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libéré, délivré! Lazare et la reine des neige – 5ème dimanche de carême

libéré, délivré! Lazare et la reine des neige – 5ème dimanche de carême

Hier soir j’ai tenté d’expliquer l’évangile de Lazare à mes neveux et nièces, je pensais m’en être tiré correctement, quand soudain Eulalie, 7 ans me dit, « j’ai tout compris, Lazare c’est comme la reine des neiges il est: libérééééé, délivréééééé, je ne mourrirai plus jamais!!! »

Et c’est vrai que Lazare a bien été libéré et on se dit que quand même il a de la chance lazare (il a de la chance d’avoir échappé à ce fléau de la reine des neiges oui bien sur) mais on se dit surtout qu’il a de la chance d’avoir été réanimé par Jésus. On se dit que nous aussi on aimerait bien que si nous mourrions Jésus nous ressuscite, vous savez une sorte d’extra-balle comme au flipper ou de vie supplémentaire comme dans Candy Crush, en fait t’es mort mais c’est pour de faux, t’es pas vraiment mort t’as une autre vie, une seconde chance. D’ailleurs pourquoi Jésus ne l’a fait que pour quelques uns, on pourrait y voir une forme d’injustice? Pourquoi lazare? Et pourquoi pas moi? 

D’abord parce que Jésus est souverain, mais surtout parce que derrière cette page d’Evangile Jésus veut nous parler d’une autre vie et d’une autre mort, et cette autre vie et cette autre mort, elles nous concernent directement. oui parce qu’au fond lazare on s’en fiche un peu. L’Evangile raconte toujours une histoire, une histoire vraie, qui s’est réellement passée, une histoire qui manifeste la toute puissance du Christ, mais cette toute puissance elle ne s’exerce pas seulement pour Lazare, Marthe et Marie et quelques palestiniens du premier siècle, non elle s’étend jusqu’à nous, elle vient changer notre vie aujourd’hui. 

Mais alors de quelle mort nous parle cet Evangile, de quelle gloire, de quelle puanteur, de quelles larmes, de quelle foi, de quelle libération? 

Pauvre libération si elle n’est qu’un retour à la vie d’avant, vous croyez que ce n’est qu’à ça que Dieu nous appelle revivre notre vie indéfiniment? Pauvre de nous si notre espérance s’arrête là. Jesus nous appelle à beaucoup plus, à sortir de notre mort, de notre tombeau, de notre puanteur. Mais alors qu’est ce qui pue, qu’est ce qui tue, qu’est ce qui nous enferme et dont Jésus Christ nous délivre? C’est le péché, Car l’ultime conséquence du péché c’est la mort, c’est de ça dont nous parle cette page d’évangile: du péché qui nous tue à petit feu, du péché qui pourrit notre vie et la rend puante comme la mort, de ce qui dans notre vie nous conduit lentement mais sûrement vers moins de vie, ou en tout cas vers une vie plus pauvre,  plus misérable. le péché c’est pas tant une catégorie morale oscillant entre le bien et le mal, entre ce que nous devons faire ou éviter, c’est une catégorie vitale, il y a l’Esprit de Dieu qui nous donne la vie, qui nous fait grandir, nous oriente vers toujours plus de vie et des choix mortifères qui nous tirent vers le bas, vers le fond du tombeau. 

Alors laissons nous enseigner par le Christ dans son évangile, laissons le vaincre le péché en nous. et il le fait chaque fois que nous choisissons la vie, chaque fois  qu’humblement nous le choisissons, chaque fois qu’humblement nous confessons notre  péché pour accueillir sa vie, sa victoire et ça passe toujours par 5 étapes:

La première c’est l’examen de conscience: laissez le Seigneur éclairer votre vie par son Evangile. tant que vous ne voyez pas ce qui est mal, ce qui est mortel vous ne pouvez pas vous convertir et le démon aime nous tenir dans la nuit du tombeau, celle où nous n’y voyons pas clair, celle où nous ne distinguons pas le bien du mal. L’examen de conscience c’est cette première étape, ce premier moment ou muni de la Parole de Dieu, nous laissons le Christ faire la lumière dans notre vie.

