La solennité de tous les saints nous concerne au premier chef.
Elle est un rappel de notre vocation à toutes et à tous. La sainteté est l’horizon de notre existence dès cette vie terrestre. Depuis notre baptême, on peut dire que les germes et même les gènes spirituels ( au sens génétique ) de la sainteté ont été déposés en nous comme le début d’un parcours qui doit nous amener à partager pour l’éternité la vie du Dieu Père, Fils et Saint Esprit, trois fois saint. Ce n’est pas un privilège destiné à quelques rares élus, mais, on pourrait dire, la destinée (sur)naturelle de chaque membre de l’humanité.
Déjà, dans le Premier testament, il y a ce que le défunt cardinal Daniélou appelait : « les saints païens de l’Ancien testament », tous les humains qui, sans faute de leur part n’ont pas connu le Dieu biblique, mais qui ont suivi les suggestions intérieures du Saint-Esprit et ont suivi leur conscience pour recevoir la grâce de la sainteté.
En effet, la sainteté n’est rien d’autre qu’un don gratuit de Dieu accueilli dans un cœur généreux et ouvert , qui consent activement aux efforts personnels nécessaires pour mettre en œuvre ce don.
L’Eglise, en préservant toujours l’exclusivité de la sainteté à Dieu qui en est la source unique car le seul à être saint par nature, a suivi la dévotion populaire qui a reconnu comme spontanément la sainteté d’hommes et de femmes jusqu’à ce que, au treizième siècle, devant des « canonisations » hâtives ou légendaires, a institué un dicastère (« ministère » ), pour vérifier et proclamer solennellement la sainteté d’une personne.
Il s’agit tout d’abord de montrer qu’il est possible de réaliser cet idéal, dans toutes les facettes de la condition humaine. C’est pourquoi saint Jean-Paul II a reconnu et publié la sainteté d’un nombre plus grand d’humains que tous ses prédécesseurs réunis.
Ils sont là « pour glorifier Dieu, nous procurer dans leur vie un modèle, dans la communion avec eux une famille, et dans leur intercession un appui, pour que, soutenus par cette immense foule de témoins, nous courions jusqu’au bout l’épreuve qui nous est proposée, et recevions avec eux l’impérissable couronne de Gloire, par le Christ notre Seigneur »
(1° préface des saints).
Abbé Jean-Jacques Rouchi