Close

Homélie 13 dimanche TO 2022 – Liberté, Vérité, Charité.

Homélie 13 dimanche TO 2022 – Liberté, Vérité, Charité.

Depuis quelques jours on nous importe un débat venant des Etats-unis entre les pro-Choice et les pro-Life à propos de l’avortement et bien entendu la vérité est du coté des défenseurs de la liberté! 

Mais il n’y a pas si longtemps en France nous avions d’autres débats à propos de caricatures et de liberté de la presse, de liberté d’expression et là encore la vérité était du coté de la liberté.

Et ainsi chaque débat semble toujours pencher vers le choix de la liberté. Nous voulons toujours plus de liberté, la moindre atteinte à notre liberté nous apparait comme la pire des offenses et c’est assez normal puisque nous avons gravé cette vertu au sommet des frontons de nos mairies, c’est le premier des trois termes de notre devise républicaine, nous voulons être libre plus que tout! 

Et pour beaucoup, la liberté, c’est faire ce que je veux.

Je suis libre si je fais ce que je veux, peu importe que je choisisse le bien ou le mal, peu importe que je choisisse la vie ou la mort, personne ne peut contraindre ma liberté, je fais ce que je veux!!

Oui mais si je choisis le mal? Si je me sers de ma liberté pour choisir le mal, alors je détruis ma liberté. Si je choisis librement de boire de l’acide plutôt que de l’eau, je vais mourrir immédiatement ou pour être moins caricatural, si je bois de l’alcool de manière déraisonnable en disant: « mais c’est mon choix, c’est ma liberté », et bien je détruis petit à petit cette liberté. 

Car pour nous chrétien il y a une vertu au dessus de la liberté, c’est la vérité, celle qui me donne de voir le bien et ensuite de le choisir. Et on n’est jamais autant libre que quand on choisit le bien « Frères, c’est pour que nous soyons libres que le Christ (qui est la vérité) nous a libérés. »

La véritable liberté n’est pas seulement dans le fait d’avoir le choix mais dans le fait de choisir le bien et pour nous le bien à un nom: Jésus.  c’est pour cela que quand Marie dit oui à l’ange Gabriel, quand elle dit oui au projet de Dieu pour elle, quand elle choisit d’être la mère de Jésus elle dit oui au plus grand bien qui soit, elle est infiniment libre, la plus libre de toutes les femmes. 

Et vous qui allez faire votre première communion aujourd’hui, par cet amen que vous direz quand je vous présenterai l’hostie consacrée, quand je vous présenterai Jésus, par cet amen vous dites, Jésus je te choisis. 

Il y a donc au dessus de la liberté une valeur supérieure qui est la vérité 

La vérité qui me donne de choisir le bien. 

Mais il y a encore au dessus de la vérité une autre vertu, une vertu plus grande, car nous voulons bien plus que la vérité. Certes la vérité éclaire, la vérité nourrit l’intelligence mais la vérité ne nous suffit pas, au dessus de la liberté il y a la vérité mais au dessus de la vérité il y a l’amour « mettez-vous, par amour, au service les uns des autres. Car toute la Loi est accomplie dans l’unique parole que voici : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. »

On n’est donc jamais autant libre que quand on aime, c’est cette maxime de saint Augustin « aime et fais ce que tu veux. »  Là où notre époque a inversé les choses « fais ce que tu veux et s’il te reste un peu de temps ou d’énergie, aime » 

« Aime et fais ce que tu veux » Ça veut dire aime d’abord, aime avant tout, que cet amour soit la boussole de ta vie, Ce qui oriente toute ta vie. Mais alors comment se fait-il qu’on n’y arrive pas? C’est qu’on a besoin d’un maitre pour apprendre à aimer, d’un guide pour suivre son chemin, ce maitre, c’est Jésus. 

c’est Lui qui nous apprend à aimer, c’est Lui qui nous l’enseigne en nous appelant à le suivre, comme dans cet évangile. 

Et Il nous évite trois pièges, trois pièges qui nous attachent, trois pièges  qui viennent entraver notre liberté, trois obstacles qui nous empêchent de suivre le Christ pour être libre.

Le piège du confort « Les renards ont des terriers, les oiseaux du ciel ont des nids ; mais le Fils de l’homme n’a pas d’endroit où reposer la tête. » le premier piège qui entrave notre liberté c’est notre confort, l’habitude, notre canapé, notre rythme de vie et Jésus nous dit je ne suis pas venu pour t’apporter la tranquillité, je ne suis pas venu pour que tu te poses peinard une bière à la main, je suis venu pour te donner la paix alors « suis moi » 

le deuxième piège c’est le piège de la mort, celui qui nous attache à ce qui est déjà mort « Laisse les morts enterrer leurs morts. Toi, pars, et annonce le règne de Dieu. » il y a dans nos vies des choses qui nous tirent vers le bas, des choses qui nous conduisent vers la mort, la mort lente et Jésus nous appelle toujours vers la vie « puisque l’esprit est votre vie, laissez vous conduire par l’Esprit » et Jésus nous appelle: « suis moi »

Le troisième piège c’est Le piège de la nostalgie « Quiconque met la main à la charrue, puis regarde en arrière n’est pas fait pour le royaume de Dieu. » chaque fois que je regarde le passé plus que le présent, chaque fois que je vis tourné sur ce qui est derrière moi je suis incapable d’avancer, cette fascination pour le passé, cette douce nostalgie est mortelle, alors pour nous sortir de cette torpeur jésus nous appelle: « suis moi » 

Pour être libre Seigneur je veux t’écouter car tu es la vérité 

Pour être libre Seigneur je veux t’aimer car tu es l’amour 

Libre pour te suivre 

Parce qu’au dessus de la liberté il y a la vérité, 

Et qu’au dessus de la vérité il y a la charité.

 

Abbé Simon d’Artigue