Close

Je veux être saint ! homélie Toussaint 2021

Je veux être saint ! homélie Toussaint 2021

En début d’année la maitresse demande à ses élèves, prenez une feuille, inscrivez votre nom et votre prénom puis ce que vous voulez faire plus tard. 

Chacun se gratte la tête… « Qu’est-ce que je veux faire plus tard? Je veux être pompier, infirmière, astronautes, président de la république, bucheron, berger….

Je veux être riche, célèbre, en bonne santé… »

Et le petit Joseph, résolument se dit, « Non! Je veux être saint »

Voilà notre ambition, la seule qui vaille : être saint.  

A cette question de l’institutrice, à cette question de chacune de nos vies, il n’y a qu’une seule réponse : je veux être saint. 

Et vous mes frères, réunis ce matin dans cette église qu’est ce que voulez-vous pour votre vie? Être saint? Mais les objections se bousculent dans nos têtes : c’est trop tard, je suis trop vieux, c’est trop dur, ça demande trop d’efforts, il faut souffrir pour ça et je ne veux pas souffrir, j’ai autre chose à faire, je suis trop occupé, ma vie est déjà trop pleine de soucis pour ne pas m’en rajouter… Trop d’excuses bidons dont le démon se frotte les mains et nous prêtons tellement d’attention à ces freins, ils engourdissent notre cœur, ils vieillissent notre âme, ils la rabougrissent, ils attristent notre vie en nous objectant c’est impossible, en nous faisant prêter attention (et même en cultivant) à tout ce qui est en train de mourir en nous.

Mais la sainteté c’est la jeunesse de l’âme, la sainteté c’est la joie du possible, la sainteté c’est la grande aventure, la sainteté c’est la vie de Dieu qui coule en moi. 

Car si je perds de vue le but de ma vie alors je suis déjà un peu mort, une espèce de zombie, de mort-vivant de ceux qui sont fêtés à Halloween, mais nous ne fêtons pas la mort, nous fêtons la vie, l’homme vivant, le saint. 

C’est ça ce que nous fêtons à la Toussaint; c’est le but de notre vie, Ce pour quoi nous sommes fait: La sainteté, ni plus ni moins. 

Et la sainteté c’est tout simple, c’est une décision:  » je veux être saint Seigneur » une décision que je peux prendre aujourd’hui dans la grâce de cette fête de la Toussaint.

Car le Seigneur n’attend rien d’autre de notre part que cette ferme résolution de notre volonté : je veux être saint!

Non pas, je veux être riche

Ou je veux être tranquille

Ou je veux être en bonne santé

Ou je veux une famille nombreuse

Ou je veux qu’on me foute la paix

Ou je veux être médecin ou président de la république 

Que des bonnes choses en sommes, mais des choses qui ne valent que si elles sont arrimées à la sainteté. 

Je veux être saint et pas demain, pas plus tard, je veux être saint aujourd’hui, parce que demain c’est toujours trop tard, parce que cela voudrait dire qu’il y aurait quelque chose de plus important, de plus urgent dans ma vie, parce que demain ça veut dire qu’il faudrait faire un plan, des prévisions alors que Dieu ne demande pas de plan, pas de stratégie juste de lui dire « oui Seigneur », comme un enfant: comme Jeanne d’Arc, ou Germaine de Pibrac

Je ne sais pas de quoi demain sera fait, mais je sais ce que je peux faire aujourd’hui, à cette seconde où je suis à la messe et où je peux y être avec tout mon coeur et te dire mon amour Seigneur, et mon grand désir d’être saint. 

Je veux être saint aujourd’hui, tel que je suis avec ma santé défaillante, avec mes problèmes de couple ou de parents, avec ma crainte pour l’avenir, avec mon incertitude sur ma vocation, avec ma vie déjà débordée, avec mon grand désir de me marier sans trouver celle qui partagera ma vie, avec ma crise d’adolescence, avec mon péché dont je ne parviens pas à me débarrasser, avec ma difficulté à te prier Seigneur, avec mon homosexualité, avec mon grand âge et ma fatigue, avec ma jeunesse et mon inexpérience, avec mon divorce, avec mes grands désirs et mes échecs, je veux être saint!

Et tout ces endroits où nous voyons des freins, des impossibles, le Seigneur y voit des occasions de laisser sa grâce pénétrer, travailler, sanctifier.  

Car La seule chose que Dieu nous demande c’est notre désir et notre pauvreté et ça tombe bien parce que si nous avons bien un point commun ici c’est notre pauvreté, nous sommes tous de pauvres pécheurs. 

Dieu ne veut pas de notre force, la force c’est ce qui fait les héros pas les saints, car les héros avec leur force ils n’ont pas besoin de Dieu, ils ont leur force; Dieu n’a pas besoin de nos talents d’abord, ça il s’en servira plus tard, d’ailleurs nos talents il les connait c’est lui qui nous les a donné. Dieu n’a besoin que de notre faiblesse, c’est tout ce qu’il nous demande aujourd’hui, notre faiblesse et notre grand désir.  

Seigneur aujourd’hui en cette fête de la Toussaint je te demande de ne jamais oublier ce à quoi tu m’appelles : être saint et je te demande la grâce de te répondre aujourd’hui, « oui Seigneur mon désir le plus profond c’est de t’offrir mon cœur , mon cœur de pauvre, pour être saint. »

 

Abbé Simon d’Artigue