Close

Catholique d’évangile – homélie 5ème dimanche du temps pascal 2021

Catholique d’évangile – homélie 5ème dimanche du temps pascal 2021

Vous êtes vous posé la question de savoir ce que ça voulait dire être catholique, être un disciple de Jésus Christ? 

Oui parce que tout le monde n’est pas d’accord sur la définition parce que pour les organismes de sondage Techniquement un catholique, enfin un catholique de sondage, c’est quelqu’un baptisé dans l’église catholique, c’est comme ça qu’il y a 66% de personnes qui se déclarent catholiques en France, pas mal non?  

Il y a aussi le catholique sociologique, là, le catholique c’est celui qui va à la messe une fois par mois. Et là ça tombe, il n’y en a plus que  15% à la louche; mais en fait si on creuse un peu, si on affine les chiffres des gars qui vont à la messe presque tous les dimanches il n’y en a que 4.5 % alors autant vous dire que vous qui vous confessez de temps en temps et qui priez régulièrement vous n’êtes même pas dans les cadres des sondages, là on touche à l’infiniment petit. 

Ensuite il y a le catholique d’apparence, alors lui, 

il va à la messe le dimanche, 

il donne au denier du culte et au CCFD ou à la Communauté St martin 

il fait baptiser ses enfants et les envoient au catéchisme 

il invite son curé à déjeuner de temps à autre 

Et pour les meilleurs se confesse une fois l’an pour faire ses Pâques. 

En fait Le catholique d’apparence il veux bien être catholique pourvu que ça ne change pas trop sa vie. Oui si on peut s’arranger, si l’évangile ou le Pape ne viennent pas trop le contrarier, alors oui  il veux bien être catholique, catholique d’apparence. 

Mais alors c’est que vous ne voulez pas être catholique, vous voulez juste avoir le vernis d’un catholique: aller à la messe, acheter un gâteau le dimanche, faire un signe de croix sur le pain avant le déjeuner

Dans ce cas j’ai une mauvaise nouvelle pour vous : c’est que vous n’êtes pas catholique, vous avez beau être là sur ce banc d’église ça ne suffit pas à faire de vous des catholiques, vous avez beau y être tous les dimanches et peut être même depuis des années, ça ne suffit pas.

Mais j’ai aussi une Bonne Nouvelle c’est que les lectures de ce jour nous dise ce qu’est un catholique, pas un catholique de sondage, pas un catholique sociologique, pas un catholique d’apparence, mais un catholique d’Evangile. 

Les lectures de ce jour nous révèle ce que veut dire être disciple de Jésus, et elles nous donnent trois pistes pour le devenir 

La première : être cohérent. 

« N’aimons pas en paroles ni par des discours, mais par des actes et en vérité. »

Et ça change tout ! Vivre en vérité, être cohérent avec ce que nous croyons, avec l’Evangile que vous entendez chaque dimanche. « N’aimons pas en parole » Il ne s’agit donc pas de parler, d’être une bouche, il ne suffit pas de tout savoir du catéchisme, de faire la morale à tout bout de champ et ensuite de vivre comme si nous n’avions jamais ouvert l’évangile. 

Non un catholique d’Evangile commence par se taire puis ensuite il agit. 

il se tait ça veut dire deux choses: 

il se tait devant son Dieu d’abord, il prie; il se tait devant ses frères, il ne la ramène pas il ne fait pas des leçons de morale à tout bout de champs: « tu devrais faire ceci, ou Jésus nous dit de faire cela et l’Eglise elle interdit de faire… » Non, tais-toi, tais-toi et agis, sers, sois un homme d’acte et de vérité, un fils de Dieu en sommes. 

Et après s’être tu, après avoir agis. alors seulement il peut parler, toujours pas pour faire la morale mais pour dire, pour témoigner de la source de son action, qui est ce qui l’inspire, qui est ce qui l’anime, qui est ce qui coule dans ses veines, sa nourriture, sa boisson, sa vie. Oui parce que notre action elle ne vient pas de nous laisser à nos seules forces vous l’avez entendu nous ne pouvons rien faire « sans moi vous ne pouvez rien faire » rien, vraiment rien, non même pas le début du bien. mais un catholique d’Evangile il est greffé à Dieu par le baptême, greffé à Dieu ça veut dire que c’est la vie de Dieu qui coule dans nos veines, la vie éternelle, la charité même de Dieu qui nous fait agir, qui surélève, qui déploie tout le bien que nous désirons ardemment faire mais auquel nous ne parvenons pas. 

