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Se disposer au bonheur – Homélie 6 TO C

Se disposer au bonheur – Homélie 6 TO C

Il y a donc les « bénis » et les « maudits »

Les « heureux » et les « méchants »

Il y a ceux qui sont perdus, « les plus à plaindre des hommes » et « ceux qui ont la foi » 

Il y a les « heureux » et les « malheureux » 

 

Mais j’ai une bonne nouvelle: ce n’est pas une fatalité, nous ne naissons pas bénis ou maudit, nous le devenons. 

Car il n’y a pas de fatalité pour nous catholiques.

Il n’y a pas de fatum qui nous écraserait et auquel nous ne pourrions échapper 

Il n’y a pas de inchallah ou de mektoub qui nous déterminerait

Il n’y a pas de karma qui nous enfermerait à l’éternelle répétition

Il n’y a pas de détermination sociale qui nous assignerait dans un rôle.

Il y a une liberté, 

le choix que je fais, 

Ce choix qui transforme ma vie 

Nous ne naissons pas bénis ou maudits nous le devenons. Ou plutôt si nous naissons bénis par Dieu et entachés de l’empreinte du péché originel qui est une sorte de malédiction, pas tant une malédiction de Dieu mais une malédiction de l’homme, de l’homme qui a dit le mal, de l’homme qui choisit le mal.

Nous naissons béni par Dieu et nous avons à choisir cette bénédiction, à choisir de vivre dans la bénédiction.

Et les lectures de ce jour nous propose deux regards sur le monde,  sur notre vie, sur mon frère, deux regards en miroir: nous pouvons voir le monde comme le lieu de la malédiction, le lieu du mauvais, du mal et du malheur et c’est vrai pour une part qu’il y a du malheur, du mal dans le monde. 

Ou bien nous pouvons le voir du coté du bonheur

C’est cette option que les textes de ce jour nous pose

C’est ce choix que je vous propose de faire 

Et pour vous y inciter je choisis de regarder ces textes du coté du bonheur, je choisis de convertir mon regard au bien. 

Ces textes qui nous indiquent 4 choix, 4 attitudes qui nous disposent au bonheur 

La première attitude qui nous dispose au bonheur c’est la foi, la confiance en Dieu « Béni soit l’homme qui met sa foi dans le Seigneur, dont le Seigneur est la confiance. »

Avoir foi en Dieu. 

Finalement on se dit que c’est évident que nous avons foi en Dieu, pas si certain? 

D’ailleurs nous faisons bien notre profession de foi vers l’âge de 13 ans et nous redisons « je crois en Dieu » en fait ce n’est pas une simple formule mais une attitude et il n’y a pas d’âge pour faire sa profession de foi, peut être y en a t il parmi nous (je veux dire des catholiques pratiquants) qui n’ont pas encore posé cet acte de foi fondamental, dire du fond de l’âme, « Seigneur j’ai confiance en toi.» Et finalement le moment où cet acte se vérifie le plus c’est au moment où tout nous dit que Dieu nous a abandonné, au moment où nous sommes au fond du gouffre, au moment où tout semble s’écrouler autour de nous et en nous que ce cri prend toute sa dimension, sa puissance. « Seigneur je n’ai pas mis ma foi en toi parce que tout allait bien, parce que tu me comblais de tes bienfaits, Seigneur j’ai mis ma foi en toi parce que j’ai confiance en toi, parce que tu es le Dieu qui me sauve. » 

Le premier choix c’est le choix de la foi, le choix de croire

La deuxième attitude qui nous dispose au bonheur c’est la prière « Heureux est l’homme … qui se plaît dans la loi du Seigneur et murmure sa loi jour et nuit ! »

Faire le choix de la prière, de murmurer sa loi plutôt que de murmurer les uns contre les autres. Dieu sait que c’est plus facile de dire du mal que de dire du bien, du coup l’antidote c’est ce murmure, de dire et de redire tout doucement la parole de Dieu, de l’apprendre par coeur. Je vous enjoins à apprendre par coeur quelques versets de la bible, de vous les noter sur un carnet, sur votre téléphone ou mieux encore dans votre coeur, quelques versets simples, qui vous aident, qui vous soutiennent, qui vous encouragent, qui vous apaisent: je vous livre les 4 miens, ceux que j’aime me répéter: 

« suis moi » Jn 21.19 

« oui, mon rempart, c’est Dieu, Le Dieu de mon amour » Ps 58 

« que jamais je ne sois séparé de toi » 

« ravive le don gratuit de Dieu » 2 Tim 1.6

Le deuxième choix, c’est le choix de la prière.  

La troisième attitude qui nous dispose au bonheur c’est la proclamation de ma foi: « nous proclamons que le Christ est ressuscité d’entre les morts »

Quand je suis au sept denier en train de soutenir Toulouse je chante en coeur , avec ferveur et avec 23 000 supporters « qui ne saute pas n’est pas toulousains », ou bien quand le speaker annonce l’entrée des joueurs avant le match, il dit leur prénom et vous entendez le rugissement du stade qui comme un seul homme répond: Kylian Mbappe!! Et moi quand au début de la préface je vous dit « le Seigneur est avec vous », en réponse j’ai un timide « et avec votre esprit » « élevons notre coeur » « nous le tournons…», « rendons grace… » « cela est juste… » et pourtant là ce n’est pas d’une star éphémère dont nous parlons mais de Jésus Christ. 

Finalement est ce que j’ai déjà proclamé devant quelqu’un « je crois que le Christ est mort et ressuscité pour moi » J’imagine pourtant que comme à moi on vous a déjà posé la question: « en quoi est ce que tu crois? » et qu’avez vous répondu? Habituellement nous ne savons pas trop quoi répondre. Alors écoutez saint Paul, écoutez sa foi qui claque, ce kérygme, le coeur de sa foi. C’est la vigueur de sa foi qui a entrainé la conversion de tant de coeurs. Et moi qu’est ce qui est au coeur de ma foi? Faites cet exercice, posez vous cette question et une fois que le Seigneur vous aura éclairé, proclamez le pour éviter d’être « les plus à plaindre des hommes » 

Choisir de dire sa foi plutôt que de la taire, plutôt que de la cacher. 

Le troisième choix c’est la proclamation paisible et joyeuse de ma foi 

La quatrième attitude qui me dispose au bonheur c’est le manque « Heureux, vous les pauvres, car le royaume de Dieu est à vous. Heureux, vous qui avez faim maintenant, car vous serez rassasiés. Heureux, vous qui pleurez maintenant, car vous rirez. » le manque comme chemin de bonheur, c’est exactement le contraire de ce qu’on croit aujourd’hui, où le bonheur serait dans l’accumulation des biens, consommez, consommez. Le Seigneur nous dit que le bonheur est dans le manque ou plutôt dans la dépendance, le fait de ne pas être auto-suffisant, mais d’avoir besoin d’un autre, de recevoir et de donner.

D’un autre qui est d’abord mon frère: celui qui me console quand je pleure, celui qui me soutient quand je suis faible, celui qui me rassasie quand j’ai faim

D’un autre qui est Dieu 

Le quatrième choix c’est le choix de Dieu. 

le Dieu de ma joie, 

le Dieu de mon amour, 

le Dieu qui me comble.  

Abbé Simon d’Artigue