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Bien attendre – homélie 1 dimanche de l’avent 2020

Bien attendre – homélie 1 dimanche de l’avent 2020

Nous attendons les annonces du président mardi soir

Nous attendons les précisions du premier ministre jeudi matin

Nous attendons ensuite le décret d’application vendredi 17.00

Nous attendons l’arrêt du conseil d’état samedi en soirée 

Puis nous attendrons le 15 décembre où il devrait y avoir de nouvelles annonces et on suppute et on s’énerve d’attendre

Et alors nous attendrons les vacances 

Depuis quelques temps nous vivons comme suspendu à ces attentes et étrangement je ne trouve pas que ça nous détende, je dirai même que c’est assez stressant

Cette attente, qu’est ce qu’elle produit comme fruit: la lassitude ou la mollesse, la colère ou la défiance, la révolte ou le désespoir.

Et nous pouvons passer notre vie à attendre quelque chose, parfois ce sont de bonnes choses que nous attendons, parfois de moins bonnes 

Et chaque année, en début d’année liturgique l’église nous offre une sorte d’école d’attente: l’avent, car nous avons besoin d’apprendre à attendre 

Car nous l’expérimentons depuis quelques mois Il ne faut ni se tromper d’attente; ni se tromper sur notre manière d’attendre

Ne pas se tromper d’attente

Qu’est ce que j’attends en ce temps de l’avent? Jésus 

C’est lui notre grande attente, c’est lui qui oriente tous nos désirs 

Apprendre à l’attendre à Noel car il vient dans la crèche 

Apprendre à l’attendre à chaque messe car il vient dans l’hostie et nous y préparer

Apprendre à l’attendre car il reviendra dans la gloire et ce sera la fin des temps 

Ne pas nous tromper d’attente, car jésus ne déçoit jamais, il ne nous trompe jamais: il est venu il y a 2000 ans, il vient à chaque messe, il reviendra à la fin des temps.

Cette attente de jésus, elle ne fait pas disparaitre les autres attentes, elles les ordonne toutes, elle les remets à leur place et elle nous permet de ne pas trop nous exciter sur nos attentes déçues, de ne pas trop nous laisser abattre non plus, car ce n’est pas en M. Macron ou en M. Castex, ce n’est pas plus dans le stade toulousain que nous avons mis notre espérance car il nous décevront toujours, c’est en Dieu que nous avons mis notre foi et notre espérance, c’est ce que nous rappelle les santons de Marie et de Joseph auprès desquels vous allez passer tous les jours de cet avent, alors arrêtez vous un instant et avec eux, comme eux placez votre foi en Dieu et apprenez à attendre Jésus qui vient et qui ne déçoit pas. 

Il faut non seulement ne pas se tromper d’attente et attendre le bon: c’est à dire jésus, mais il faut aussi, bien attendre ou attendre dans les bonnes dispositions: car nous  pouvons attendre dans le stress et la peur, nous pouvons attendre plein de colère ou d’amertume, nous pouvons  mal attendre ou bien nous pouvons attendre comme Marie et Joseph, nous pouvons attendre comme le veilleur de l’évangile, nous pouvons attendre dans la paix et l’espérance, nous pouvons attendre dans la foi et dans la joie, car il y a déjà de la joie a attendre, ce n’est pas encore toute la joie, c’est une joie ténue, une joie discrète, une joie intérieure, la joie du coeur qui veille et c’est à ça que je voudrais vous inviter au début de cet avent, plutôt que de prêter trop d’attention à ces attentes qui nous troublent, prêtez votre attention à Jésus qui vient, faites une crèche chez vous et priez y, seul, en couple, en famille, veillez et demandez cette grace, cette grace d’espérance et de paix: de bien attendre, de bien l’attendre. Amen 

 

Abbé Simon d’Artigue