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Il traine ce virus, il contamine et il entraine à sa suite son cortège de miasmes morbides : la peur, le repli, l’inquiétude, le désespoir, la tristesse. C’est impressionnant de voir comment un virus propage non seulement la maladie mais peut provoquer bien d’autres dégâts : il peut transformer notre ville mais, plus gravement, nos cœurs.
Allons-nous laisser cette épidémie gagner ?
Le combat pour qu’elle ne gagne pas nos corps, notre santé, c’est au gouvernement et aux professionnels de santé de le mener ; et ils trouveront dans les catholiques les meilleurs citoyens et leur plus fidèles alliés
Mais le combat pour qu’elle ne gagne pas nos cœurs, notre sainteté, c’est à nous de le mener, en ce temps de carême.
Car il y a un antidote… elle l’a bien compris la samaritaine.
Il y a un antidote radical à tous ces maux… elle va en faire l’expérience la samaritaine.
Il y a un antidote… Regardez la samaritaine, elle se met en danger et elle le sait « les juifs ne fréquentent pas les samaritains » car ils sont des impurs et qu’ils pourraient contracter une impureté rituelle. Et pourtant, elle pressent que de cet homme peut jaillir l’antidote : comme « une source d’eau jaillissant pour la vie éternelle ». Elle le pressent et c’est pour cela qu’elle s’approche de Lui, c’est pour cela qu’elle se tient près de Lui pour être contaminée. Et elle va l’être. Et elle va répandre cette bonne nouvelle, car la bonne nouvelle est virale.
Oui mes frères, en nous approchant de Jésus, nous risquons d’être contaminés et ce risque nous voulons le courir. En fait, ce risque, vos parents vous l’ont fait courir au baptême.
En nous approchant de Jésus, nous allons attraper la foi, l’espérance et la charité « puisque l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné ».
En nous approchant de Jésus, ce n’est pas lui qui devient impur, ce n’est pas lui qui risque quoi que ce soit, c’est nous qui risquons quelque chose ; nous risquons d’attraper la charité.
C’est pour cela qu’à longueur d’évangile, Jésus s’approche des malades, pour les guérir.
C’est pour cela que Jésus s’assied à la table des pécheurs, pour les pardonner.
C’est pour cela que Jésus se lève dans la tempête, pour faire taire les peurs.
C’est pour cela que Jésus enseigne pour dissiper les doutes.
C’est pour cela que Jésus s’est incarné pour nous sauver.
Vous avez raison de vous approcher de Jésus car il est contagieux. Jésus est contagieux.
Alors, approchez-vous de lui, de plusieurs manières :
- Vous ne pourrez plus le faire en venant à la messe, mais il existe tant d’autres manières de s’approcher de Jésus.
- Approchez-vous de lui par la prière quotidienne, la lecture de la Parole de Dieu : « quand tu pries retire toi dans ta chambre». Cette période va nous conduire à rester à la maison, notre rythme de vie va être transformé. Si nous en profitions pour prendre du temps pour Dieu (plutôt que pour Netflix) ? Chaque jour, prenez un temps pour vous tenir près de Jésus seul ou en famille.
- Approchez-vous de lui dans l’adoration. Le Seigneur exposé dans les églises, présent au tabernacle, il est là et dans le silence de l’adoration. Présentez-lui, confiez-lui tout ceux qui ne peuvent pas s’approcher de lui, parce qu’ils sont confinés, parce qu’ils ne le connaissent pas, parce qu’ils ont perdu confiance en Lui, parce qu’ils sont sur le front de l’épidémie et que leur travail ne leur laisse pas une seconde : priez pour ceux qui ne prient pas, qui ne peuvent pas prier.
- Approchez-vous de lui en prenant soin les uns des autres : « ce que vous avez fait à l’un de ces petits qui sont mes frères c’est à moi que vous l’avez fait ».
- Approchez-vous de lui et vous recevrez ce dont son cœur est plein. Il vous inoculera un virus puissant « lui qui nous a donné, par la foi, l’accès à cette grâce dans laquelle nous sommes établis».
Il parait que les grandes surfaces sont vides, les rayonnages ont été pillés, les magasins sont vides, mais son cœur est plein.
Plein de foi,
Plein d’espérance,
Plein de charité.
Et ces dons, il veut nous les faire.
Alors auprès de Lui
Faisons le plein, approchons-nous de son cœur.
Faisons le plein car dans un monde qui doute, c’est à nous de porter la foi.
Faisons le plein car dans un monde qui désespère, c’est à nous de porter l’Espérance.
Faisons le plein car dans un monde qui se recroqueville, c’est à nous de porter la charité.
Au désert, le peuple de Dieu criait « Le Seigneur est-il au milieu de nous oui ou non ? » En ce temps certains pourraient penser que Dieu les a abandonnés, que Dieu aurait abandonné la France à son triste sort.
Mes frères, ce cri des israélites est le cri de nos contemporains. Nous devons y répondre, nous pouvons y répondre : « Dieu est au milieu de nous », Dieu est avec nous dans l’épreuve, il ne nous abandonne jamais. Pendant quelques temps, nous ne célébrerons plus de messe de manière publique dans nos paroisses et pourtant les prêtres continueront à célébrer la messe en privé. Nous célébrerons pour vous sur le silence de nos autels, et par cette célébration, nous affirmons puissamment que Dieu est avec nous. Chaque fois qu’une messe est célébrée, Dieu se rend présent au milieu de nous ! Nous le savons, nous en sommes témoins, et nous voulons le dire au monde « Dieu est au milieu de nous ».
Témoignons-en par notre foi joyeuse.
Témoignons-en par notre espérance inébranlable.
Témoignons-en par notre charité inventive : Dieu est là !
Dieu est là présent dans tout cœur qui l’accueille : vos cœurs.
Dieu est là présent dans tout cœur qui l’emporte : vos cœurs.
Dieu est là présent à tout cœur à qui vous en témoignerez.
C’est une heureuse contagion.
Amen
Abbé Simon d’Artigue