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Au nom de Jésus tout genou fléchit – homélie congrès mission 2020

C’est bon, il est quasiment bouclé le programme de saint Paul? Mais oui vous savez le programme d’évangélisation que saint Paul a collé aux Philippiens, non ? : « afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse au ciel, sur terre et aux enfers », c’est plié, non?

Je veux dire, au ciel, qu’est-ce qu’ils font les saints et les anges ? ils adorent, ils passent leur éternité à adorer, ils plient le genou à longueur de journée (quoique je ne sois pas bien certain que les anges aient des genoux) mais bon ce dont je suis certain c’est qu’ils adorent en continu et qu’ils proclament que « Jésus est Seigneur » (oui d’ailleurs les musicos, si vous cherchez des idées de paroles pour votre prochaine chanson vous cassez pas la tête, reprenez le chant des saints et des anges au ciel : « Jésus est Seigneur »). Ils le proclament pour une bonne raison : c’est qu’ils le voient, ils le voient régner ; oui, parce qu’au ciel Jésus Règne et c’est la joie ! Son règne, c’est la joie. 

Donc, au ciel, c’est réglé ! Aux enfers, c’est réglé aussi, « tout genou fléchit » attention les démons n’adorent pas, par contre ils plient le genou, terrassés par le Seigneur qu’ils reconnaissent comme celui qui les a vaincus définitivement, ils plient le genou, vaincus, un peu comme les saracens après l’essai de Juan imhoff. Ah oui, pour ceux qui étaient aux tables rondes hier et qui ont manqué le match, le racing a gagné, on a fait plier le genou aux anglais arrogants (attention, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit tous les anglais ne sont pas en enfer). Non seulement les démons plient le genou vaincus mais ils proclament par leur défaite que Jésus est Seigneur, que Jésus est vainqueur, ils le savent, ils le disaient déjà en Galilée quand Jésus les chassait sans ménagement à grand coup d’exorcisme « nous savons bien qui tu es, tu es le fils de Dieu ». Aux enfers, ils le savent plus encore et à genoux, vaincus, ils tremblent. 

Donc au ciel, c’est réglé : Jésus est Seigneur ! Il règne.

Aux enfers, c’est réglé : Jésus est Seigneur !  Il règne.

Et sur terre… ben sur terre, euh comment dire saint Paul, on a pris un peu de retard sur le programme : 

sur terre, tout genou ne fléchit pas encore au nom de Jésus ; 

sur terre, toute langue ne proclame pas encore « Jésus est Seigneur » ;

Sur terre…. on en est au congrès mission, on réfléchit, on partage, on témoigne, on se donne des trucs, on se dit qu’il y a des idées partout, des bonnes idées, on travaille la transformation pastorale à laquelle nous exhorte le Saint Père, on se chauffe à trois quatre mille en priant  pour un réveil missionnaire pour la France et puis … et puis, on retourne chacun dans nos paroisses, dans nos quartiers, dans nos fac ou dans nos bureaux et le poids du quotidien nous reprend et nos limites, nos petites mesquineries, nos organisations paroissiales alourdies reprennent le dessus et on fléchit le genou de fatigue, on baisse les bras de lassitude et nos langues alourdies, nos langues habituées oublient de proclamer que Jésus est Seigneur. 

Vous voyez mes frères et soeurs, c’était bon ce congrès mission : on a beaucoup reçu, dans les tables rondes, les ateliers, les plénières et là on se dit c’est la messe de clôture, les toulousains se disent il nous reste 8h de bagnole, on n’est pas couché avant minuit, les marseillais regardent leur montre pour ne pas rater le train, il y en a même qui sont partis avant la messe. C’est la messe de clôture, ça veut dire que c’est un peu la fin… non ce n’est pas la fin, c’est même là que ça se joue, c’est là que ça se noue,  là dans cette messe, parce que si je veux un jour que tout genou fléchisse, il faut d’abord que moi je fléchisse le genou ; si je veux que demain toute langue proclame « Jésus est Seigneur », il faut que moi je proclame la seigneurie du Christ sur ma vie. 

Mais vous avez remarqué que dans la lecture de saint Paul cette seigneurie, cette proclamation, elle arrive à la fin, après un long chemin ; alors si nous voulons que toute langue proclame « Jésus-Christ est seigneur », il nous faut prendre le chemin que nous propose saint Paul : « Avoir les dispositions qui sont dans le Christ Jésus », il nous faut prendre le chemin que nous propose Jésus, le chemin qu’il a pris avant nous, le chemin de sa victoire, le chemin de son exaltation et sur ce chemin, il nous faut passer par 5 étapes :

5 étapes pour la mission

5 étapes pour que son Nom soit glorifié

5 étapes pour que toute langue proclame « Jésus est seigneur » 

5 étapes pour que tout genou fléchisse sur terre 

5 étapes pour disposer nos coeurs  

5 étapes pour suivre Jésus 

Sur ce chemin de la mission nous rencontrerons l’humilité car « il s’est anéanti » et c’est la première étape que nous indique Jésus, l’humilité comme tunique du Missionaire, l’humilité qui rappelle à celui trop sûr de ses moyens que toute victoire est une grâce de Dieu, l’humilité qui rappelle à celui qui se déprécie sans cesse qu’il est dans la main de Dieu et que c’est Lui qui agit et qu’il n’agit jamais aussi bien que dans notre faiblesse. Alors, comme toi Seigneur Jésus, humblement, je me mets à ta suite. 

