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Vivre de Sa miséricorde – homélie 24 TO C 2019

Vivre de Sa miséricorde – homélie 24 TO C 2019

Que faut il pour changer le monde? Greta Thumberg? Les gilets jaunes? Emmanuel Macron? Non la seule chose qui change le monde c’est la miséricorde! La miséricorde qui trouve sa source dans le coeur de Dieu et qui se déverse à travers le sacrement de la miséricorde: la confession.

D’ailleurs, depuis combien de temps est ce que vous ne vous êtes pas confessés ?

Pourtant, vous venez à la messe, vous y venez même régulièrement, vous communiez, souvent, en fait à chaque messe même certainement, mais alors pourquoi est ce qu’un catholique comme vous ne se confesse pas ? Oh je les connais vos raisons, on a tous les mêmes ; ça ne sert a rien, je me confesse directement à Dieu, de toute manière je recommence toujours, j’ai trop honte, qu’est ce que le curé va penser de moi… et il doit encore y en avoir quelque brouettes. Ok, mais bon quand vous les regardez de près ces raisons vous savez bien qu’il n’y en pas une seule qui tienne vraiment.

En fait j’ai l’intime conviction que si les catholiques se confessaient la face de l’Eglise en serait changé, non seulement la face de l’Eglise mais la face de la terre, si vous qui êtes ici dans cette église vous preniez la résolution de vous confesser régulièrement cette année, il se passerait quelque chose à Toulouse, il se passerait quelque chose en vous d’abord bien entendu, une conversion radicale, un changement de vie et ce changement de vie entrainera nécessairement un changement autour de vous ; parce que là où il y a un catholique (un catholique conséquent j’entends, pas une façade de catholique, pas un catholique du dimanche, non un catholique) là où il y a un catholique de cette trempe il doit y avoir quelque chose de changé, quelque chose de changé en mieux, dans votre famille, dans votre quartier, votre paroisse, votre bureau… 

Mais pourquoi est ce que nous devons nous confesser ? Pour au moins trois raisons: 

  1. D’abord parce que nous sommes des pécheurs comme Paul : « moi qui autrefois ne savais que blasphémer, persécuter, insulter » parce que nous sommes des idolâtres comme les hébreux se prosternant aux pieds du veau d’or (alors bien sur nos veaux d’or aujourd’hui ils ont une autre tête,  mais nous nous prosternons toujours devant eux, nous leur sacrifions bien des choses) nous sommes des idolâtres et nous avons besoin de nous retourner vers le vrai Dieu, sinon au milieu de tout nos petits dieux on ne sait plus trop où donner de la tête. Nous sommes des pécheurs et nous ne voulons pas le rester.
  2. Mais aussi parce que le Christ nous le demande et que c’est sa joie : « il y aura de la joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se convertit (vous et moi), plus que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n’ont pas besoin de conversion. »
  3. Enfin, parce que Jésus Christ nous a laissé deux sacrements pour notre vie spirituelle, deux sacrements que vous  pouvez recevoir autant de fois que vous voulez, deux sacrements pour marcher à sa suite : l’eucharistie, le pain de la route, la nourriture de l’âme, celle qui refait les forces et la confession celle qui nous relève, qui nous répare quand nous sommes tombés. Deux sacrements qui sont comme les deux jambes de notre vie spirituelle, vous avez déjà essayé d’avancer à cloche pieds ? c’est épuisant, on n’avance pas et trop souvent on se ramasse. alors si vous trouvez que votre vie spirituelle stagne, si vous vous trouvez trop mou du genou, confessez-vous. il y a certainement plein d’autre trucs que vous pourriez faire (prier, lire la bible, servir les pauvres, chanter à la messe, faire le catéchisme, faire du bricolage pour la paroisse…) mais la première, la plus simple : commencez par vous confesser, commencez par marcher sur vos deux jambes.

Et ce matin comme pour vous stimuler ou pour vous encourager le Seigneur nous donne deux maitres de la confession, saint Paul et l’enfant prodigue, deux maitres qui nous indiquent les 6 étapes de la confessions, des étapes qu’ils ont parcourues eux-mêmes et qui on transformées leur vie, six étapes qui les ont remplis de joie, vous voulez accéder à cette joie, suivez les :

