre vous appartienne à une de ces fraternités.
Le troisième moyen c’est la formation « ils étaient assidus à l’enseignement des apôtres » Le doute se nourrit de notre paresse intellectuelle, la foi grandit quand nous cherchons à répondre aux questions que nous nous posons et il est bien normal de nous en poser, les questions, sont un excellent stimulant pour la foi, c’est même le moteur de la théologie. Pourvu que nous cherchions à nous former, milles question, milles difficultés ne feront jamais un seul doute.
Le quatrième moyen c’est le service « ils avaient tout en commun ;ils vendaient leurs biens et leurs possessions,et ils en partageaient le produit entre tousen fonction des besoins de chacun. » le service c’est ce qui me sort de moi même pour m’ouvrir au besoin de mes frères, le service c’est ce qui me permet de trouver ma place dans la communauté chrétienne et dans le monde, le service c’est une école d’humilité, le service c’est la foi en acte.
Enfin dernier moyen pour nourrir la foi c’est l’annonce de l’Evangile « Chaque jour, le Seigneur leur adjoignaitceux qui allaient être sauvés. » la foi grandit quand on la partage avec d’autre, la foi grandit quand on la dit à ceux qui ne la connaisse et comment pourrait ils la connaitre si les chretiens ne témoignent pas. Tout le livre des actes des apôtres est le récit de ce témoignage. Je vous invite à le lire pendant ces 50 jours qui nous mène à la Pentecôte. Je sais que la mission fait peur, qu’il y a 1000 freins qui nous retiennent, mais je sais aussi que l’annonce de l’Evangile est une source de joie, une source de croissance de notre foi. Pour l’expérimenter je vous propose de venir le 8 juin à ND la daurade où nous organiserons une veillée autour de la mission, pour gouter cette joie.
Mais pour ne pas attendre le 8 juin Je vous invite dans les minutes qui viennent à choisir une personne de votre entourage à qui vous pourriez témoigner de votre foi dans les jours qui viennent, une personne que vous pourriez inviter dans votre fraternité, ou même à la messe, ou plus audacieux encore, lui proposer le baptême.
La prière, la fraternité, la formation, le service, l’annonce de l’Evangile c’est ce qui a fait grandir la première communauté chrétienne, c’est encore aujourd’hui ce qui fait grandir notre foi, le feu de notre foi, voyez les comme 5 buches dans ce feu.
Peut être que vous vous dites que votre foi n’est pas bien embrasée, que c’est un tout petit feu, qui risque même de s’éteindre. Ne craignez pas, commencez par alimenter ce feu avec une ou deux des buches, celles qui vous semblent le plus simple pour vous, celles qui vous correspondent, puis quand le feu aura grandi, continuez à l’alimenter, et si vous vous dites qu’une buche risquerait d’étouffer la toute petite flamme, alors commencez par une brindille de service, puis une autre de prière, vous ajouterez ensuite quelques branches de fraternité, puis des buchettes de formation et enfin les buches de la mission. Progressivement le feu de votre foi va grandir; nourri, il va devenir un feu immense, un foyer capable non seulement d’embraser votre coeur, mais de coeur en coeur il embrasera le monde entier.