Sommes-nous greffés sur le cœur de Dieu? et c’est la deuxième piste

Ne nous étonnons pas que, si nous choisissons de nous connecter à autre chose qu’à Dieu, ce soit un autre sang qui coule dans nos veines. un autre sang ou un autre poison devrais-je dire. à quoi êtes-vous connectés? Qu’est ce que je lis, qu’est ce que je regarde, qu’est ce que j’écoute? C’est ce qui m’abreuve, ce qui m’emplis. Si je m’abreuve de pornographie, de violence, de mauvaises nouvelles, pire les unes que les autres, si je lis Gala à longueur de journée et que du coup le soir je me désespère de ne pas ressembler à ces mannequins photoshopés et tristement clonés ne vous étonnez pas que votre vie soit triste et qu’elle pue la mort, la mort qui se déverse à flot dans votre âme. Oui parce qu’en lui ouvrant vos yeux vous lui ouvrez votre âme. Arrêtez le robinet de mort. Vous avez entendu: « Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous » nourrissez-vous à la source de vie et de joie, nourrissez-vous de Dieu, connectez-vous à Dieu, nourrissez-vous de son évangile et de sa vie. 

Oui mais tout ça c’est des paroles, parce que l’évangile c’est impossible à vivre, c’est beau mais c’est désespérant. Vous avez déjà essayé de pardonner vraiment? vous avez déjà essayé de donner votre nécessaire plutôt que votre superflu? vous avez essayé de tout donner pour suivre le Christ? vous avez essayé de ne pas regarder une femme avec envie? vous avez essayé d’aimer vos ennemis?  vous avez essayé de tendre la joue gauche quand on vous frappait? vous avez essayé de vous garder purs et chastes jusqu’au mariage, vous avez essayé de vêtir celui qui était nu, d’accueillir l’étranger comme ton frère, de ne pas rougir de l’Evangile… J’arrêtes là la liste désespérante. 

Vous voulez que je vous dise c’est impossible! laissé à vos seules forces c’est absolument impossible, ce serait une espèce d’héroïsme de mauvais aloi. Dieu nous le dis et nous le répète, « sans moi vous ne pouvez rien faire ». bien entendu si nous ne nous servons pas des moyens qu’il nous donne ce n’est même pas la peine d’essayer nous n’y arriverons pas, laissé à nos seules forces, au mieux nous allons nous enorgueillir de quelques réussites bancales et au pire désespérer de nos échecs « car sans moi vous ne pouvez rien faire » mais le Seigneur nous donne tant de moyens pour vivre de sa vie, tant de moyens pour vivre son évangile: 

– l’eucharistie chaque dimanche bien sur mais même la communion fréquente, quand vous manquez de forces ne vous vautrez pas devant la télé ou devant internet mais venez a la messe et recevez le pain de vie,   

– La confession, le pardon de vos fautes chaque fois que vous tombez, ne désespèrez pas de vous en pleurant sur votre péché ou pire en disant qu’il n’existe même pas, ne restez pas à terre mais agenouillez-vous, confessez-vous et laissez le Seigneur lui même vous relever. 

– La lecture quotidienne de la parole de Dieu qui vient éclairer votre vie et vous montrer la route suivre

– la prière qui vous transforme de l’intérieur, la prière personnelle bien sur et  celle de vos frères, ceux qui vous encouragent sur le chemin de sainteté, 

– l’accompagnement de ta mère l’Eglise dans la personne de ses prêtres, de ses consacrés qui sont là comme des pères, comme des frères sur votre chemin. Et parmi eux les premiers, les saints qui nous montrent par leur exemple que la sainteté n’est pas un rêve pour enfant mais un chemin concret et exaltant qu’ils ont parcourus et que nous pouvons emprunter à leur suite. 

– Les retraites, ces temps de pause, de ressourcement dont nous avons besoin pour reprendre des forces au milieu de la vie de dingue, la vie à 100 à l’heure que nous menons.

Vous voyez tout ce que le Seigneur nous offre? « Sans moi vous ne pouvez rien faire », mais avec moi vous pouvez tout faire. 

De combien de ces moyens vous êtes vous servis cette année? Un, deux? Et encore irrégulièrement, alors ne  nous étonnons pas de ne pas avancer, Ne nous étonnons pas de la mollesse intérieure qui semble nous gagner, de la tristesse ou du doute qui envahisse nos vies. 

Nous ne pouvons pas pardonner si nous ne sommes pas pardonné et Dieu nous pardonne

Nous en pouvons pas aimer si nous ne nous laissons pas aimer et Dieu nous aime le premier

Nous ne pouvons pas vivre simplement si nous ne nous laissons simplifier et Dieu nous émonde

Nous ne pouvons pas donner, si nous n’apprenons pas à recevoir et aujourd’hui encore Dieu se donne.

Nous ne sommes pas des catholiques de sondage,

Nous ne pouvons pas être des catholique sociologique,

Nous ne voulons pas être des catholiques de façade,

Nous voulons être des catholique d’Evangile? 

Alors prenons les moyens de l’Evangile. 

 

Abbé Simon d’Artigue