« Virgile, pourquoi avez-vous demandé le baptême ? » fut la première question de mon père spirituel. A quoi je répondis « J’étais intéressé, par une femme. » Cette relation terrestre ne se fit jamais vraiment ; mais Dieu étant plus fort que nos bassesses, Il continua de me guider jusqu’à me confier son Esprit Saint. On croit être prêt pour recevoir le baptême, en pleine conscience de ce que notre nouvelle vie (devrais-je dire notre véritable vie) requerra : en vérité, l’on n’est jamais prêt ou, à proprement parler, préparé. Je me souviens d’avoir été si préoccupé sur l’autel de la Cathédrale ce soir de vigile pascale, me répétant sans cesse « Es-tu conscient de ce que tu vas demander ? » Mes jambes flageolaient, j’étais tellement impressionné que Monseigneur Le Gall dut me rappeler qu’avant de pencher ma tête pour recevoir l’eau bénite, peut-être fallait-il encore qu’il pût la prendre ! Cette joie de recevoir est finalement assez indescriptible et, assez égoïstement, je rends grâce à Dieu de m’avoir donné ce sacrement en âge de prendre conscience de son importance ; lorsque j’ai reçu le baptême, retourné le lendemain dans mon clocher de Notre-Dame-de-la-Dalbade, j’ai ressenti toute la joie, et même l’amour, de mes frères et sœurs : que j’ai été touché ! Certes, il y avait ceux auxquels je m’attendais un peu, car nous étions déjà très affectueux ou complices du temps où j’étais « encore païen » (comme aimait à en rire affectueusement un certain Guy), et puis ceux bien plus sobres auparavant, mais qui ont commencé à me prendre dans leurs bras et à témoigner une joie que seul le Seigneur peut donner ! De même à Saint-Jérôme, où j’aime aller prier en semaine, avec une présentation à la communauté à la messe de midi comme le Père Anaclet en a le secret ! Ainsi, je tiens à tous vous remercier de m’avoir donné la main jusqu’à l’accueil de cette renaissance : notre archevêque, dont la sollicitude à mon égard m’a profondément ému, et dont la sagesse de ses impressions sur mes échanges avec lui a été très constructive pour moi. Tous nos prêtres, si chaleureux et qui tous, avec leurs charismes propres, ont su m’apporter, et continuent de m’apporter, toute la richesse et toutes les formes d’Amour dont est capable notre Eglise. L’équipe paroissiale de catéchuménat, bien évidemment, sous l’égide de Dominique DESVERNOIS et accompagné par Lionel & Anne-Laure BRAZIER, Christiane CAILLARD, Manon DUGUET, et Claudine FABRE et mes frères et sœurs néophytes André, Barbara, Lydie, Pascal et Tania, avec qui nous avons réussi à nous souder au-delà de ce que je pouvais croire en arrivant dans ce groupe. Les paroissiens de la Dalbade, mon clocher, qui ont su immédiatement me faire confiance en m’impliquant dans le service de la messe dominicale, bien que non-baptisé (cela a véritablement contribué à me sentir important et responsable au sein de vous). Et à vous tous qui, par un simple sourire, une simple manifestation de joie, m’avez donné envie d’être votre frère. Nous trébuchons souvent, et notre foi est fréquemment éprouvée. Parfois, on peut se demander à quoi bon : à quoi bon ? Pour des non-baptisés comme je l’étais, voilà à quoi bon avoir la foi. C’est aussi vous qui nous donnez envie de rejoindre la communauté fraternelle du Christ, vous, et maintenant « nous », ses apôtres modestes mais joyeux. Enfin, j’aimerais vous partager avec vous cet extrait du psaume 15, duquel j’ai fait ma devise, et qui me guide dans tous mes moments de peur, de doute, de culpabilité, de renoncement : « je tiens le Seigneur devant ma face. Il est à ma droite, je suis inébranlable. » Que cela vous aide si vous en avez besoin un jour autant que, vous tous, vous m’avez aidé à recevoir le baptême.
Virgile