La deuxième étape c’est le regret, le regret ce sont des larmes, pas des larmes de tristesse, mais des larmes d’amour, celles qui manifestent qu’après avoir pris conscience de notre péché nous voulons l’abandonner. Vous savez, trop souvent vous confessez toujours le même péché, c’est même ce qui aurait tendance à vous faire dire que la confession ça ne sert à rien. Cette tiédeur dans la conversion elle vient bien souvent de l’absence de regret réel. Nous nous confessons mais nous  ne voulons pas vraiment changer. Alors demandez au Seigneur de vous donner un réel regret, demandez-lui de pleurer votre péché, c’est le curé d’Ars qui disait qu’il fallait passer plus de temps à demander le regret de son péché, qu’à examiner sa conscience. 

La troisième étape c’est l’aveu, là aussi on a vite fais de dire « non mais moi je me confesse directement Dieu », pratique non? Du coup nous n’avouons rien du tout. L’aveu c’est la vérité de votre confession, l’aveu manifeste votre droiture et votre foi, votre confiance en Jésus qui a dit aux apôtres: « tout homme à qui vous remettrez ses péchés ils seront remis » et puis l’aveu c’est aussi l’honnêteté de reconnaître humblement ce qui concrètement nous a éloigné de Dieu. Ah oui au passage confessez-vous vraiment, avouez des actes, pas des tendances. Être paresseux c’est pas un péché, par contre se lever à 11.30 quand vous deviez vous lever à 8.00 ça oui c’est un péché. Le démon adore quand nous sommes suffisamment vague. le flou, le mou c’est son domaine.  

Ensuite, quatrième étape:  la ferme résolution, trop souvent on reproche aux catholiques que la confession c’est trop facile (on voit bien que ceux qui nous reprochent ça ne doivent pas se confesser souvent) c’est trop facile, vous faites une erreur et hop vous vous   confessez, vous effacez l’ardoise et vous recommencez, pratique. Concevoir la confession de la sorte ce serait se moquer de Dieu et vous le savez: « on ne se moque pas de Dieu » Ga 6,7. Le ferme propos c’est justement ça, ce que nous disons juste après la confession « Seigneur je prends la ferme résolution de ne plus t’offenser » vous allez tout mettre en œuvre pour ne pas tomber à nouveau, ça ne veut pas dire que vous ne tomberez pas, mais vous aller chercher une stratégie de combat, vous n’allez pas vous laisser avoir comme un bleu, vous aller chercher sans vous lasser, sans vous décourager et avec la grâce de Dieu vous allez trouver.

Enfin la cinquième et dernière étape c’est la réparation. Le mal que nous avons fait, laisse une trace, une cicatrice celle que nous avons infligé à notre frère par notre péché, et le pardon ce n’est pas l’oubli, le mal que nous avons fais si nous pouvons le réparer, réparons-le, si tu as volé, rends-le, si tu as menti, vas dire la vérité, et si le mal que tu as fait est irréparable car s’il n’y a aucun péché impardonnable pour Dieu, (aucun vous m’entendez, même celui dont vous vous dites « je ne me pardonnerai jamais » même celui la Dieu peut le pardonner) , donc si rien n’est impardonnable, il est des fautes irréparables, des actes posés et définitif. Des actes qu’on ne peut pas effacer. mais nous pouvons après avoir demandé pardon prouver par nos actes de charité la vérité de notre repentir, nous pouvons patiemment rebâtir ce que nous avons abîmé, voir détruit, ça prendra peut être du temps, mais ne vous lassez jamais de faire le bien. 

Et il y a une sixième étape, mais celle là elle ne dépend pas de nous, elle ne dépend que de Dieu, c’est sa prérogative, c’est ce qui lui appartient en propre, c’est ce qu’il est seul à pouvoir faire: Dieu nous pardonne, Dieu nous libère et Jésus se plante là devant notre tombeau, le tombeau de notre péché et il nous dit, et il nous crie: viens dehors! 

Et toi qu’est ce que tu fais? 

Qu’est ce que tu attends pour vive debout, pour vivre libre? 

Ne restez pas dans la nuit, 

ne restez pas dans  la  puanteur de votre péché, 

ne restez pas enfermé, 

venez dehors, venez au jour, choisissez de vivre, 

soyez des hommes vivants, soyez des femmes debouts: 

confessez-vous!

 

Abbé Simon d’Artigue