  1. 1° étape : L’examen de conscience et le regret : « Alors il réfléchit : ‘Tant d’ouvriers chez mon père ont du pain en abondance, et moi, ici, je meurs de faim ! Je vais retourner chez mon père, et je lui dirai : Père, j’ai péché » ou saint Paul : « moi qui autrefois ne savais que blasphémer » qu’est ce qui dans ma vie m’éloigne de Dieu, qu’est ce qui me tire vers le bas, qu’est ce qui me détruit, qu’est ce qui me tue à petit feux ? En prendre conscience, le voir clairement et le rejeter c’est le début de la conversion ; il faut le voir bien entendu mais il faut aussi le regretter, le pleurer et je vous dirai même que le regret est infiniment plus important que l’examen scrupuleux de votre conscience, demandez avant toute chose au Seigneur de regretter ce qui vous éloigne de Lui, pourquoi ? parce que le regret c’est le signe de l’amour.
  2. Ensuite allez trouver le prêtre « car cet homme fait bon accueil au pécheur », et de fait il n’y a que lui qui fait bon accueil aux pécheurs, les autres soient ils vous jugent et ils vous rabaissent, soit ils vous disent « mais non c’est pas grave, c’est rien, ça va passer », le problème c’est que vous vous savez que c’est grave, vous ne voulez pas qu’on vous excuse, vous voulez qu’on vous pardonne et vous savez que Dieu seul pardonne et qu’il a confié cette mission extraordinaire à ses prêtres « tout hommes a qui vous remettrez ses péchés il lui seront remis » alors allez trouver le prêtre et là mettez vous à genoux ou assis comme vous voulez et commencez par vous adresser à Dieu, ben oui parce que c’est Dieu qui pardonne, et vous ne commencez pas par dire votre péché mais vous commencez par dire l’amour que vous lui portez « Seigneur tu sais tout, tu sais bien que je t’aime ». On ne demande jamais pardon à quelqu’un que l’on n’aime pas.
  3. La troisième étape c’est l’aveu et l’éclairage de votre conscience : « Père, j’ai péché contre le ciel et contre toi. Je ne mérite plus d’être appelé ton fils. » il faut avouer, il faut dire son péché, simplement, sans détour, sans honte (ne vous inquiétez pas le prêtre en a entendu d’autre et puis il n’y a rien de plus commun, de plus banal que le péché) dites votre péché et confessez des actes pas des tendances, dites votre péché, dites « je » ; dites votre péché parce qu’en le nommant le Seigneur éclaire votre conscience, rappelle vous st Paul « ce que je faisais, (avant) c’était par ignorance, car je n’avais pas la foi » bien sur! tant qu’on ne voit pas son péché, tant qu’on ne sait pas le nommer on reste dans la nuit, dans la pénombre, dites votre péché et venez à la lumière
  4. 4° étape : Le repentir et le ferme propos « Je vais retourner chez mon père » trop souvent on nous dit que c’est trop facile de se confesser, que ce serait comme une ardoise qu’on efface, vous faites une erreur, bah de toute manière on c’est pas grave on est catholique, il suffit d’aller se confesser et hop on recommence !! Non! N’allez vous confesser que si vous avez la ferme intention de changer de vie, ou en tout cas d’essayer (ben oui parce que ça ne se fait pas comme ça, parfois il faut du temps pour se convertir, il faut du temps pour déraciner ces mauvaises habitudes contractées, ça oui ; mais ce que le Seigneur vous demande c’est : « est ce que tu veux vraiment changer ? », si oui, si tu as ce ferme propos, alors viens, approche toi de ma grâce. La grâce est première, la grâce est efficace, mais il faut que tu y collabores, on ne se moque pas de Dieu.
  5. On ne se moque pas de Dieu et c’est la 5° étape : La pénitence et la réparation « Prends-moi comme l’un de tes ouvriers » le péché, votre péché fais du mal, il blesse Dieu en premier, il vous blesse puisque vous ne vivez pas la vie pour laquelle vous êtes fait, il blesse vos frères, ceux qui vous entourent et ca il faut le réparer, ce mal que vous avez fais vous devez le réparer: tu as volé restitue, tu as menti : fais la vérité, tu as blessé quelqu’un va lui demander pardon.
  6. Mais il y a une sixième étape : la joie, la joie de Dieu, la joie du Père et la votre et cette joie, cette joie infinie que vous venez d’expérimenter, vous ne pouvez pas la garder pour vous, cette joie du pardon, cette joie de se savoir accueilli, relevé, cette joie elle est pour vous mais vous devez l’annoncer à la face du monde, comme saint Paul vous pouvez proclamer la miséricorde de Dieu : « et moi le premier, je suis pécheur, mais si le Christ Jésus m’a pardonné, c’est pour que je sois le premier en qui toute sa générosité se manifesterait »

Qu’est ce qui vous retient d’entendre cette parole merveilleuse : « et moi au Nom du Père et du Fils et du saint Esprit je te pardonne tous tes péchés.

Qu’est qui vous retient de laisser la joie de Dieu éclater en vos cœurs.

Qu’est ce qui vous retient ? La  peur, la honte, l’orgueil ?

Sont elles de si bonne compagnes que vous les préférez à la miséricorde de Dieu ?

Laissez-les et cédez à la joie du pardon.

 

Abbé Simon d’Artigue