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Homélie 5ème dimanche de Pâques sur le commandement de l’amour

Homélie 5ème dimanche de Pâques sur le commandement de l’amour

En écoutant la Parole de Dieu, nous pouvons remarquer que le thème de l’amour revient fréquemment. C’est le centre même de la Parole de Dieu. Jésus résume tous les commandements de Dieu à celui de l’amour : l’amour de Dieu et du prochain. Saint Paul enseigne que l’amour ne fait rien de mal à personne et saint Augustin ajoute : aime et fait ce que tu veux. Car l’amour ne fait rien d’inconvenant. N’ayons pas peur d’aimer, l’amour dérange mais ne détruit pas. C’est le manque d’amour qui détruit parce qu’il nous comble extérieurement mais encombre intérieurement. La vraie pauvreté c’est le manque d’amour. Celui qui manque d’amour, n’a rien à offrir à personne.  

Dans l’Évangile Jésus ne nous demande pas grand-chose pour être chrétien, il ne demande pas des signes prodigieux ni merveille qui nous dépasse.  Il nous demande simplement de nous aimer les uns les autres. Car tout le monde peut aimer, l’amour est à la portée de tous : on n’a pas besoin de réussir sa vie pour commencer à aimer, même dans la rue sans-abri on peut aimer. Partout l’amour est à notre porté, qu’on soit riche ou pauvre, malade ou en bonne santé, jeune, enfant  ou adulte on peut aimer. Donc Dieu ne demande jamais à l’homme ce qui est au dessus de ses forces. 

Pour combattre le péché, il suffit simplement d’aimer, plus on aime moins on pêche car l’amour nous donne de bonnes pensées, il adouci nos paroles, dirige nos actions et nous donne la force de revenir sur ce qu’on a omis. L’amour fait souffrir mais c’est lui qui apaise le plus. Il blesse mais c’est encore lui qui guérit. Il rend les séparations douloureuses mais c’est encore lui qui rend agréable les retrouvailles. 

Saint Paul dit dans sa lettre aux Romains (13, 8-10) que l’accomplissement parfait de la loi de Dieu est l’amour. Et Jésus dit que celui qui a compris cela n’est pas loin du royaume de Dieu. Donc, comprendre que l’amour est essentiel est bien mais cela n’est pas suffisant, il faut le vivre pour ne pas être seulement proche du royaume des cieux mais pour y entrer. L’amour de Dieu nous ouvre la porte du ciel, mais c’est l’amour du prochain qui donne accès au ciel. Car Jésus atteste que Dieu mesurera en fonction de la mesure dont nous nous servons pour les autres. La pratique de l’amour de Dieu c’est l’amour du prochain. Le jugement de Dieu est très simple, il demandera une seul chose : comment as-tu aimé ? 

C’est pourquoi il ne cesse de nous offrir des occasions d’aimer. Lorsque Dieu te donne un conjoint c’est l’opportunité d’aimer qu’il t’offre. S’il te donne des enfants c’est pour te permettre de te mettre au service de l’amour. Les frères et sœurs, les parents, les voisins, les amis, les collègues et même les ennemis que nous avons, nous offrent quotidiennement l’occasion de pratiquer l’amour du prochain. Chaque rassemblement dans l’Eglise est une célébration de l’amour et l’occasion de partager la paix du Christ avec les autres. Un jour Dieu nous demandera compte de l’amour et nous ne pourrons pas dire que nous n’avons pas eu l’occasion de le faire. Dieu nous offre l’opportunité d’aimer, à nous d’avoir la force et la volonté de le faire. 

Dans l’amour il ne faut pas rester bloqué sur ce qu’on nous a fait mais il faut avancer grâce à ce que nous nous faisons. Car dans l’amour, il n’y a pas de calcul, ce n’est pas le lieu du mérite mais de la miséricorde. On n’a pas besoin d’être heureux pour aimer mais on a besoin d’aimer pour être heureux. On a besoin d’aimer pour pardonner et être pardonné. Nous avons besoin d’aimer pour être reconnu disciple du Christ. Celui qui n’aime pas ne verra pas Dieu car Dieu est amour et ne se trouve que dans l’amour. Le premier chemin des béatitudes, du bonheur, c’est l’amour. L’amour nous rendra heureux lorsque, ayant souffert par l’autre, nous acceptons de lui pardonner. Aussi, accepter de demander pardon à l’autre, lorsque nous avons été la cause de sa souffrance. 

Le Christ a été un agneau au milieu des loups et il n’a pas eu besoin de se transformer en loup pour survivre car le feu n’éteint pas le feu, c’est l’eau qui l’éteint. La vengeance n’arrête pas la haine, c’est l’amour qui l’arrête. La colère ne fait pas avancer mais le pardon. Pour arrêter le mal il faut que quelqu’un accepte de pardonner. C’est ce que Jésus fait sur la croix, il pardonne pour que l’amour puisse vaincre le mal. L’amour qui a rendu le Christ victorieux sur le mal et la mort, il nous invite aujourd’hui à le vivre à notre tour. N’ayons pas peur de pardonner comme le Christ, car le pardon est le chemin de la liberté, n’ayons pas peur d’aimer même ceux qui ne méritent pas notre amour, car c’est le chemin de la perfection.    

 

Abbé David KAMISSOKO
Toulouse, St Etienne sam.14, St Aubin 15 mai 2022 – 5ème dim. de Pâque (Jean 13 : 31)