Un couvre-feu ? La gravité des annonces présidentielles d’hier soir pourrait nous affliger et nous plonger dans une forme de tristesse ou d’abattement : plus de soirées entre amis, plus de veillées à l’Esprit Saint, plus d’école des disciples, calfeutrés chez nous à 21.00…
Et pourtant « Le Seigneur ton Dieu est en toi, c’est lui, le héros qui apporte le salut. Il aura en toi sa joie et son allégresse, il te renouvellera par son amour ; il exultera pour toi et se réjouira. » So 3,17 Qui pourrait nous enlever cette joie ? Quelles annonces seraient plus fortes que cette joie ? Si certains français, si certains de nos frères se laissent gagner par cette lourdeur, nous pouvons être pour eux témoins de cette joie qui habite nos coeurs, une joie qui jaillit du coeur de Dieu.
Dire cette joie par notre vie,
c’est la mission de chacun de nous, une mission particulièrement urgente aujourd’hui : témoigner de Sa présence dans nos vies, souvent dans des choses infimes, dans les détails de nos vies, dans Ses interventions discrètes et puissantes ; elles sont une source intarissable d’espérance.
Dire cette joie par nos messes
que monte de nos coeurs une louange unanime,
qu’elles soient un lieu d’accueil chaleureux brisant les distances imposées, le lieu où nous retrouvons ces frères que nous ne pouvons plus inviter à diner.
Nous ne devons pas nous réunir après 21.00, ça tombe bien nos messes sont célébrées le matin ! Nous devons avoir 4m2 par personne, ça tombe bien nos églises sont vastes ! Le coeur de Dieu aussi.
Dire cette joie par notre fraternité
particulièrement par ces fraternités missionnaires qui grandissent dans nos paroisses. Qu’elles se multiplient afin que chacun d’entre nous ait un lieu de fraternité dans le Christ et que nous vivions ainsi une « communauté de communautés . »
Rejoignez-en une, créez-en une (pour ce faire, contactez Patrick et Patricia : patdechefdebien@gmail.com ).
Elles nous permettent de vivre notre communauté, de prier ensemble, de se laisser éclairer par Sa Parole, de se confier les uns aux autres.
Dire cette joie par notre service
cette charité active, particulièrement tournée vers ceux que nous ne voyons plus dans nos assemblées dominicales, ceux qui se trouvent confinés dans les EPHAD, les maisons de retraite. Je vous invite à y être attentifs, à vous demander qui autour de vous se trouve isolé, qui a décroché afin d’être pour lui ce bon samaritain de l’Evangile à Toulouse.
N’hésitez pas à rejoindre le Service Evangélique des Malades : sem@paroissescathedraletoulouse.fr
Dire cette joie par notre créativité
Nous pourrions nous sentir bridés, cantonnés, limités et du coup, baisser les bras, abandonner : on n’annule rien, on ne reporte pas, on fait différemment car le Seigneur est surprenant et nous donne ce qu’il faut d’inventivité pour désarmer l’adversité. Il suffit de lui demander Sa lumière.
Pourquoi ne décalerions nous pas nos réunions du soir à 19.00 ou le WE ?
Pourquoi n’inviterions nous pas un ami à la messe puis à partager le repas dominical puisque nous ne pouvons plus l’inviter à diner ?
Pourquoi ne prierions nous pas les complies puisque nos soirées vont être plus calmes pour quelques semaines ?
Pourquoi ne pas podcaster nos enseignements de l’école des disciples ?
Pourquoi ne pas préparer au baptême le dimanche matin avant la messe, ce sera l’occasion pour tous d’y être (et même à l’heure) ?
Pourquoi ne pas organiser la veillée à l’Esprit Saint de 19.00 à 20.00 et y venir avec vos enfants ? …
Dire la joie du temps que nous sommes invités à vivre où le Seigneur nous accompagnera avec patience. Et si nous Lui ouvrons nos cœurs, si nous déposons au pied de Sa croix nos limites, nos fardeaux, Il nous fera grandir, nous transformera, nous modèlera pour être encore plus des disciples-missionnaires, pour que nos langues proclament « Jésus Christ est Seigneur » (Ph 2, 11).
Ce couvre-feu est évidemment le temps favorable pour laisser couver le feu, ce feu dévorant, ce feu de l’Esprit. Qu’il embrase nos coeurs ! Qu’il embrase le monde !
Abbé Simon d’Artigue