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Homélie « Gaudete » – Quatre maîtres de joie : Isaïe, Marie, Paul et Jean Baptiste

Je me promenais cet après midi dans les rues de Toulouse, il y a un monde ! Et pourtant les gens avaient l’air plutôt heureux, et c’est vrai qu’il règne en ce moment un petit air guilleret dans les rues de Toulouse, ces décorations, ces churros, les guirlandes et le marché de Noël, rendent les cœurs joyeux, il y a une espérance de trouver cette joie que les toulousains (et les autres) cherchent frénétiquement. Ils cherchent la joie, dans les magasins, au marché de Noel ; si si, parfois ils trouvent leur joie, vous savez comme on dit en trouvant une écharpe « j’ai trouvé mon bonheur ». Est ce que nous ne nous mentons pas un peu ? A peine en fait, parce que nous avons tellement besoin de cette joie, elle est absolument  vitale, que nous sommes prêt à la trouver à bas prix.

Il se trouve que nous sommes ce troisième dimanche de l’avent, le dimanche  de la joie et que l’Eglise nous donne ce jour quatre maitres de joie, alors suivons les, laissons les nous enseigner ce petit traité de la joie, Il ne s’agit rien moins là que du secret de la joie?

Premier maitre    ISAÏE : La joie se reçoit d’un autre, elle ne s’achète pas, le joie est gratuite, la joie est une grâce

« il m’a vêtue »

« il m’a consacrée par l’onction »

« il m’a envoyé »

Il faut donc désirer cette joie et la demander, la mendier au Seigneur, car c’est de lui qu’elle vient, nous n’avons rien à donner en échange de la joie. c’est à une toute autre attitude que nous sommes appelé que celle de la consommation et de l’achat. Pour obtenir la joie, il faut entrer dans la logique du don, dans la logique de la gratuité, la logique de Dieu.

Deuxième maitre   PAUL : Il faut cultiver le terrain

Parfois on croit tellement que la joie est dans ce qu’on désire qu’on peut être déçu quand on n’obtient pas exactement ce qu’on a désiré, on attend une joie immense et il nous en est donné une petite, on peut être complètement absorbé par mille choses, nos préoccupation, nos soucis et passer à coté de la joie.

Et pour reconnaitre cette joie il faut cultiver le terrain favorable. pour cela saint Paul nous donne 5 conseils :

– « Frères, soyez toujours dans la joie »,  nous risquons de n’entendre que l’impératif « soyez » et se dire que c’est donc une question de persuasion , une espèce de méthode Coué de la joie, et nous oublions « frères » ça veut dire que ce n’est pas une action personnelle, la joie n’est jamais que pour moi, nous avons besoin les uns des autres pour accueillir la joie, transmettre, partager la joie.

– « Priez sans relâche » : prier, c’est rendre notre cœur sensible aux choses de Dieu, aux joies de Dieu, si notre cœur est plein des choses du monde, nous ne pourrons pas accueillir les choses de Dieu, les joies de Dieu.

– « Rendez grâce en toutes circonstances » : C’est ce simple merci, en toute circonstance dans les grandes comme dans les petites joies, même quand c’est insignifiant, même quand c’est dû, même quand c’est normal, même quand c’est la dixième fois, « rendez grâce » ça affine notre regard et notre cœur.

– « Discernez » la valeur des choses : Source de joie incomparable, ne pas prendre les taupinières pour des montagne

– « Ce qui est bien gardez le  et éloignez vous du mal » : ça semble tellement évident, mais nous avons souvent tant de mal à discerner le bien du mal, et nous prenons le mal pour un bien et sans même nous en rendre compte nous nous laissons voler notre joie.

– « n’éteignez pas l’Esprit » : pour discernez quand on n’y voit pas clair, il ne suffit pas de se gratter la tête, il faut commencer par se tourner vers Dieu et invoquer son Esprit Saint, son Esprit de lumière.

Troisième maitre     Marie : Il faut rendre grâce « Le Seigneur fit pour moi des merveilles, Saint est son Nom »

le secret de la joie de Marie, ou en tout cas de l’épanouissement de la joie, de la croissance de la joie

si la joie n’est que dans le don c’est court, la joie est aussi dans la reconnaissance, la joie partagée, ah oui ! parce que la joie se partage, la joie est diffusive, la joie se multiplie, elle déborde toujours.

Quatrième maitre    Un maitre paradoxal, Jean Baptiste.

Qu’est ce qu’il a à nous apprendre de la joie ? Parce qu’à première vue il n’est pas le plus joyeux des maitres Jean Baptiste, avec ces invectives permanentes, son régime alimentaire vegan et son accoutrement en poil de bête. Et pourtant, saint Jean Baptiste est un modèle, il est celui qui nous permet de ne pas nous tromper de joie, de ne pas prendre le churros du marché de Noel pour la vraie joie. De ne pas laisser croire à ses interlocuteurs que c’est lui la joie, il ne s’est pas trompé en désignant Le Christ, car c’est lui la joie qui vient, il n’apporte pas la joie, il est la joie.

C’est en cela que Jean Baptiste est le maitre de la joie car il indique toujours le Christ, il renvoie à lui, car elle est en Lui notre joie. »

Abbé Simon d’Artigue