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Homélie Toussaint 2018

Homélie Toussaint 2018

Aujourd’hui, l’Église englobe dans une même fête tous ses enfants parvenus dans la gloire u Royaume des Cieux. Tous les saints qui peuplent nos calendriers depuis les origines du christianisme, les saints dont nous portons les noms, ceux qui ont donné les leurs à tant de villes et de villages de nos pays, tous ceux que l’Église a canonisés « portés sur les autels », selon l’expression consacrée. Masi aussi tous les autres, la foule innombrable des inconnus, les saints anonymes dont nous ne connaitrons les noms que lorsque nous les rencontrerons dans l’éternité, cachés dans le secret du Père. Les saints de nos familles, dot nous sommes issus, saints du quotidien vécu dans la foi, la constance, les humbles tâches de tous les jours, accomplies avec l’application de l’amour, la prière, la souffrance. Les saints non explicitement chrétiens qui n’ont jamais eu l’occasion de rencontrer Jésus parce qu’ils ont vécu dans des pays marqués par d’autres cultures, d’autres religions, à qui la foi chrétienne n’a jamais été proposée dans s vérité sans qu’il y ait eu faute de leur part. Saint des peuples romains, hindous ou africains ayant effectivement vécu les béatitudes sans en connaitre la source, animés sans le savoir par l’Esprit Saint qui leur a fait vivre les valeurs évangéliques sans qu’ils ne le reconnaissent clairement. Saints laïques détournés de la foi explicite par le mauvais témoignage des baptisés ou que les circonstances de leur vie ont éloignés à tort ou à raison de l’Église telle qu’elle leur a été présentée. Dieu seul, qui sonde les reins et les cœurs les connait. Mais dans la célébration d’aujourd’hui, ce sont eux tous que nous fêtons. Leur dénominateur commun, d’une manière ou d’une autre, est d’avoir pratiqué, consciemment ou non, mais toujours en suivant leur conscience, l’imitation de Jésus Christ.

En effet, ce texte des Béatitudes que nous venons d’entendre dans l’Évangile s’applique d’abord à Jésus lui-même qui s’est fait pauvre pour nous en passant de la gloire de la condition divine manifeste à l’humilité de notre condition humaine, lui que s’est fait doux et humble de cœur, dont le joug est facile et le fardeau léger. Lui, le Fils de Dieu, qui a pleuré la mort de son ami Lazare, et devant Jérusalem qui refusait le salut qu’il voulait tant lui apporter, lui qui a été le premier affamé et assoiffé de la justice ont il voulait tant allumer le feu sur la terre. Lui, le témoin et le signe de l’amour miséricordieux du Père qui sacrifie le Fils unique sur la Croix pour qu’il soit l’aîné d’une multitude des frères. Lui, le Christ, pur de cœur, dont le oui était oui et dont le non était non. Lui, Jésus, artisan de la paix entre Dieu et nous, frère universel en qui tous les hommes sont frères. Lui, notre Seigneur, insulté, persécuté e sa passion, calomnié par les faux témoignages. En chaque saint, connu ou inconnu, c’est un aspect de la sainteté du Christ, le seul véritablement et complètement saint par nature qui resplendit. Sans que cela ne diminue en rien le mérite des saints, ils le sont devenus par don, par chemin. Ils et elles étaient, les saints et les saintes de Dieu dont la vie et la mort ont chanté Jésus Christ sur les routes du monde et de l’histoire, des hommes et des femmes comme nous, ni meilleurs ni pires au départ, avant que l’étonnante grâce de Dieu ne les saisisse pour les faire devenir ces modèles de foi, d’espérance et de charité qui font aujourd’hui la joie de Dieu et notre propre joie. Ils nous invitent à faire comme eux et leur exemple nous montre que la sainteté n’est ni impossible ni accessible. Ils disant surtout aux chrétiens que nous sommes en ce début de XXIème siècle, peut-être inquiets devant les incertitudes des temps, les difficultés de la société et de l’Église, qu’au-delà et au travers de tout cela, c’est une perspective de bonheur qui nous attend. Cette espérance de la Béatitude, du bonheur à venir et déjà en élaboration dans nos vies terrestres, illumine notre marche. Qu’elle renforce notre foi et allume en nus cette joie du Christ que rien ne peut éteindre.

 

Abbé Jean-Jacques Rouchi

Toussaint 2018