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La paramentique, késako ?

Du latin parare, préparer, apprêter, la paramentique désigne l’ensemble des vêtements, coiffes, tentures, parements et ornements utilisés dans les liturgies. C’est donc un vaste sujet que nous méconnaissons souvent.

Voici en quelques lignes les repères qui pourraient nous aider à mieux comprendre symbolique et vocabulaire.

Héritiers du costume romain, les vêtements portés lors des célébrations religieuses ont été revêtus progressivement d’une importance symbolique. Au Moyen-Âge, ces vêtements sont investis d’une dimension sacrée, les réservant pour l’usage exclusif des célébrations religieuses. Toute une codification liturgique et symbolique se met alors en place quant à leur utilisation, en fonction des personnes qui les portent, du jour où ils doivent être portés.

  • L’aube : c’est l’habit propre de tous les baptisés. Ce n’est donc pas la tenue réservée au prêtre. Elle est ce vêtement blanc reçu au baptême manifestant l’amour du Seigneur qui revêt comme un vêtement celui qui l’accueille.
  • L’étole : c’est une bande de tissu de la couleur liturgique qui correspond au temps liturgique ou à une fête particulière. Elle est normalement marquée d’au moins une croix en son milieu. Le prêtre la porte sur ses épaules et le diacre en sautoir. Son port est requis pour toute action sacramentelle. Elle est signe du ministère.
  • La chasuble : c’est un manteau ample sans manche normalement marqué d’un symbole du Christ dans le dos : le monogramme du Χ – P grec (Chi-Rho), la Croix, l’A et Ω, etc…. Elle représente à la fois le tablier de service et le joug du Christ. Elle recouvre toujours l’étole et jamais l’inverse, manière de dire que c’est le Service qui recouvre le Ministère et non l’inverse.
  • La dalmatique : plus courte que la chasuble et de forme différente, c’est un vêtement de dessus, originaire de Dalmatie, dont l’usage était assez répandu dans l’Empire romain aux premières siècles de notre ère. C’est la tenue des serviteurs. Tout naturellement, le diacre la revêt exprimant ainsi son ministère de service.

La différenciation des couleurs, en fonction des solennités et des temps liturgiques n’est guère sensible avant les IX-Xe siècles. Le code des cinq couleurs liturgiques se voit constitué en autorité par l’article XVIII des Rubricae generales du Missel Romain de 1570. C’est ce canon des couleurs qui est encore employé aujourd’hui.

  • Le blanc, symbôle de fête, est utilisé pendant le temps Pascal et le temps de Noël, pour les « fêtes et mémoires du Seigneur qui ne sont pas celles de sa Passion », pour celles de la Vierge Marie, des Anges, des saints (non martyrs), « de la fête de Tous les Saints, de saint Jean Baptiste », de saint Jean, de la Chaire de saint Pierre, de la conversion de saint Paul.
  • Le rouge est réservé au dimanche de la Passion et au vendredi saint, aux fêtes de la Passion, pour célébrer le dies natalis des Apôtres, des Évangélistes et des martyrs. Cela, « à cause du sang de leur passion ». Et également pour la Pentecôte, « en raison des langues de feu ».
  • Le violet, symbôle de pénitence, est utilisé aux temps de l’Avent et du Carême. Il peut convenir aussi pour les funérailles.
  • Le vert sert au temps ordinaire.
  • Le rose peut être utilisé au troisième dimanche de l’Avent et au quatrième dimanche de Carême.

Héritier de seize siècles de tradition, le vêtement liturgique s’adapte à la sensibilité de notre époque mais elle sert avant tout la liturgie en situant le culte chrétien du côté de la beauté, de cette suavitas dont parlent les Pères de l’Eglise et qui caractérise l’acte de foi.