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Homélie 26 février 2017 : Trois remèdes contre l’inquiétude

Il y en a un qui est très inquiet en ce moment?

C’est Guy Novès (je dois vous avouer que je partage un peu son inquiétude)! Oui depuis quelques mois il est inquiet Guy, avec ces doublons qui l’empêchent d’aligner son équipe-type, son infirmerie qui ne désemplit pas, l’incapacité de l’équipe à gagner le moindre match à l’extérieur, oui vous savez les « défaites encourageantes », l’adversité manifeste des arbitres du sud contre lui. Oui tout ça, ça le rend inquiet. Ca vous est complètement égal, que Guy Novés s’inquiète, mais un toulousain normalement constitué il compatit à l’inquiétude de l’entraineur de l’équipe de France (et du stade toulousain, à l’époque où il gagnait).

Bon c’est vrai de Novès, mais il faut bien l’avouer, nous avons nous aussi nos inquiétudes, nous sommes assez inquiets en fait. Et chez nous il y a différentes formes d’inquiétude :

L’inquiétude du catholique à une semaine du carême (qui arrive)? « Voyons quel effort je vais choisir cette année? » là vous vous dites que ce n’est pas vraiment votre inquiétude principale.

L’inquiétude égocentrée, vous savez l’inquiétude du « qu’est ce qu’on va penser de moi », et vous pouvez la décliner à l’infini: qu’est ce qu’on va penser de moi au boulot, à l’école si on apprend que je suis catholique? ou encore  qu’est ce que le père Simon va penser de moi si je me confesse à lui avec tous mes énormes péchés ?

L’inquiétude du lycéen en terminale (et même de ses parents) et de l’orientation à prendre: éleveur de poney en Ariège? prêtre? ingénieur chez Airbus?

L’inquiétude des parents sur la « bonne éducation » Est ce que je fais bien? est ce que je suis suffisamment sévère ou trop laxiste…?

L’inquiétude toute catholique : « Seigneur je veux faire ta volonté.  euh, mais au fait c’est quoi ta volonté?? »

Et puis il y a toutes ces inquiétudes secrètes, qui d’entre nous pourrait dire qu’il n’en a pas?

L’inquiétude peut nous obnubiler, au point de nous ronger et de nous pourrir la vie. vous savez quand il y a quelque chose, un souci qui vous obsède, quelque chose dont vous n’arrivez pas à vous défaire, une espèce d’idée fixe qui vous inquiète et dont rien ni personne ne semble pouvoir vous débarrasser, et bien les lectures de ce jour nous donnent trois pistes à exploiter, trois chemins pour combattre l’inquiétude, trois conseils, trois conseillers.

A tout Seigneur tout honneur, Jésus : « Cherchez d’abord le Royaume de Dieu et sa justice » Nous nous inquiétons pour trop de choses qui éparpillent notre vie en mille morceaux, tiraillés par les soucis. cherchons plutôt ce qui pourrait l’unifier, et ce qui l’unifie, c’est de trouver le centre, c’est d’y trouver  Dieu et de l’y installer :  alors cherchez Dieu.

Vous  remarquerez que Jésus dit « cherchez d’abord », ça veut dire que cette recherche n’est pas exclusive de toutes les autres, ça veut dire que nous pouvons quand même chercher un travail, vous pouvez écumer les salons d’orientation pour y trouver votre avenir, vous pouvez quand même aller à Ernest Wallon pour y chercher la victoire (je n’ose pas dire y trouver…) c’est même plutôt conseiller de chercher un peu et de faire ce qui nous revient, mais avant toute chose, c’est une question de priorité. Cherchez Dieu, tout le reste s’ordonnera à Lui, ou plutôt il ordonnera tout le reste de votre vie autour de Lui.

Deuxième conseiller, Saint Paul « je me soucie fort peu de votre jugement sur moi… celui qui me juge c’est le Seigneur » mais quelle sagesse ! combien est ce que nous perdons de temps et d’énergie à nous contempler dans le regard des autres, à nous inquiéter de ce qu’untel pense de moi, libérons-nous de ce regard oppressant,  car si nous vivons en attendant l’approbation des autres nous risquons de mourrir de leur rejet . Attachons-nous là encore au seul regard qui compte, celui de Dieu, le seul regard qui soit à la fois juste et aimant, vrai et lucide, nous pourrons ensuite poser sur nos frères ce même regard, un regard qui relève, un regard qui édifie, un regard qui encourage.

Enfin troisième conseiller Isaïe : c’est Jérusalem qui parle, mais Jérusalem ça peut être chacun d’entre nous au jour de la détresse « Le Seigneur m’a abandonnée, le Seigneur m’a oubliée ». Quand  l’épreuve se fait trop forte, quand la tempête semble nous submerger, Elle est inquiète Jérusalem et nous avec elle, et nous comme elle et pourtant Dieu a scellé son Alliance avec elle, avec chacun de nous, avec les hommes, une alliance pour toujours. Et c’est Dieu lui-même qui prend la parole et qui nous dit: « Je ne t’oublierai jamais. »

Alors, quand vous vous sentirez submergé par la tristesse,

accablé par la honte de votre misère,

inquiet du lendemain incertain,

seul, terriblement seul,

ne laissez pas l’inquiétude vous ronger le cœur,

ne laissez pas le désespoir vous faire sombrer,

criez, hurlez vers le Seigneur.

Et écoutez-le, qui murmure au fond de votre cœur : « Je ne t’oublierai jamais. « 

« Jamais. »

Abbé Simon d’Artigue