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Le 11 février, fêtons ND de Lourdes !

Le 11 février, fêtons ND de Lourdes !

Nous la fêtons en Eglise le 11 février, au jour anniversaire de sa première apparition à la grotte de Massabielle en 1858. Beaucoup gardent à cœur quelque souvenir de Lourdes entre pèlerinages, processions, brancards, piscines… pour y avoir reçu des grâces et peut-être un miracle !
Comment rester léger en évoquant Lourdes ?… en une page (!) qu’on rêve aussi limpide que l’eau puisée par Bernadette, à la demande de sa Dame si belle, pour guérir les malades que nous sommes tous plus ou moins.
Le 8 décembre 1854, le pape Pie IX définissait le dogme de l’Immaculée Conception après des siècles de disputes théologiques. Dès 1832, à la demande de Catherine Labouré, les premiers exemplaires de la « médaille miraculeuse » avaient été gravés : « Ô Marie, conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous ! ».
Cette invocation était peut-être présente en la mémoire de Bernadette, quand, en la fête de l’Annonciation, le 25 mars 1858, la Dame la laisse lui demander son nom quatre fois… avant de souffler en son cœur, « après sourires silencieux », une parole ultime : « Je suis l’Immaculée Conception ».
Qu’est-ce à dire ? Rien de nouveau, si peu que la confirmation du dogme, ou plus ? Loin d’être figure de style, la formule de Lourdes est révélation par Marie que, non seulement son âme fut, dès le premier instant de son existence, préservée de la souillure du péché par l’infusion immédiate de la grâce, mais que sa conception est pour elle, et pour nous, une grâce actuelle qui jaillit sans cesse de l’éternité divine. Dire « Je suis l’Immaculée Conception », c’est conjuguer au présent la priorité absolue de l’Amour divin et confier n’être ce qu’elle est que par la grâce de Dieu. Appelée à consentir à faire sien le don divin, Marie s’identifie à Lui de toute sa volonté libre, pour devenir elle-même.

Marie est une sauvée. Le franciscain Jean Duns Scot, béatifié par le pape Jean-Paul II le 20 mars 1993, avait proposé (au XIIIème siècle) une solution au problème de l’universalité de la Rédemption : le Christ est Médiateur de grâce, non seulement quand il purifie du péché contracté mais plus parfaitement encore lorsqu’il en préserve. Le plus parfait Médiateur peut exercer l’acte le plus parfait de la médiation, et il convenait que le Christ exerçât ce pouvoir envers sa Mère. Tel est le fameux argument de convenance attribué à Duns Scot dans la défense du privilège marial : « potuit, decuit, ergo fecit » (Il le put, cela convenait, donc Il le fit).

Vincent Guermonprez