Close

« de quoi discutiez-vous en chemin? » – Homélie 25 TO B

« de quoi discutiez-vous en chemin? » – Homélie 25 TO B

« de quoi discutiez-vous en chemin? »

Ben on ne sait pas, l’Evangile ne le dit pas? Jésus le sait, lui qui connait les reins et les coeurs, il a bien senti que ce n’était pas glorieux comme conversation. En fait on ne sait pas le contenu de la conversation, on en connait seulement le résultat: « ils se taisaient » nous dit l’Evangile; mais nous pouvons imaginer  la conversation des disciples, de ceux a qui jésus vient de faire la plus décisives des annonces: sa mort et sa résurrection, et bien eux, ils se demandent qui est le plus grand et on imagine tout ce qu’a pu entrainer ce genre de sujet : des rivalités, parce que Pierre il sait bien que c’est lui le plus grand c’est lui le chef, le pape, l’élu oui mais il se trouve que Judas aussi il sait que en fait c’est lui le plus grand, parce que le plus grand c’est celui qui tient les cordons de la bourse, le nerf de la guerre; Cela peut entrainer des jalousie entre apôtres parce qu’ils savent tous très bien que c’est Jean le chouchou, « le disciples que jésus aimait » ça veut dire quoi? Ça peut entrainer de l’envie aussi, des comparaisons sur le zèle du Zélote, de la critique sur le caractère orageux des fils de Zébédé: Jacques et Jean , ca peut entrainer de l’orgueil pour celui qui se prendrait pour le plus grand, ou au contraire de l’humiliation pour Matthias le petit dernier (arrivé) celui qu’on méprise parce qu’il n’est pas le plus grand au yeux de la majorité des disciples. 

Heureusement nos conversations ne ressemblent pas à ça? Évidemment! Eh bien si! malheureusement comme les disciples nos conversations peuvent oublier le christ et se dégrader, s’abimer tellement en dessous de ce à quoi nous sommes appelé  

Nos conversations entre amis, peuvent tourner au jugement, à la critique de l’ami absent (et nous savons bien que nous sommes souvent cet ami absent)

Nos conversations en famille, peuvent tourner à la colère ou à l’indifférence

Nos conversations de couple, peuvent révéler des coeurs durcis ou bien nous pouvons éviter la conversation et nous fermer comme une huitre.  

Nos conversations entre paroissiens, peuvent se perdre en critiques mortelles produisant le venin de la division

Nos conversations sur nos prêtres trop comme ci ou pas assez comme ça, jamais comme il faut. 

Et pourtant les conversations remplissent nos journées, elles tissent nos relations, elles sont le lieu de notre croissance, un des lieux privilégiés de notre chemin de sainteté, qu’en faisons-nous?  Est ce que nous prenons soin de nos conversations ou bien Les laissons-nous aller à la banalité (attention je ne vous dit pas qu’il faut que tout nos conversations soit l’équivalent de celles entre saint Jean de la croix et sainte Thérese d’Avila, on a bien le droit de refaire le match de temps en temps et de commenter le bon début de saison du stade), les laissons-nous tourner, à la critique, au jugement, au mensonge? 

Alors jésus nous interroge nous aussi: « de quoi discutiez vous en chemin? » 

il faut prendre garde à ce que nous cherchons dans nos conversation, il faut entendre la question de jésus « de quoi discutiez vous en chemin? » et jésus nous a montré le chemin, il leur a tendu la perche pour entrainer leur conversation vers le haut: « Le Fils de l’homme est livré aux mains des hommes ; ils le tueront et, trois jours après sa mort, il ressuscitera. » mais eux nous dit l’évangile « ne comprenaient pas » et plutôt que de chercher a comprendre, plutôt que d’entrer plus avant dans la parole de Dieu il ont décidé de laisser leur conversation s’embourber dans la jalousie, la comparaisons, la rivalité. Et c’est ce qui risque d’arriver à toute nos conversations si nous perdons de vue la fin de nos relations qui est de nous entrainer à grandir dans l’amour et la connaissance du Christ, de nous tirer vers le haut, de nous stimuler à la sainteté. 

Car il n’y a rien de plus beau entre chrétien que d’être capable de partager sur l’Evangile, de voir comment est ce qu’il peut éclairer notre vie et la vie de mon frère, de chercher ensemble ce pour quoi nous sommes fait. Il est beau dans nos conversations d’être capable de nous édifier. Vous avez certainement tous fait cette expérience de vous dire après une belle conversation, une conversation profonde, qu’elle vous a fait grandir, qu’elle vous a rendu meilleur que vous avez découvert quelque chose du coeur de votre interlocuteur et quelque chose du coeur de Dieu? 

Mais alors comment faire pour guérir nos conversations?

Quel sont les trois remèdes que le seigneur nous propose dans son évangile : 

  • « ils avaient peur de l’interroger » Ne pas avoir peur de l’interroger, c’est à dire d’entrer en conversation avec lui et c’est la prière, la prière c’est la première des conversation, celle du coeur, de ce coeur à coeur quotidien avec jésus, cette conversations silencieuse qui  chaque matin prépare et nourrit toutes les conversations de notre journée. 
  • Discuter sur la parole de Jésus, jésus vient de leur annoncer qu’il mourra et qu’il ressuscitera, il ne comprenne pas et plutôt que de partager sur le sens de cette parole, ils laissent leur conversation dévier sur qui sera le plus grand, ne laissons pas nos conversations dévier, recentrons les sur la parole de Dieu, en cherchant à la comprendre ensemble, en la partageant ensemble, non pas à longueur de journée mais prenons le temps régulièrement de partager ensemble sur la parole de Dieu, en famille, en couple, avant une réunion, entre amis, entre paroissiens… 
  • Enfin Accueillir l’autre, s’intéresser à lui, se laisser déranger par lui, ce nouveau qui arrive et que je ne connais pas encore

Alors cette année je vous propose trois choses 

Prendre soin  de vos conversations, chercher à nous tirer vers le haut, chercher à nous édifier plutôt que de nous entrainer vers l’abime 

Partager ensemble la parole de Dieu, nous retrouver en petits groupes pour chercher ensemble  ce que le Christ à a nous dire aujourd’hui, et pour cela nous vous proposerons dés l’avent des petites fraternités  

Et accueillir celui qui arrive, l’accueillir comme cet enfant  que Jésus place au milieu de ses disciples, pour ce faire nous rendre accueillant c’est à dire nous  décentrer de nous même et plutôt que de me jauger pour savoir si je suis le plus grand, m’intéresser à celui qui arrive, un moyen tout simple de le vivre c’est dés cette messe de m’intéresser aux nouveaux paroissiens, de prendre du temps avec eux, de les inviter pour leur dire combien il sont ici chez eux, d’avoir cette conversation dés la fin de cette messe  notre communauté en sera transformée et chacun de nous en sera grandi. 

 

abbé Simon d’Artigue