Close

Jésus peut changer ta vie – Homélie 13 oct 2019

Jésus peut changer ta vie – Homélie 13 oct 2019

 Jésus est venu et il a changé la vie de ces 10 lépreux parce que Jésus est venu pour changer nos vies. Et il change des vies depuis deux mille ans, il change les vies. L’Église, ce sont des vies transformées par Jésus Christ. Mais est-ce que vous croyez que Jésus peut encore changer des vies aujourd’hui ? Peut encore transformer vos vies aujourd’hui ?

Ce n’est pas une question anodine, c’est une question décisive, sinon vous risquez de vous ennuyer à la messe et je connais pas mal de personnes qui ont fini par abandonner, à force de s’ennuyer. Mais nous sommes ici parce que nous croyons que Jésus aujourd’hui peut transformer nos vies. Il peut transformer chacune de vos vies, vous qui êtes là ce matin, à une seule condition : de faire le bon choix, le choix de l’Évangile. Parmi les 10 lépreux, suis-je du côté des 9 autres qui continuent leur route comme si de rien n’était ou du samaritain qui revint sur ses pas en glorifiant Dieu ?

J’ai un choix à faire ce matin, un choix décisif. Alors nous avons le choix entre deux attitudes : celle des 9 lépreux ou celle du samaritain.

Et cette histoire qui se passe entre Samarie et Galilée va m’aider à faire ce choix, parce qu’en fait, cette histoire elle ne se passe pas il y a deux milles ans, elle se passe aujourd’hui, ici à Toulouse, dans cette cathédrale et nous sommes pile au moment du choix, au moment où tout peut basculer, pile au moment où une vie peut être transformée ou continuer comme hier, comme si de rien n’était. Nous en sommes là au moment où le groupe se scinde en deux : les 9 qui continuent et celui qui revient.

Mais laissez-moi faire un flash-back sur ce qui vient de se passer. Flash-back d’il y a 2000 ans et flash-back d’il y a 20 mn c’est le même en fait.

Oui, parce que les 10 lépreux sont comme nous à la messe, ils font tout comme nous. Ecoutez :

« Dix lépreux vinrent à sa rencontre » Comme nous, nous entendons les cloches le dimanche matin, à moins que ce ne soit les parents qui nous sonnent les cloches « debout c’est l’heure de la messe ! ». On entend les cloches et on vient à la messe, on vient à la rencontre de Jésus et c’est bien.

« Jésus maitre prends pitié de nous » crient les lépreux, et nous comme eux. On lui crie du fond de nos cœurs blessés et on chante le Kyrie « Seigneur prend pitié » et du fond du cœur, nous attendons son amour et c’est bien.

« Allez vous montrer aux prêtres » dit Jésus aux lépreux et eux, ils entendent et ils obéissent ; et nous comme les lépreux : on écoute Jésus et, chaque dimanche, nous écoutons la Parole de Dieu.

Comme les lépreux, nous lui obéissons. Enfin, là, c’est plus ou moins vrai : nous sommes plus ou moins obéissants à Jésus. Pourtant, il nous demande des choses tellement simples, comme à Naaman, « va te plonger dans la rivière », comme aux lépreux « allez vous montrer aux prêtres ». A nous, il ne demande rien d’extraordinaire : « quand vous priez dites notre Père » « pardonne à ton frère qui t’a fait su tort » « heureux ceux qui écoute la parole de Dieu et la mette en pratique » « que ta main droite ignore ce que donne ta main gauche » « prenez et mangez ceci est mon corps ». Des choses qui ne semblent pas extraordinaires, mais, comme aux lépreux, il nous demande la confiance et l’obéissance et nous, bien souvent, nous n’avons pas vraiment confiance et nous ne sommes pas si obéissants que ça. Nous voudrions obéir à de grandes choses mais ces choses si simples, si communes, elles nous semblent ne pas mériter trop d’attention ou bien on a tendance à se dire « mais c’est tellement évident ! »

Pourtant, c’est la confiance et l’obéissance qui permettent à la puissance de Jésus de transformer une vie, c’est la confiance et l’obéissance des lépreux qui ont permis leur guérison et c’est énorme.

