Seigneur épargne moi les épreuves!
Nous voudrions une vie sans épreuves, bien sur, mais ça n’existe pas, cette vie là c’est un leurre, un mensonge
Soit je cherche à les éviter toujours et je risque de quitter le chemin du disciple « celui qui veut marcher à ma suite qu’il prenne sa croix et qu’il me suive »
Soit je les redoute et quand elles arrivent (parce qu’elles arrivent toujours) je sombre, je désespère.
Comme nous disons dans le Notre Père, autant il ne faut pas entrer en tentation, il faut éviter le péché, autant il faut apprendre à rentrer dans l’épreuve, à ne pas l’éviter et pour ce faire regarder Jésus, au début de cette semaine sainte,
Car Jésus n’a pas refusé, l’épreuve, la croix.
Il le fait pour nous sauver, Il le fait pour nous enseigner comment vivre l’épreuve: « Il éveille mon oreille pour qu’en disciples j’écoute »
Alors écoutons : écoutons comment vivre nos épreuves.
L’hymne aux philippiens nous montre ce chemin, celui de l’épreuve comme une descente, une plongée dans l’abîme et de la résurrection et au cœur de cet hymne il y a la croix
L’épreuve nous dépouille et il faut se laisser dépouiller
Elle nous appauvrit, nous simplifie : elle nous met à nu comme Jésus sur la croix
Elle nous révèle à nous mêmes, car dans l’épreuve nous ne pouvons pas nous mentir
Je ne peux donc pas compter sur mes forces puisque je n’en ai plus
Je ne peux donc que compter sur toi Seigneur
Sur toi Seigneur qui a souffert comme moi
Sur toi Seigneur qui me rejoins dans ma souffrance
Dans mon épreuve
Dans ma faiblesse, notre faiblesse c’est même le lieu privilégié de l’action de Dieu
Et pourtant si souvent nous nous sentons seul dans l’épreuve, si souvent nous pourrions faire notre ce cri de Jésus sur la croix »Mon Dieu mon Dieu pourquoi m’as tu abandonné? » mais je ne t’ai pas abandonné mon fils, je suis avec toi car c’est dans le même psaume 22 que nous trouvons ce cri et cet acte de foi: « Mais toi, Seigneur, ne sois pas loin : ô ma force, viens vite à mon aide ! »
Nous avons la certitude que dans l’épreuve Dieu est avec moi, il ne m’abandonne pas, il a vécu l’épreuve pour être avec moi dans l’épreuve, il ne me regarde pas souffrir de loin, il est avec moi, il soufre avec moi et c’est par ces souffrances que nous sommes sauvés.
Alors il me faut obéir comme Jésus consentir à cette descente, à cette appauvrissement et pourtant je résiste, Seigneur donne moi à l’entrée de cette semaine Sainte de te suivre pas à pas, t’acclamer, te suivre dans ta passion, te suivre jusqu’à la croix, pour ressusciter avec toi.
Abbé Simon d’Artigue