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La force de la louange – homélie 9 juillet 2017

Au moment du bac, c’est un casse-tête pour les terminales et pour leurs parents de trouver la bonne orientation. Source de stress… « pour quoi est-ce que tu es fait ? Qu’est-ce qui sera le meilleur pour toi ? »

C’est vrai des terminales, mais c’est vrai de chacun de nous. Savez-vous pourquoi nous sommes faits, pour quoi nous sommes créés ?

Saint Ignace nous dit que nous sommes créés pour «louer et servir le Seigneur ».

Saint Ignace le dit et les lectures de ce jour nous donnent une réponse, la même réponse, que ce soit Zacharie, le psalmiste, saint Paul ou Jésus Christ : nous sommes faits pour louer Dieu et, de cette attitude, la louange découle 4 autres attitudes du coeur, qui sont celles du coeur de Dieu lui même :

La louange

La louange ce n’est pas d’abord une ambiance sympa avec guitare, tambourin et mains levées : c’est une attitude du coeur, notre coeur tourné vers le coeur de Dieu.

C’est reconnaitre que Dieu est Dieu et qu’il est bon, et ça suffit.

Louer Dieu, c’est d’abord reconnaître qu’il est grand, qu’il est bon et qu’il compte pour moi, car il m’a créé, car il m’a sauvé, car un jour il est venu me rencontrer.…C’est avoir de la reconnaissance pour ce qu’il fait. C’est confesser ma foi et ma confiance en Dieu, ma joie de lui appartenir.

Commencer par louer, pas pour ce que Dieu nous donne, mais juste parce qu’il est et que nous sommes à Lui.

Louer Dieu, ça ne change pas Dieu, ça nous change nous. Je veux dire que Dieu n’attend pas notre louange, il n’en a pas besoin, il y a une belle préface qui dit « nos chants n’ajoutent rien à ce que tu es mais ils nous rapprochent de toi ».

La louange nous met en relation avec Dieu, une relation gratuite, filiale : « Père je proclame ta louange ». Cela nous fait entrer dans la relation entre le Père et leFils, la même relation.

La louange nous fait bénir et Dieu nous bénit pour que nous bénissions.

Dieu ne sait que bénir, dire du bien et quand Dieu dit quelque chose il le fait.

Reconnaitre les bienfaits de Dieu et le bénir pour cela, car Dieu est bon pour nous ! Le bénir même quand il contrarie nos plans, même quand il ne nous donne pas ce que nous attendions. Peut-être a-t’il quelque chose de meilleur pour nous : nous demandons ce que nous désirons, Dieu nous donne ce dont nous avons besoin et « il connait les besoin de notre coeur ».

Bénir Dieu comme un entrainement pour bénir nos frères, non seulement pour ce qu’ils font mais pour ce qu’ils sont, car, nos lèvres, notre bouche, nous sommes faits pour bénir et chaque fois que nous faisons autre chose, chaque fois que nous maudissons, que nous critiquons, que nous jugeons, nous nous coupons de Dieu, nous faisons, comme dit saint Paul, les oeuvres de la chair et pas celle de l’Esprit ; et ces oeuvres-là nous rendent malheureux, elles nous stérilisent, elles détruisent et divisent.

Dire du bien, ça fait du bien. Or c’est ça bénir.

Prenez la résolution de bénir, c’est à dire de dire du bien de quelqu’un aujourd’hui vous allez constater un changement immédiat dans votre vie, dans vos relations

La bénédiction nous met dans l’enthousiasme.

la louange nous dispose à la bienveillance, la bienveillance qui est un attribut de Dieu. En fait, pour tout vous dire; il n’y a que Dieu qui soit vraiment bienveillant, qui voit le bien en chaque homme.

Mais nous avons à apprendre de Dieu, apprendre à poser ce regard bienveillant sur notre frère, un regard a priori, un « a priori » de bienveillance, chercher d’abord le bien, plutôt que le défaut, la limite, le péché qui engendrera la critique ou le jugement.

En fait, ne chercher que le bien ne pas s’attarder au mal, ne pas lui accorder l’importance qu’il ne mérite pas.

Enfin la louange nous fait entrer dans cette relation entre le coeur du Père et du Fils, le coeur bienveillant du Père, le coeur doux et humble du Fils.

La douceur

Nous, nous voyons souvent la douceur comme un truc de collégienne, comme une fragilité, une faiblesse. Il n’y a pas de place dans notre monde de brutes pour les doux.  Nos relations, sociales, professionnelles, conjugales, familiales sont trop souvent marquées par cette dureté et Jésus Christ nous convoque à la douceur, la douceur de son coeur.

C’est désarmant la douceur.

C’est une force la douceur.

C’est reposant la douceur.

La vraie douceur, nous la connaissons en contemplant le coeur du Christ, nous la recevons en nous tenant proche du coeur du Christ.

Bien entendu, ces vertus, ces qualités sont d’abord des dons de Dieu et comment les obtenir autrement qu’en nouant cette relation avec le Seigneur, par la louange.

Ah oui, j’allais oublier la dernière attitude : car si la louange commande, si la louange déclenche, c’est cette dernière attitude qui dispose le coeur à tout recevoir.

A un jeune homme qui venait le trouver pour recevoir un conseil de vie, saint Augustin disait : « Tu veux être saint ?  je vais te donner, non pas un, mais trois conseils, trois vertus qu’il te faut cultiver pour marcher sur le chemin de sainteté : premièrement, l’humilité ; deuxièmement, l’humilité ; troisièmement, l’humilité. »