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L’édito

L’édito

Mes frères bien aimés, en ce dimanche de décembre, nous entrons tous ensemble dans le temps de l’Avent. La liturgie nous offre ces quatre semaines pour nous préparer intérieurement au mystère de la venue du Christ, de l’Avènement du Christ, du Christ qui vient pour nous sauver.
Dans la première partie de l’Avent nous sommes d’abord invités à contempler et à méditer Jésus revenant dans la gloire pour juger les vivants et les morts. Dans la seconde partie de l’Avent nous nous préparons à fêter le commencement de notre Salut par la naissance, il y a deux mille ans, de Notre Seigneur Jésus Christ.
Pour sa venue dans la chair, le Christ prenant notre nature humaine dans l’unité de sa personne divine, manifeste ainsi Sa miséricorde divine. Il laisse, tel le bon pasteur, les 99 brebis des anges du ciel pour rejoindre et s’unir à la brebis perdue de la nature humaine blessée par le péché.
Pour sa venue dans la gloire, comme Jésus lui-même nous l’enseigne, il exercera sur le monde sa justice divine. Cette justice qui est aussi, comme nous le dit Saint Paul, une manifestation de l’Amour de Dieu pour les hommes : « La grâce salvatrice de Dieu, en effet, est apparue à tous les hommes. Elle nous éduque, pour qu’en répudiant l’impiété et les convoitises du monde, nous menions dans le siècle présent une vie marquée par la pondération, la justice et la piété. Dans l’attente de la bienheureuse espérance et de la manifestation glorieuse de notre grand Dieu et Sauveur Jésus-Christ, qui s’est donné lui-même pour nous, afin de nous racheter de toute iniquité et de s’acquérir en le purifiant un peuple tout appliqué aux bonnes œuvres ».
Nous découvrons donc avec saint Paul, qu’entre le moment de l’Incarnation et l’événement du retour du Christ dans la gloire, il y a un temps qu’il qualifie « d’attente de la bienheureuse espérance ». Ces deux événements donnent de la joie et de l’espérance à notre attente, à notre quotidien parfois un peu lourd.
En effet, « si le temps n’est pas rempli par un présent doté de sens, disait Benoit XVI, l’attente risque de devenir insupportable ; si on attend quelque chose, mais que pour le moment il n’y a rien, c’est-à-dire que si le présent reste vide, chaque instant qui passe apparaît exagérément long, et l’attente se transforme en un poids trop lourd, parce que l’avenir reste tout à fait incertain. »
De même qu’un enfant participe à cette joie de Noël dès à présent quand, tout tourné vers ce jour, il espère vivre en plénitude ce moment où rayonnera la beauté de la foi à la sainte messe, la féerie des décorations et la découverte des cadeaux, dans une joie familiale magnifique.
De même, l’Avent est pour nous ce temps de joie de l’attente du plus beau présent : le Christ lui-même. Nous faisons alors l’expérience merveilleuse, que ce n’est plus seulement nous qui marchons vers le Christ, mais que, lui aussi, marche dès maintenant vers nous (Emmanuel !) : « Aujourd’hui Il faut que j’aille demeurer chez toi ». C’est le temps de l’incarnation de Jésus dans nos coeurs par la grâce. Nous savons vers où nous allons, nous savons vers qui nous allons. Et Lui vient chaque jour à notre rencontre. « L’Avent, disait encore le Saint Père, nous invite à nous arrêter en silence pour comprendre une présence. C’est une invitation à comprendre que chaque événement de la journée est un signe que Dieu nous adresse, un signe de l’attention qu’Il a pour chacun de nous. Combien de fois Dieu nous fait percevoir un signe de son amour ! Tenir, en quelque sorte, un « journal intérieur » de cet amour serait un devoir beau et salutaire pour notre vie ! »
Prenons aux mots notre bon Pape. Faisons l’effort chaque soir de relire la venue de Jésus dans nos journées. Grâce à cette attente joyeuse et pleine d’espérance, nous redécouvrirons combien le Seigneur n’a pas déserté l’histoire humaine, l’histoire de notre pays, l’histoire de notre famille, notre histoire.

Abbé Grégoire Zobler – Vicaire de Paroisses Cathédrale