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Homélie – Les rois mages, nos maîtres spirituels.

Homélie – Les rois mages, nos maîtres spirituels.

Les rois mages, nos maîtres spirituels

Les rois mages, c’est quoi ? Des touristes ? Des baroudeurs ? Des veinards ?  Des livreurs Chronopost ?Non !!

Les mages sont des maîtres spirituels ! Pourquoi ? Parce qu’ils ont trouvé le Christ et que c’est le but de notre vie : rencontrer Jésus. Alors il faut les regarder, voir ce qu’ils ont fait et ils nous indiquent 10 attitudes spirituelles pour aller jusqu’au Christ :

  1. « Nous avons vu son étoile à l’orient » : ils partent, suivent leur désir. Suivre et écouter son coeur, c’est la première chose à faire. On écoute tout sauf notre coeur ; on écoute celui qui parle fort, la télé, nos politiques braillant sur les estrades. Mais écoutons-nous notre coeur, notre désir ? Car c’est là que Dieu parle.
  2. « Et nous sommes venus » : se mettre en route : il faut faire un pas, s’engager. Parfois nous ne savons pas quoi faire pour que grandisse notre vie spirituelle, pour que change notre vie chrétienne ; alors alors nous attendons qu’il se passe quelque chose, et on risque d’attendre longtemps… « Le secret de l’action c’est de commencer » : faire ce premier pas, même si on ne sait pas où il nous mènera, se mettre en mouvement. Un tout petit pas, et nous découvrons que nous en sommes capables.
  3. « Alors Hérode convoqua les mages en secret » : éviter les embuches d’Hérode, le discernement : le secret n’est jamais bon dans la vie spirituelle. C’est le lieu du démon qui veut cacher, qui veut troubler, qui veut tromper, lui, le menteur dès l’origine. Faire la vérité, venir à la lumière : l’action catholique se vit en plein jour.
  4. « Ils se réjouirent d’une très grande joie. » : la joie devant l’étoile, suivre nos joies, ce qui nous rend heureux, ce qui nous fortifie. Nous, nous avons tendance à écouter nos peurs, nos soucis, nos colères ; nous les laissons nous envahir, quelle folie ! Ecoutons, suivons ces signes de Dieu que sont la joie et la paix : qu’est-ce qui dans ma vie m’apporte de la joie, qu’est-ce qui m’apaise ? La joie a dû grandir en suivant l’étoile, comme dans une marche en montagne : il y a de la joie dés le début (même quand on en est loin, quand on imagine sur carte, quand on fait son sac, quand on prend la voiture, farte ses skis…). Mais l’étoile n’est que le signe de la joie ; la source de la joie, c’est le Christ. Preuve en est : quand ils repartent, il n’est plus question d’étoile et pourtant leur coeur est plein de joie.
  5. « Ils entrèrent » : entrer dans l’Eglise, car on ne peut pas avancer seul, on a besoin de nos frères. Ils auraient pu rester à la porte, les rois mages, pour ne pas déranger. Nous aussi, nous pouvons rester à la porte de l’Eglise, soit parce que la porte est fermée, soit parce qu’on ne s’y sent pas accueilli, soit parce qu’on ne veut pas trop s’engager…
  6. « Ils virent l’enfant et sa mère » : car c’est dans l’Eglise qu’on trouve le Christ, Son Eglise, celle qu’il habite. Bien sûr, on peut y trouver bien d’autres choses dans l’église, mais c’est Dieu qui en est le centre. Si on n’y cherche pas Dieu, comme ces touristes qui regardent les voutes, les tableaux et qui oublient Jésus, peut-être parce que nous ne savons pas le leur indiquer ?
  7. « Ils se prosternent » : reconnaitre Jésus et le choisir comme Dieu, car cet enfant est Dieu. Le choisir contre toutes les autres idoles, le choisir et se prosterner, car on ne se prosterne que devant Dieu. Et cet agenouillement nous libère de toutes les autres courbettes serviles, pour une place, une promotion, un pouvoir… On n’adore que Dieu comme dit ta mère, pas le Nutella ou le stade toulousain. Dieu seul mérite notre adoration.
  8. « Ils ouvrent leur coffret » : ouvrir nos coeurs, c’est le premier mouvement une fois que nous sommes dedans, une fois assis sur notre banc. On peut rester bien calfeutré, ou bien on peut ouvrir nos coeurs et c’est là que se produit le changement. Dieu s’offre à nous, Dieu nous remplit, mais l’ouverture du coeur ne suffit pas. A un moment, Jésus va nous en demander plus…
  9. « Ils offrent leurs présents » : offrir nos vies au Christ, c’est une étape fondamentale dans la croissance spirituelle, et bien souvent nous reculons au moment d’offrir. Pas juste l’or, l’encens et la myrrhe, mais de s’offrir soi-même, de se livrer, comme Lui sur la croix. Soyez sans crainte, livrez-vous ! Il ne prend rien, Il donne tout.
  10. « Ils repartent chez eux » : parce que nous ne sommes pas faits pour rester à la crèche, certains croient que l’épiphanie c’est la fin. On range la crèche, c’est terminé on retourne au temps ordinaire ou à l’ordinaire du temps. Non ! les mages sont retournés chez eux et on imagine ce qu’ils ont fait : ils sont transformés par ce voyage, transformés par cette rencontre ; ils vont le dire au monde, ils vont transformer le monde, ils vont embraser le monde, comme nous, grâce à cet enfant Dieu, ce Christ qui nous donne tant de joie.

 

Abbé Simon d’Artigue

Dimanche 8 janvier 2017