Lundi j’étais en montagne en ski de randonnée, ciel bleu, grand soleil, neige délicieuse, je grimpe tranquillement jusqu’au sommet puis je descend, ça commençait bien, puis au fur et à mesure de la descente je sentais que la neige s’alourdissait et je me suis laisser un peu embarquer heureusement je parviens à m’arrêter à un mètre d’une énorme barre rocheuse, un mettre de plus et c’est la chute, un mètre de plus et c’est la mort, je n’ai pas d’autre choix que la conversion, oui vous savez la conversion, en ski? Ce qui nous permet de changer de direction quand on est coincé, quand continuer tout droit nous conduirait au danger, voire à la mort.
En fait nous n’avons pas d’autre choix que la conversion pas seulement en montagne, si nous voulons être de véritable chrétien, si nous voulons être de vrais disciples de Jésus nous n’avons d’autre choix que la conversion, c’est à dire de reprendre le chemin de la vie, de nous détourner du chemin qui conduit au ravin, à la mort.
Car le carême n’est pas un temps horrible, triste, glauque, de pénitence et de privation, le carême c’est un temps pour vivre, pour vivre vraiment
Pour vivre en fils et en filles de Dieu
Pour quitter ce qui conduit à la mort, lentement mais surement.
Alors au début de ce carême je veux choisir la vie,
quand l’horizon s’assombrit, je veux choisir la vie avec le christ
Quand l’avenir est des plus incertain, je veux choisir la vie avec le Christ
Quand tout m’entraine à baisser les bras, je veux choisir la vie, la vie avec le Christ
Et pour vivre, le Christ nous propose trois moyens,
Trois moyens pour nous convertir,
Trois moyens pour nous laisser transformer de l’intérieur ,
Trois moyens pour lui ressembler: l’Aumône, la Prière et le Jeune.
Prenez les au sérieux ces conseils, is ne vous viennent pas de votre curé, ils vous viennent de Jésus Christ lui-même, c’est lui qui nous convertit mais il a besoin que nous consentions à cette conversion, à cette transformation.
La prière, elle convertit mon rapport à Dieu, en me rendant plus intérieur, oui parce que ma vie ne se résume pas à boire, manger, acheter, travailler et prendre les transports en commun. J’ai une âme, un coeur qui est ce moyen pour revenir à Dieu « revenez à moi de tout votre coeur », un coeur qui est le lieu de l’intimité avec Dieu, un coeur que le démon cherche à remplir, a étouffer, à assourdir à grand renfort de Netflix et autres écrans; comme disait Bernanos « le monde moderne est une conspiration contre toute espèce de vie intérieure »
Alors priez, priez chaque jour de ce carême, choisissez aujourd’hui cette prière que vous ferez, à laquelle vous aller vous tenir, c’est notre persévérance qui porte du fruit: ce peut être de venir à la messe une fois par semaine en plus du dimanche, ce peut être de rejoindre une fraternité de carême qui se réunit chaque dimanche ici une heure avant la messe pour partager sur la parole de Dieu, ce peut être de dire chaque soir les complies avant de vous endormir, ce peut être de lire chaque jour un chapitre de l’évangile ou du livre d’Isaie, de dire une dizaine de chapelet, de prendre 5mn pour méditer sur l’évangile du jour… choisissez ce que vous voulez, mais choisissez, soyez précis, soyez concret.
Le jeûne convertit mon rapport à moi-même, le jeûne me simplifie. je laisse tellement les choses matérielles prendre la première place dans ma vie et finir par l’encombrer, le jeun me rend plus libre, libre pour l’essentiel, libre pour aimer, libre pour servir.
Alors choisissez un jeun, chaque jour de ce carême, choisissez parmi toute ces choses qui prennent trop de places dans vos vies et apprenez à vous en passer en y renonçant volontairement, librement, parce que c’est là que le jeûne agit, sur notre volonté, le jeûne vient fortifier notre volonté et notre volonté c’est ce qui fait les saints (avec la grace de Dieu.) Jeûnez d’ordinateur, de votre téléphone, choisissez de le couper à 20h chaque soir, jeûnez de réseaux sociaux, jeunez d’alcool, jeunez de déplacements inutile en voiture, attention choisissez un seul jeûne, soyez humble c’est la clé de la réussite (et pas seulement en matière de jeûne ou de carême), l’humilité c’est le chemin de la sainteté, visez petit, Dieu se chargera de faire de grandes choses pour vous.
Priez, jeunez, faites l’aumône. Le partage c’est ce qui convertit mon rapport à l’autre, à mon prochain. Le partage c’est ce qui fait que je ne me replis pas sur moi même, je ne confine pas mon coeur, car chacun de nous s’en rends bien compte ce confinement imposé, ce confinement extérieur produit des effets intérieur et le premier de ces effets pervers c’est de nous replier sur nous même, de nous rabougrir. l’aumône nous déconfine, l’aumône nous dilate le coeur, l’aumône nous agrandit, nous élargit, nous enrichit.
Alors pour ce carême, choisissez une aumône, un acte de charité quotidien, ce peut être d’écrire ou d’appeler une personne, de rendre un service (et Dieu sait que cela demande de l’ingéniosité, de la délicatesse, une acuité du regard pour voir ce dont mon prochain manque) ce peut être un don financier bien entendu mais trop souvent ce don financier est le masque bien pratique pour ne pas vraiment donner ce temps précieux dont je suis si avare, ce peut être d’écouter l’importun, de rejoindre l’équipe Tarcisius qui a grand besoin de bras pour ce carême.
Le jeune me rend plus libre,
La prière me rend plus intérieur,
L’aumône me rend plus généreux,
C’est cette vie là que le Seigneur nous propose pour ces 40 jours, qui d’entre vous souhaiterez que cela ne dure pas au delà? Alors mes frères ensemble entrons joyeusement dans ce carême, ce chemin de vie, ce chemin de joie
Ah oui un dernier conseil: Notez ces trois résolutions sur un papier, notez-les et reprenez-les chaque dimanche avant la messe pour voir où vous en êtes et ne baissez jamais les bras, ce carême sera beau!
Soyez humble,
Soyez concret,
Soyez persévérant,
La vie est au bout du chemin
Abbé Simon d’Artigue