Car, comme les lépreux, nous sommes purifiés. En obéissant à ces petites choses, je suis guéri, je suis sauvé !

Mais est ce que j’ai conscience d’avoir été sauvé par le Seigneur ? Au jour de mon baptême, à chaque communion, au jour de mon mariage, Dieu m’a fait grâce, une effusion d’Esprit Saint !!! Rien de moins.

Mais nous sommes des oublieux. Trop souvent, nous oublions les bienfaits de Dieu dans nos vies. Nous les oublions ou bien nous ne les voyons pas : cet immense bienfait qu’est mon épouse, que sont mes enfants, qu’est ma paroisse, que sont mes frères et sœurs dans le Christ.

Nous sommes des oublieux mais plus encore, nous sommes des ingrats.

Et c’est là que tout peut basculer, c’est là que tout bascule dans l’Évangile. Et c’est là que tout peut changer dans notre vie aussi ; c’est là, en général, qu’à la messe, on arrête d’écouter ce que dit le curé. C’est là que notre esprit s’en va en promenade vers les voutes, un détail du retable ou le chignon de la voisine de devant. C’est là qu’on commence à s’ennuyer. C’est là qu’on entre dans la routine usante, l’habitude mortelle.

Mais, c’est là aussi que votre vie peut être transformée selon que vous choisissez de continuer la route comme les 9 lépreux ou de revenir sur vos pas comme le samaritain.

Comme les 9 lépreux, nous pouvons continuer notre vie comme si rien n’avait changé. Le Seigneur m’a fait grâce : je suis chrétien, fils de Dieu, je le reçois à cette messe encore une fois, je suis guéri mais je continue ma vie comme avant, comme si la rencontre de Jésus n’avait pas changé quelque chose dans la vie des 9 lépreux, comme si la rencontre de Jésus n’avait pas changé quelque chose dans ma vie.

Parce que le miracle, c’est bien mais ce n’est pas la fin du chemin. Les lépreux ont été guéris et il y en a 9 sur 10 qui continuent leur route, comme nous, nous continuons la messe comme si de rien n’était, de dimanche en dimanche. Nous continuons notre vie comme si de rien n’était, comme si Jésus était une case parmi d’autres, un conseiller, une sorte de coach, qui donnerait un supplément d’âme à ma vie, un guérisseur sympathique mais qui ne change pas la vie.

La conversion, elle vient maintenant frères et sœurs, si, comme le samaritain, nous revenons vers Jésus. Est-ce que nous faisons comme le samaritain qui « revint sur ses pas, en glorifiant Dieu à pleine voix. Il se jeta face contre terre aux pieds de Jésus en lui rendant grâce » ?

Parce que je peux continuer ma route une fois guéri ou bien je peux me convertir et retourner vers Jésus, vers celui qui est la source de cette grâce, vers celui qui est la source de toute grâce, celui qui veut nous sauver, celui qui peut nous sauver, celui qui va transformer ma vie.

Parce que je ne veux pas seulement être guéri je veux être sauvé.

Parce que je ne veux pas seulement continuer ma route, je veux suivre le Christ.

Parce que je ne veux pas seulement me conformer à la loi, je veux louer Dieu à pleine voix.

Parce que je ne veux pas seulement vivoter, je veux vivre en abondance.

Parce que je ne veux pas la tranquillité mais la paix.

Parce que je ne veux pas être nourri seulement, je veux être rassasié.

Parce que je ne veux pas la douceur confortable de mon intérieur mais la suite inconfortable du Christ.

Parce que je ne veux pas Closer mais l’Évangile.

Parce que je ne veux pas la douceur mais le feu de sa Parole.

Parce que je ne veux pas d’assurance, je veux être dérangé.

Parce que je ne veux pas la conformité mais le risque.

Parce que je ne veux pas seulement la santé, mais la sainteté.

A quoi me servirait la santé si je ne suis pas saint ?

A quoi me servirait d’être guéri de ma lèpre si je ne reviens pas au Christ ?

 

Abbé Simon d’Artigue 

Le 13 octobre 2019