Sur ce chemin de la mission nous rencontrerons le service « prenant la condition de serviteur » le service comme moyen le plus sûr d’imiter Jésus Christ, car dans mes projets Missionaires je ne cherche pas le résultat, je ne cherche pas la réussite, je ne cherche pas à compter, à comptabiliser les conversions, je cherche à me faire le serviteur de mon prochain, certain que c’est le chemin le plus sûr pour qu’il devienne mon frère. Alors comme toi Seigneur Jésus, pour servir,  je me mets à ta suite. 

Sur ce chemin de la mission, nous rencontrerons la fraternité « reconnu homme à son aspect » 

que nous soyons reconnus homme nous aussi, c’est à dire que nous ressemblions à ceux à qui nous voulons annoncer l’Evangile. On n’annonce jamais le Christ de haut, on ne l’annonce jamais en surplomb, on l’annonce à hauteur d’homme, dans un langage d’homme. Comment rencontrerons-nous ces frères si nous ne vivons pas où ils vivent, si nous ne trainons pas où ils trainent, si nous n’allons pas dans les mêmes stades qu’eux pour brailler contre l’anglais, si nous passons plus de temps à l’église que dans la rue, si trop de nos amis sont catholiques ? Il est bon d’être là au congrès mission, à Saint-Sulpice mes frères ; il est meilleur encore d’être au zinc du bistrot d’à coté si c’est pour L’annoncer à celui qui, demain, par la grâce de Dieu, deviendra ton frère. Alors, comme toi Seigneur Jésus, pour me faire tout à tous, je me mets à ta suite. 

Sur ce chemin de la mission, nous rencontrerons l’obéissance car « il s’est fait obéissant » et que nous recevons toujours notre mission, nous ne nous la donnons jamais. Nous pouvons avoir des idées géniales pour la mission, des idées pour sauver l’église (nous en sommes certains), des idées qui nous semblent meilleures que tout ce qui a été fait jusqu’ici, des idées soufflées par l’Esprit Saint c’est sûr. Passe toujours tes idées au crible de l’obéissance, l’obéissance à la Parole de Dieu d’abord, l’obéissance à tes frères, ensuite, partage cette idée, vérifie que d’autres te suivent, te confirment, accepte leurs remarques, l’obéissance à l’Eglise enfin, elle inscrit ton projet dans le projet de Dieu, un projet dont tu fais partie, un projet auquel tu apportes ta pierre, mais un projet qui te dépasse toujours infiniment. Alors, comme toi Seigneur Jésus, obéissant, je me mets à ta suite. 

Au bout de ce chemin de la mission, nous rencontrerons la croix « jusqu’a la mort de la croix » nous rencontrerons la croix et bien naturellement nous voudrons l’éviter la croix, parce qu’elle est râpeuse la croix, elle est effrayante la croix, elle est trop lourde la croix, elle me fait peur la croix, mais elle se présente toujours sur le chemin du missionnaire, « prends ta croix et suis-moi » et il ne faut pas l’éviter car en évitant la croix, nous évitons le Christ. 

Car pour nous, il n’est pas de croix sans le Christ dessus, 

car pour nous, il n’est pas de victoire sans l’apparente défaite de la croix,

alors comme toi Seigneur Jésus, prenant ma croix, je me mets à ta suite. 

Choisir L’humilité, 

Endosser la tenue de service, 

Se faire le frère de tout homme

Entrer dans l’obéissance, 

prendre ma croix 

c’est ce qui me revient, 

c’est le chemin que je veux prendre, 

ce sont les dispositions que je veux imiter

Le reste c’est le job de Dieu, sa grâce, 

il la donne quand il veut, comme il veut, 

sa grâce qui ne manque jamais.

Sa victoire il la donne à celui qui combat pour lui, avec ses armes. 

Seigneur nous sommes là devant toi

Humble serviteurs de nos frères 

Nous sommes la,

Fils obéissants du Père 

Envoie ta grâce 

Pour que sur terre, pour qu’ici à Paris, à Lille, à Bruxelles, à Besançon, à Lyon, à Rennes, à Saintes, à Marseille, à Toulouse, n’importe où sur terre, la où un cœur est prêt, là où tu m’envoies Seigneur 

Pour que sur terre le nom de Jésus, le Nom qui sauve soit proclamé 

Pour que sur terre tout genou fléchisse,

Pour que sur terre toute langue proclame « Jésus Christ est Seigneur » 

 

Abbé Simon d’Artigue