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Homélie toussaint 2020 « la sainteté pour tous »

Homélie toussaint 2020 « la sainteté pour tous »

Les saints ce sont ceux qui sont au ciel ! Nous les aimons bien en statue de plâtre dans nos églises, nous les prions, nous lisons leur vie pieusement, nous les invoquons dés que nus avons  un problème : on a mal à la gorge on invoque saint Blaise, on a perdu ses clés, c’est saint Antoine, une panne de voiture, va pour saint Christophe, on a rien révisé et notre examen est demain matin on invoque sainte Rita ou saint Jude (oui pour les causes perdues, il en faut au moins deux), mais leur rôle se résume a peu près à ça !

Le reste du temps les saints on les oublie. Oui mais voila les saints ont un autre rôle que celui de nous aider à retrouver nos clés, leur rôle principal, c’est de nous conduire vers le Christ, c’est pour ça que dans nos églises vous en trouvez dés l’entrée à droite et à gauche et comme ça jusqu’au cœur, jusqu’au Christ, ils semblent nous prendre par la main pour nous mener jusqu’à lui.

Voila les saints ce sont des hommes, des femmes comme vous et moi, avec leurs forces et leurs faiblesses, mais un jour plutôt que de promener leur chien, faire des courses, ou leur footing lire gala ou de regarder le stade toulousain coller une déculottée à son adversaire du jour (choses absolument essentielles vous en conviendrez)  ils ont décidé de prendre l’Evangile au sérieux. Un jour ils ont ouvert l’Evangile et ils se sont laissés brûler le cœur, ils ont ouvert l’Evangile, ils ont lu les Béatitudes et ils les ont prises au sérieux : « Oui c’est ça que je veux vivre : la pauvreté, la douceur, la justice, la paix, la pureté, c’est ce monde là que je veux et  pas un autre ! » Ils se sont laissé brûler le cœur mais ils n’ont pas quitté le monde pour autant, les saints sont des nôtres, ils ont vécu dans notre monde, c’est lui qu’ils ont voulu transformer et pour se faire ils ont commencé par se transformer, ou plutôt ils ont commencé par se laisser transformer, par laisser le Christ les transformer.  

C’est trop facile de dire oui il faudrait changer la société, qu’il y ait plus de justice, plus de douceur, plus de paix, si nous ne commençons pas par laisser, la douceur la justice et la paix régner dans nos vies. 

La seule chose que nous puissions vraiment changer c’est nous, la seule sur laquelle nous ayons une prise c’est nous, alors commençons par demander au Christ de nous convertir aux béatitudes avant d’y convertir le monde.

Je vous le disais les saints ont essayé de vivre les béatitudes et c’est ce qui leur a donné de changer le monde. Eh bien me direz vous, c’est un beau constat d’échec, parce que vu l’état du monde, vu les crises en cascade ils se sont allègrement plantés ! Non ! Les saints ne se sont pas plantés ! C’est simplement qu’ils étaient trop peu nombreux ! Or la sainteté ce n’était pas hier, la sainteté ce n’est pas seulement saint Théodule, saint Fulbert, et sainte Anastasie, la sainteté c’est pour nous, la sainteté c’est pour aujourd’hui ! Les béatitudes c’est aujourd’hui qu’il faut les vivre. Pas hier : c’est trop tard, ni demain c’est pas l’heure. La sainteté c’est ici et maintenant !

Vous me direz peut être : « oui mais vous avez vu les béatitudes, c’est impossible à vivre, c’est un truc de saint et moi je suis pas saint ! » en effet c’est impossible pour nous, mais pas pour Dieu, et Dieu ne nous demande rien d’impossible. Il veux nous aider à vivre ces béatitudes et il le fait, il le fait en nous montrant que des hommes et des femmes de tous les temps les ont vécus : Saint Francois d’Assise à vécu la pauvreté, sainte Blandine a vécu la douceur, mère Térésa a consolé les pauvres, saint Louis a fait régner la justice, le curé d’Ars a offert la miséricorde de Dieu, Bernadette ou Jeanne d’arc était de ces cœurs purs, saint Irénée a répandu la paix, et saint Maximilien Kolbe a été persécuté injustement et pourtant ils n’étaient ni meilleur ni pire que nous, simplement ils comptaient plus sur Dieu que sur leur propre forces (et ils avaient raison)

Ils manquaient des saints hier pour changer le monde et il en manque encore aujourd’hui ! Il en manque et il en manquera tant que chacun de nous dans cette église nous ne nous serons pas engagés à la suite des saints, à la suite du Christ, tant que nous ne nous serons pas dit : « oui Seigneur je veux que tu fasses de moi un saint, aujourd’hui ! »

La sainteté c’est pour nous et pour aujourd’hui pas quand ça ira mieux, pas après le confinement, pas quand j’aurai moins de soucis, aujourd’hui ou jamais et c’est pour tous, pas seulement pour les curés et les bonnes sœurs, un chrétien qui ne souhaite pas être un saint, il est mort, c’est que le feu de l’Esprit Saint ne brûle plus en son cœur, alors en cette fête de la Toussaint laissons l’Esprit attiser ce feu, laissons le nous convertir aux béatitudes. 

Au fond, regardez notre monde… regardez ce qu’il nous propose… 

Sincèrement, vous voulez que je vous dise…  « la sainteté…. c’est la seule aventure qui mérite d’être vécue ». 

 

Abbé Simon d’Artigue