Mercredi matin, au lendemain de la publication du rapport de la Commission Indépendante sur les Abus Sexuels dans l’Eglise, je célébrais la messe de 8h à la cathédrale. J’étais résolu de dire un mot sur ce dernier, mais au moment d’ouvrir la bouche, après le signe de croix, rien d’autre ne pût sortir qu’un profond sanglot qui me nouait la voix. Incapable de dire une parole et peut-être était-ce la juste attitude, la première attitude ? Le silence, les pleurs et la prière.
Et pourtant, il faut bien dire un mot devant ces victimes de mes frères prêtres, des prêtres comme moi, la honte au visage : pardon et humblement « que puis-je faire pour toi ? »
Et pourtant, il faut bien dire un mot en face des chiffres abominables de ce rapport : le dégout, le scandale.
Et pourtant, il faut bien dire un mot devant la dignité de M. Sauvé : merci pour ce travail de vérité, cette Vérité qui seule nous rendra libre.
Et pourtant, il faut bien dire un mot devant les catholiques dévastés, abattus, honteux d’être de cette Eglise : une Espérance invincible.
Et pourtant, il faut bien dire un mot devant les 45 préconisations qui nous tracent un chemin de réforme et de conversion : une ferme résolution.
Et pourtant, il faudra plus qu’un mot pour que ces préconisations se traduisent en actes.
Mais laissez-moi encore un peu en silence pour prier et pleurer avec ceux qui pleurent.
Abbé Simon d’Artigue